Tensions lors de la cérémonie des 70 ans de la libération de la Poche de Saint-Nazaire où la présence du ministre de la Défense Le Drian et des personnalités du PS, Ayrault et Auxiette, a mobilisé un important service de sécurité. La présence très voyante de gwenn ha du a particulièrement irrité les services policiers qui ont tout fait pour empêcher le déploiement de drapeaux bretons et de pancartes avec l'affiche de 1945 des FFI de Bretagne : «Les patriotes bretons tiennent tête aux 40 000 Allemands qui sont dans Saint-Nazaire» .
Les intimidations au milieu de l'assistance n'ont pas eu beaucoup d'effet car difficile de maîtriser des militants de Bretagne Réunie pacifiques sans provoquer un certain émoi. La force brute de la police a pu, par contre, s'exercer sur la plage en bordure du monument aux morts. Un premier militant a été ceinturé et maîtrisé brutalement par les forces de sécurité afin de lui prendre son gwenn ha du. Un deuxième groupe de militants débonnaires a été encerclé et poussé loin de la cérémonie sur la plage ensoleillée de Sant-Nazer sous le regard interloqué de l'assistance. Ces militants pourtant bien éloignés de la cérémonie avaient le tort de gâcher la vue des officiels juste en face d'eux 1. Comme put le faire remarquer un Nazairien témoin de l'action policière : « on a là à faire à une claire attaque à la libre expression de l'affirmation de l'identité bretonne » .
Comme au «bon vieux temps de l'Occupation» , les commentaires étaient très variés, allant de la réprobation de cette atteinte à la liberté d'expression et de l'identité bretonne en passant par la retenue dans les commentaires et quelques approbations des méthodes policières. Des forces de sécurité confisquèrent plusieurs pancartes des «FFI de Bretagne» , ce qui ne manqua pas de choquer des militants de Bretagne Réunie rappelant que la Résistance bretonne ne pouvait pas être niée de la sorte 70 ans plus tard.
Le discours du maire de la ville de Saarlouis jumelée avec Sant-Nazer était plein d'humanité et d'espoir en une Europe démocratique. Il ne manqua pas de rappeler avec émotion que son père fut prisonnier en Bretagne. Le discours de Jean-Yves Le Drian était lui, par contre, très cocardier même s'il fit mention de la présence de forces de la Résistance bretonne issues de tous les départements bretons. Suite aux dépôts de gerbes des autorités civiles et militaires, un militant de Bretagne Réunie voulut déposer un bouquet de genêt en hommage au Bataillon de la Poche et aux deux militants bretons du Groupe Liberté morts en déportation. Il fut empêché fermement par la police de déposer son bouquet. Pour le départ de JY Le Drian et des notables du PS, les militants de Bretagne Réunie improvisèrent une haie d'honneur avec leurs Gwenn ha Du au grand dam de la police quelque peu prise de court. Quelques «Bretagne Libre !» ont retenti sur le passage du cortège officiel.
1 - Information du groupe Bretagne Réunie sur la plage
« Les CRS ont repoussé au départ des porteurs de Gwenn ha Du vers la plage. Les services de sécurité de Le Drian voyant l'erreur : les Gwenn ha Du étaient juste en plein dans le champ de vision du pupitre pour le discours de Le Drian, ont demandé aux CRS de les aider pour maîtriser les militants de Bretagne Réunie juste avant l'arrivée de Le Drian » .