On savait que l'armée américaine commandait des articles optimistes à la presse de Bagdad. On vient d'apprendre que la super préfete de Bretagne, Bernadette Malgorn, fait la même chose. D'après les syndicats CFDT et SNJ des journalistes de Ouest-France, et un article de libération du 20/12/2005 la préfecture a commandé 4 articles à Ouest-France sur "les démons bretons": l'alcool paru le 15 octobre, le tabac le 22 octobre, le cannabis le 5 novembre et enfin «la fête et ses dérives» le 19 novembre. Une autre série sur un sujet inconnu était prévue en mars 2006.
Une presse indépendante?
Quoique l'on puisse penser des bonnes intentions des autorités, les lecteurs sont en droit de se demander depuis quand la Préfecture pratique cette technique? as t'elle commandé des articles déguisés en reportages ou enquêtes, contre le démon autonomiste breton? contre la signalisation bilingue? ou contre l'usage et l'enseignement du breton? ou contre la réunification de la Bretagne? pour ou contre tel ou tel parti? et quoi d'autres? Qui paye pour le bourrage de crâne "Grand-Ouest"? Qui paye pour les amalgames honteux entre l'autonomisme breton et le nazisme? la Préfecture ou la Préfecture sur directives du ministère de l'interieur? Quelle est la responsabilité exacte de Ouest-France dans la destruction du mouvement autonomiste breton depuis la fin de la guerre? qui a commandité les campages de désinformations?
La probité et l'integrité de Ouest-France remise en question:
François-Régis Hutin, le patron du quotidien, a reconnu que la régie publicitaire de Ouest-France Précom avait touché un chèque de la préfecture.
Ce qui represente une atteinte à la déontologie de la presse c'est que les articles en questions sont présentés comme des articles de presse banals, pas comme de la publicité, ni comme des communiqués. Un logo de la préfecture aurait été accolé discretement aux articles mais sans que le lecteur puisse faire une connexion sans equivoque quant a l'origine des articles qui, bien sur, sont signés par un journaliste de Ouest-France.
En France même les blogues sont devenus des sources d'information plus sûres que la presse officielle
ABP publie les communiqués intégralement d'où qu'ils viennent et l'origine est toujours clairement indiquée. ABP rappelle que l'agence a fait plusieurs fois la demande à la préfecture de région et à la préfecture maritime pour être sur leur listes de presse mais nous ne recevons toujours rien (*). Les communiqués de la préfecture que nous publions sont capturés sur leur site, souvent plusieurs jours apres leur publication. De toute evidence la préfecture est plus interresée par la manipulation de l'opinion publique, presentée sous forme d'action civique, que par la communication.
Philippe Argouarch