Put your name here

connexionS'accréditer | S'abonner | Se connecter | Faire un don
> Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
- Communiqué de presse -
La France championne de l'adversité culturelle
Le représentant de la Jamaïque déclare, lors des débats d'adoption de la convention internationale de l'Unesco sur la diversité culturelle : "Les éléphants et les aigles ont pu dialoguer avec les souris", visant par là le texte que 148 États membres de l'Unesco, gros comme petits, viennent d'adopter, le 20 octobre, à... Paris.
- - pour Alliance Régionale Flandre-Artois-Hainaut le 26/10/05 22:20

Le représentant de la Jamaïque déclare, lors des débats d'adoption de la convention internationale de l'Unesco sur la diversité culturelle : "Les éléphants et les aigles ont pu dialoguer avec les souris,", visant par là le texte que 148 États membres de l'Unesco, gros comme petits, viennent d'adopter, le 20 octobre, à... Paris.


Mais qu'en est-il du pachyderme France et de la diversité culturelle à l'échelle de son Hexagone ?

Dans notre communiqué du 25 novembre 2004 [ici], nous mettions la France, et Paris, au défi de promouvoir dans ses frontières d’État la diversité culturelle des peuples qui la composent, et qu'elle prône à l'Unesco après avoir pris la tête, avec le Canada, de la croisade des nouveaux Innocents. Qu'en est-il advenu ? La France a continué de pérorer sur la scène internationale de la diversité culturelle, tout en continuant chez elle "l'adversité culturelle" contre les cultures dites régionales (avec cette connotation péjorative que comporte en France le terme régional, avatar contemporain du terme "Province", au singulier comme il se doit).

L'UNESCO définit la diversité culturelle comme suit : "Le monde compte quelque 6000 communautés et autant de langues. Cette différence donne naturellement lieu à des diversités de vision, de valeur, de croyance, de pratique et d'expression qui méritent chacune de respect et dignité." La France a-t-elle autorisé l'Unesco à inclure dans les 6000 langues nos langues flamande, néerlandaise, bretonne, corse, occitane, basque, picarde, alsacienne... ? 50 % de ces 6000 langues sont en voie de disparition et la France y participe à hauteur de la totalité de ses langues régionales. Qui dit mieux ?

L'Unesco, dans cette même définition, fait fi des frontières d’État, et caractérise la diversité culturelle comme l'exact contraire de la Nation à la sauce française : " La culture est l'ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. La culture englobe, outre les arts et les lettres, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeur, les traditions et les croyances. Respecter et faire respecter la culture relèvent donc de droits de l'Homme. La diversité culturelle implique par ailleurs le respect des libertés fondamentales, dont la liberté de pensée, de conscience, de religion, la liberté d'opinion et d'expression, la liberté de prendre part à la vie culturelle de son choix, entre autres." Tout y est pour faire rougir Paris. Mais Paris brûle-t-il ? Pas encore. En s'opposant systématiquement à l'introduction dans sa constitution nationale d'une simple référence au nécessaire respect des langues parlées "en" France autres que le français, l’État français, et avec lui ses jacobins de tous horizons, s'assoit raide dans sa frontière linguistique, immuable, sur le texte qu'elle prétend promouvoir dans les instances culturelles de l'ONU.

L'Unesco ne se contente pas de prêcher la sanctuarisation de la diversité culturelle, elle en fait un élément essentiel du "développement durable" : "La Déclaration du Sommet de Johannesburg pour le développement durable (septembre 2002) reconnaît la diversité culturelle comme une force collective qui doit être mise en valeur afin d'assurer un développement durable. La diversité culturelle n'est pas un simple état naturel qu'il faut constater et respecter ; c'est la pluralité de connaissance, de sagesse et de dynamisme qui concourt à améliorer le monde." Que fait la France pour le dynamisme des cultures régionales ? Espère-t-elle parfaire son " génocide culturel " en cantonnant la culture de ses peuples dans la sphère privée (dont on connaît l'issue fatale), et y trouver l'alibi du "respect des libertés fondamentales" permettant la "pluralité de connaissance" ?

La France n'a qu'un but, hormis peut-être celui de se faire mousser sur une scène où elle ne compte plus que pour des prunes depuis des lustres, autrement que par ses coups de… langue (au singulier !) : sauvegarder sa "culture", construite au détriment de nos propres cultures néerlandaise (au sens où, notre Région étant une partie des Pays-Bas historiques, nous sommes des Néerlandais), bretonne, corse, occitane, basque, picarde, alsacienne...

La France, pachyderme d'hier et dinosaure d'aujourd'hui, se retrouve face à l'ogre états-unien d'aujourd'hui et de demain : elle en tremble encore et déjà.

Peut-être pourrait-elle nous demander conseil sur la conduite à tenir : elle a fait de nous, au fil des siècles, des spécialistes de la résistance à l'oppresseur.

« Si une langue se perd, tout le monde y perd, parce que lorsqu'une nation et une culture perdent leur mémoire, il en va de même de la tapisserie complexe dont le monde est tissé et qui fait de lui un lieu passionnant ». Vigdis Finnbogadottir, ancienne présidente d'Islande, ambassadrice de bonne volonté de l'Unesco pour les langues.

Pour en savoir plus sur le projet de convention sur la diversité culturelle : le site Internet de l'Unesco.


Alliance régionale Flandre-Artois-Hainaut : (voir le site)

BP 40037 - 59007 Lille Cedex

Streek Verbond Vlaanderen-Artesïe-Henegouwen : (voir le site)

Voir aussi :
Vos 0 commentaires
Commenter :
Votre email est optionnel et restera confidentiel. Il ne sera utilisé que si vous voulez une réponse d'un lecteur via email. Par exemple si vous cherchez un co-voiturage pour cet évènement ou autre chose.
ANTI-SPAM : Combien font ( 7 multiplié par 6) + 2 ?

ABP

Publier

Nous suivre

2003-2024 © Agence Bretagne Presse, sauf Creative Commons