Ce n'est pas nouveau, le littoral du Golfe du Morbihan est une cible privilégiée des promoteurs immobiliers et autres spéculateurs. Les superbes sites du pays de Vannes accueillent des milliers de riches propriétaires chaque année, poussant la population active à migrer en périphérie de la manière la plus brutale et la plus antisociale possible.
Au-delà de ces déplacements destructeurs de liens sociaux et de l'économie, nous y reviendrons sans relâche durant la campagne électorale, notre environnement, c'est-à-dire le milieu dans lequel nous vivons et que nous aimons, est fortement mis à mal. Et dans cette entreprise de destruction programmée, nos élus ne sont pas seulement victimes d'un système qu'ils ne maîtrisent pas, ils y contribuent.
Nos élus PS, UMP, EELV, et autres organisations gouvernementales étrangères à la Bretagne sont plus attachés au profit immédiat qu'à la terre nourricière et à la beauté de notre environnement :
- la destruction des zones humides et du bois du Grand Séminaire des Capucins à Vannes (UMP). Un bois parsemé d'îlots et riche en espèces animales et végétales a été sommairement comblé puis bétonné ;
- les bassins versants du nord de Vannes en Saint-Avé (PS) sont en grande partie détruits. Les prairies flottantes avaient un rôle d'éponge jugulant l'arrivée des eaux pluviales en aval, ce qui a provoqué d'importantes inondations en centre ville de Vannes et surtout de très onéreux travaux de stockage souterrain au pied des vestiges antiques des remparts de Vannes. L'ancien maire de Vannes (UMP) s'était targué de courir au chevet des sinistrés. En vérité, il n'a pas anticipé cette destruction, voulant même la poursuivre en Kermesquel (Vannes) si plusieurs d'entre nous n'étaient pas intervenus, et a surtout vidé le porte-monnaie des Vannetais de la sorte.
Le peu esthétique quartier de Beau-Soleil en Saint-Avé est l'exemple même de l'hypocrisie d'élus : on détruit des sources alimentant la Marle (rivière des remparts), on arase du bocage pour y bâtir un « éco-quartier ». L'endroit est dévasté et les propriétaires ne tarderont pas à avoir de mauvaises surprises lors de fortes précipitations ;
- la très grande richesse biologique de Séné, à l'ouest de l'agglomération vannetaise, a été fortement mise à mal et son anéantissement se poursuit par les mairies successives (Divers Gauche, UMP, PS, Divers Droite et actuellement Divers Gauche, maire chevènementiste). Que chacun l'admette, Séné est une véritable zone tampon entre milieux terrestre et aquatique, la saccager revient à scier la branche sur laquelle nous sommes assis : des zones magnifiques sont remblayés et bétonnés à une vitesse vertigineuse, dans quelque temps plus personne ne s'arrêtera ni s'attachera au territoire de Séné ;
- En Vannes-Est, dans le secteur de Bod-Prad-al-Lann (de son nom francisé Beaupré-la-Lande), de profondes fosses ont accueilli les fondations d'immeubles sur des zones meubles, pour finalement venir assécher des espaces où des espèces protégées étaient présentes. Ces zones sont désormais déclassables.
- Toujours en Vannes-Est, le relief a été radicalement modifié sur la zone de Saint-Léonard en Theix (mairie sans étiquette) : d'une colline aux chaos granitiques, il a été fait une cuvette afin d'y aménager l'emplacement d'une grande surface de bricolage.
- le littoral est agressé par des constructions défiant la loi du même nom, à l'image de ce nouvel espace de restauration creusé dans le granit de la côte face à l'île Berder, elle-même vendu au plus offrant… Pour coincer les anti-spéculateurs et en guise de punition pour les grincheux que nous sommes, nos élus vont faire appliquer la loi « littoral » de manière drastique sur des maisons traditionnelles anciennes proches du trait de côte (Arradon, DG très proche du PS) ! Pendant ce temps, de véritables villas modernes s'avancent sur la plage et l'accès à des péninsules entières (ex : pointe du Blair en Baden, DG ; Conleau, Vannes, UMP) est privatisé pour protéger des privilégiés.
- Partout, on assiste à l'abattage d'arbres remarquables, parfois multiséculaires ; ce sont de véritables joyaux forgeant l'architecture de nos paysages qui sont supprimés. Les mairies savent que ces abattages sont parfois illégaux, elles n'agiront pas. Il y a des tas d'exemples de ces saccages en Vannes (UMP), Ploeren (DD), Baden (DG), Larmor-Baden (UMP), Arradon (DG), Saint-Avé (PS), Séné (DG), Theix (SE)…
La liste pourrait encore être considérablement allongée, ce ne sont là que de récents exemples du peu de cas fait à notre environnement. Ce mépris de la Bretagne se fait bien évidemment au détriment des Bretons : exil loin du lieu d'emploi, coûteux et polluants déplacements domicile-travail, perte d'activité des centres-villes, écarts sociaux plus importants, destruction des solidarités dans les hameaux par l'apparition de lotissements faits « à la va-vite » et peu d'ancrage des populations dans la vie locale…
Ainsi, Mme Bérangère Trenit, ingénieur environnement à la ville de Vannes, et M. Jean-Christophe Auger, adjoint à l'urbanisme à la ville de Vannes, auront beau nous dire par voie de presse que « le travail d'inventaire des zones humides a été fait « sérieusement et sereinement », ce n'est que du vent !
En outre, ni l'agenda 21, ni le projet de PNR du Golfe du Morbihan, joujou de nos politiciens locaux, ne freineront la progression de cette dégradation environnementale.
Ce développement anarchique n'est ni source d'emplois ni source d'équilibre du territoire. Et que dire du départ des administrations du centre ville de Vannes pour saturer un peu plus la périphérie ouest au détriment de l'activité du cœur de la ville ? La municipalité a le devoir de mettre à profit un quartier central comme celui de la gare au lieu de le livrer à des programmes résidentiels.
Il appartient notamment aux élus de la commune principale de l'agglomération de montrer l'exemple. Il ne semble pas pourtant que ces derniers aient un souci de l'écologie autre que purement carriériste. Gwened / Vannes 2014, liste présentée par le Parti Breton sur Vannes, s'y attèlera avec sérieux.
Pour Gwened / Vannes 2014,
Bertrand Deléon.