De passage dans le Finistère, Emmanuel Macron s'est adressé aux agriculteurs bretons lors d'une conférence de presse qui a suivi la visite d'une ferme laitière bio à Ploeven en présence de Richard Ferrand, le député de Châteaulin, aussi secrétaire général du mouvement En Marche.
Si le candidat à la présidence de la République a déclaré qu'il ne reviendrait pas sur les normes environnementales, il a aussi déclaré qu'il ferait en sorte qu'elles soient partout appliquées de la même façon en Europe. En même temps il propose que l'administration mette de l'eau dans son vin et devienne plus une agence de conseil plus qu'un gendarme. Il propose aussi un 'droit à l'erreur' pour les agriculteurs et encouragera les circuits courts.
Par contre, pas grand chose ce soir, sur une autre forme de concurrence déloyale qui afflige notre agriculture : le dumping social. Certes, l'embauche de travailleurs sous-payés dans les abattoirs allemands a été en partie adressée, mais la fiscalité reste différente puisque les fermiers allemands ne payent pas de charges sur les travailleurs saisonniers. Mais que dire du fait que les producteurs bretons de tomates ou de fraises sous serres font face à des importations d'Espagne, là encore déloyales. Des producteurs andalous embaucheraient des travailleurs agricoles au noir et d'autres, des travailleurs marocains sans document de travail, ni même de séjour. Dans son livre par contre, Emmanuel Macron, affirme vouloir mettre en place des protections plus efficaces face au dumping social. Il écrit "Je suis favorable au renforcement des mesures anti-dumping qui doivent être plus rapides et plus puissantes comme aux États-Unis". Le doute persiste toutefois chez certains agriculteurs qui se demandent comment l'Europe pourrait intervenir dans des situations où les Etats n'en sont pas capables.
En ce qui concerne les crises du porc ou du lait, Macron propose des mécanismes de régulation des prix au niveau européen qu'il entend proposer, s'il est élu, lors des négociations de la Politique Agricole Commune, la PAC 2021.