Lancement d'une Pétition
Pétition initiée par votre serviteur et à laquelle Bretagne Réunie est étroitement associée
« Lorsque les Bretons luttent pour faire respecter l’intégrité de leur territoire, les droits humains, la diversité linguistique et culturelle, ils luttent pour tous les Peuples dans la même situation dans le Monde. »
Monsieur François Hollande
Président de la République.
Monsieur le Président,
Vous venez de faire une déclaration solennelle au sujet de la responsabilité de la France dans le drame du Vel d’Hiv : "La vérité, c'est que le crime fut commis en France, par la France." Dont acte.
Il est important de rappeler que de nombreux hauts fonctionnaires de Vichy sont restés en poste - continuité de l’Etat - bien après la signature de la Paix. Maurice Papon, de triste mémoire, en est un exemple. La réalité des amitiés sulfureuses de Touvier et de François Mitterrand ne peut non plus être oubliée.
Tout cela prouve que la France peut être « Une et …divisible »
…
Cet aveu, responsable, sur un des épisodes les plus tragiques de l’Histoire la plus sombre de la République Française permet, en toute logique, d’élargir cette responsabilité à d’autres faits dont les conséquences nuisibles sont encore aujourd’hui visibles.
Celui de la signature, forfaiture de l’Histoire, du décret du 30 juin 1941 « francisquant » la Loire-Inférieure - devenue depuis Loire-Atlantique - du reste de la Bretagne historique reste d’actualité.
En effet, ce décret aurait pu être, depuis longtemps, abrogé.
Pourtant, Chevènement, lors du procès de Papon, a déclaré, que «nul n' avait le droit de défendre les décisions prises par le gouvernement de Vichy» et avait précisé «la condamnation nette, sans ambiguïté, de toutes les mesures prises par Pétain sous le régime de VICHY»…
A la suite de quoi, Lionel Jospin, premier ministre, avait affirmé que : «Vichy était la négation de la République » …
Ce qui permet d’affirmer que, depuis 1945, beaucoup des hommes politiques qui se sont succédés jusqu’à ce jour, en cautionnant ce déni de Démocratie et de respect des droits humains, « auraient pu faire partie du gouvernement collaborationniste de Vichy du Maréchal Pétain… »
Pour éclairer sur le problème il est bon de souligner que la Bretagne aurait pu et du être réunifiée dés 1956. Cela à la lumière de la déclaration en 1972 du ministre Pierre Sudreau à l’Assemblée nationale lors du débat sur les Etablissements Publics Régionaux «les limites actuelles sont bien artificielles. Elles datent, comme vous le savez, de l’arrêté de 1956 à la mise au point duquel j’ai d’ailleurs personnellement participé. Aussi puis-je attester que le découpage de la France en Régions a été fait en fonction de considérations administratives et n’a presque jamais tenu compte des réalités socio - économiques…»
Il aurait du ajouter «ni des réalités historiques, linguistiques, culturelles, géographiques… »
Ce qui aurait respecté la signature, en 1955, «au nom de la France,» de Pierre Mendès-France, de la Convention culturelle européenne qui, dans son préambule, stipule : «le respect de l’aire géographique de chaque langue régionale ou minoritaire en faisant en sorte que les divisions administratives existantes ou nouvelles ne constituent pas un obstacle à la promotion de cette langue régionale ou minoritaire…»
Ce qui, en Bretagne, est actuellement toujours bafoué.
Aujourd’hui et ce depuis 71 ans, alors que l’Allemagne a été réunifiée, La Bretagne appartient toujours aux Pays qui, comme la Corée, Chypre, La Palestine, voient leurs Peuples subir, outre, le non respect de l’intégrité de leur territoire et des discriminations de traitement concernant leur langue.
Un exemple éclairant est intervenu en mai 1997. Il démontre, si besoin était, que les Bretons de la Loire- Atlantique sont toujours, dans la continuité, sous le « régime de Vichy» et bien victimes des-dites discriminations.
Cela s’est exprimé sous la forme de l’édition par le CRDP de Bretagne d’un livre d’histoire, «Bretagne Une histoire» L’initiative, excellente, en était revenue au Finistérien Pierre Lostis, recteur de l’Académie de Rennes, juste avant son départ en, retraite. Ce qui le libérait, sans aucun doute, de certaines contingences…hiérarchiques, donc politiques.
