Monsieur le Ministre,
Vous venez d'accepter de poursuivre votre engagement pour la France en acceptant d'intégrer le nouveau gouvernement français, cette fois en qualité de Ministre de l'Europe et des Affaires Etrangères, votre choix de sortir des intérêts d'un parti classique témoignerait de votre esprit d'ouverture et d'une certaine clairvoyance. Permettez-nous de vous féliciter pour vos nouvelles fonctions.
Breton vous-même, vous n'êtes pas sans connaître notre histoire, surtout pas les conditions qui conduisirent la Bretagne à perdre sa souveraineté. Autrefois Nation reconnue, enviée même, elle est aujourd'hui reléguée au rang d'une simple région administrative française, amputée qui plus est du pays nantais représentant plus du cinquième de la superficie de la Bretagne historique, pays breton le plus riche soit dit en passant.
Il ne vous aura certainement pas échappé, Monsieur le Ministre, au vu de vos sérieuses connaissances internationales et du fait d'être né breton, ce dont vous dites en être fier, qu'il existe toujours un traité international bipartite signé entre la France et la Bretagne : les lettres-traité de janvier 1499 (Pâques 1498) paraphées par les deux Etats et stipulant les clauses liées à l'Union de la Duchesse Anne de Bretagne avec Louis XII, Roi de France. En qualité de Traité, celui-ci fait force de loi, Breizh reste souveraine.
Dans la mesure où la France est signataire d'autres textes internationaux, à commencer par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et la Charte de l'Organisation des Nations Unies, textes ayant valeur contraignante pour tout Etat qui en est signataire, au nom des traités internationaux faisant force de loi en Droit International, nous vous rappelons que la Bretagne, dans la totalité de ses frontières historiques, est juridiquement souveraine, les droits de la Bretagne en tant que nation et ceux du peuple breton restent aujourd'hui spoliés.
C'est donc au nom du droit international et des droits fondamentaux du peuple breton que nous adressons cette présente lettre au représentant chargé des affaires internationales d'un Etat étranger pour Breizh: la France.
Alors que vous étiez candidat à votre réélection à la présidence de la région administrative Bretagne en 2010, vous aviez déclaré: "Je n'ai jamais pris mes ordres à Paris. La Bretagne c'est la Bretagne, et les Bretons décident en Bretagne". En 2012, vous deveniez Ministre de la Défense où clairement vous preniez vos ordres depuis Paris tout en gardant la présidence de Région. Monsieur le Ministre, les Bretons n'ont pas changé, la Bretagne non plus, peut-on en dire autant de vous ?
Malgré tout, nous ne pouvons croire que votre coeur ait cessé de battre pour Breizh. Notre Nation a plus que jamais besoin de tous ses enfants, de tous ceux qui oeuvrent pour qu'elle ne disparaisse pas. Nous espérons que votre action au sein de votre nouveau ministère saura traiter Breizh avec le respect et l'équité qui sont dus à son rang de Nation-Etat à part entière.
Renouvelant nos félicitations et vous souhaitant le succès dans votre nouvelle mission,
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de notre plus haute considération.