Le bureau de Diwan Breizh et le conseil d’administration du Conseil Culturel de Bretagne ont réagi avec une émotion justifiée au refus de Josselin de Rohan, président du Conseil Régional de Bretagne, d’allouer une subvention exceptionnelle aux écoles bilingues pratiquant l’immersion. Une émotion justifiée car la responsabilité de M. de Rohan et de ses amis politiques au plus haut niveau est directement engagée dans la crise financière que traverse Diwan. En effet, il faut se rappeler que le Conseil d’Etat (dont les avis au gouvernement ne sont pas exécutoires) n’aurait jamais pu dire son opposition, en novembre 2002, à l’intégration de Diwan dans le service public de l’Education nationale si le chef de l’Etat, Jacques Chirac, n’avait mis son veto, sous le gouvernement Jospin, au projet de révision de la Constitution qui devait permettre à la France de ratifier, après l’avoir signée, la Charte du Conseil de l’Europe sur les langues régionales ou minoritaires. Plus récemment Josselin de Rohan avait l’occasion de se saisir du droit à l’expérimentation, introduit depuis mars 2003 dans la Constitution, pour réclamer une compétence régionale sur l’enseignement bilingue. Il ne l’a pas voulu. Dans ces conditions, déclarer qu’une subvention exceptionnelle à Diwan placerait la Région dans l’illégalité relève de l’hypocrisie car cette soi-disant illégalité a été entretenue par ceux-là mêmes qui s’en servent pour ne rien faire. L’Union Démocratique Bretonne se permet de rappeler au président de Région que près de 20 000 personnes étaient rassemblées dans les rues de Rennes le 22 mars pour obtenir de l’Etat la ratification de la Charte européenne et pour demander qu’un véritable plan régional de développement des enseignements en breton soit mis en place. Ces revendications auraient dû être prises en charge et soutenues par le Conseil Régional de Bretagne. Le Conseil Régional se devait de demander fortement au gouvernement de faire le nécessaire pour que l’Etat français respecte, enfin, les droits internationaux des langues comme tout Etat civilisé digne de ce nom. Rien de cela n’a été fait, bien au contraire. Pour l’UDB, les blocages ne sont pas juridiques. C’est le manque de volonté politique et l’immobilisme de Josselin de Rohan qui sont en cause. La Région aurait pu demander, dans le cadre des possibilités d’expérimentation offertes par la décentralisation, un statut public régional expérimental pour les écoles Diwan . Monsieur de Rohan préfère demander aux parents d’élèves des écoles Diwan de payer pour les études de leurs enfants, quand on sait qu’ils collectent déjà près de 3 millions d’euros par an pour leur école… Nous trouvons cette attitude méprisante. L’UDB apporte un soutien sans réserve aux parents et aux salariés de Diwan pour la défense de leur école et de leurs emplois. Quand les écoles Diwan sont mises en difficulté, c’est l’avenir même de la langue bretonne qui s’assombrit. Hervé LE GALL Christian GUYONVARC’H porte-parole délégué à la langue bretonne porte-parole de l’UDB/mouezh an UDB mouezh dileuriet evit ar brezhoneg (maire-adjoint Lorient/eilmaer An Oriant) tél : 02 96 24 25 09 tél : 06 81 10 70 86 Unvaniezh Demokratel Breizh /Union Démocratique Bretonne membre de la fédération Régions & Peuples Solidaires membre du Parti Démocratique des Peuples d’Europe Communiqué de presse du 27 octobre 2003