La rédaction en avait été confiée à un universitaire Louis Elégoët. Le financement avait été assuré avec le soutien des conseils généraux de sensibilité socialiste du Finistère, des Côtes d’Armor, du district urbain de Rennes et du rectorat.
Un courrier fut transmis au recteur de l’Académie de Nantes dans lequel était exposée l’initiative prise par son collègue. Il lui était suggéré « pour ne pas faire subir de discrimination aux jeunes Bretons de Loire-Atlantique, d’acquérir et de diffuser l’ouvrage. » Aucune suite ne fut donnée à cet envoi.
Pourtant dans le livre de Louis Elégoët il ne figure aucune allusion au décret de Vichy du 30 juin 1941. Un oubli de l’Histoire?
On sait qu’en France, d’une manière générale, il y a une grande différence entre les prises de position des responsables gouvernementaux, donneurs de leçons, lorsqu’il s’agit de Pays étrangers et leurs actions concernant leur propre Pays.
Ainsi, lors de la visite du président chypriote Tassos Papadopoulos à l’Elysée, le président Chirac déclara «que l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne ne serait pas possible si le processus de réunification de Chypre n’était pas conduit à son terme ».(*) (Le Figaro 5-6 novembre 2005)
Le même président Chirac a tenu a marquer, par sa présence en 2000 - qu’il a voulue hautement symbolique - les cérémonies du 10° anniversaire de la réunification de …l’Allemagne. Plus tard aussi, toujours cohérent avec lui-même, il a apporté par sa présence en Corée, ce qui a été considéré par tous les observateurs, comme un appui total apporté à la… réunification de ce Pays.
Pourtant, lui qui n’a rien fait pour mettre fin à une injustice, dont on sait qu’elle est un des ferments de la création de la violence, déclarait sans vergogne, en mai 2004 lors de la Journée de l’Europe qu’il avait célébrée en compagnie du Premier ministre britannique, évoquant les sévices commis contre des Irakiens : «Chaque fois que vous humiliez, d’une façon ou d’une autre, vous créez des réflexes d’agressivité».
La grande majorité des forces économiques de la Bretagne historique, des habitants des cinq départements, se prononcent en faveur de la réunification. Cela au même titre que la majorité des élus bretons de toutes tendances, dont les actuels ministres Jean-Yves Le Drian et Marylise Le Branchu, même si certains d’entres-eux qui affirment, haut et fort, cette conviction en Bretagne ne vont pas jusqu’au bout de leur volonté… à Paris, sous la pression de leurs partis.
Il faut souligner que le plus grand blocage est celui du de l’ancien maire de Nantes, votre actuel chef du gouvernement qui se veut, depuis de trop longues années, le « héraut » du négationnisme et le collaborateur zélé du pouvoir central - quel qu’ait été celui en place - pour accélérer le grand déménagement des centres de décisions et autres institutions de la Bretagne administrative, et de la « débretonnisation, » véritable ethnocide, de la capitale historique de la Bretagne!
Il a toujours été accompagné dans sa démarche destructrice par l’un de ses proches, Edmond Hervé, ancien maire de Rennes actuel sénateur. Ce dernier a toujours été, comme son collègue, malgré de nombreuses actions en faveur de la culture bretonne, plus attaché à sauvegarder son « écharpe » que le respect des droits humains. Or la Bretagne peut avoir deux capitales.
Aussi votre déclaration Monsieur le Président, appelle-t-elle sa transformation en actes.
Il faut que le Sénat mette en débat, en deuxième lecture, dans l’urgence, l’amendement surprise des députés, voté par l’assemblée nationale, de François de Rugy (Vert de Loire-Atlantique) et Marc Le Fur (UMP Côtes d’Armor) pour favoriser la réunification de la Bretagne.
Cela même si « ce qu’un décret a fait, un décret peut et doit le défaire. »
Il faut que la France s’inspire du bon exemple de l’Allemagne « réunifiée » et fédéraliste et non de l’exemple bureaucratique du centralisme étroit de l’ex-Union Soviétique dans lequel elle s’enfonce de plus en plus.
Il faut que la France oublie l’établissement de « Grandes régions » initiées par la DATAR qui prépare en fait l’éradication pure et simple, entre autres, de la Bretagne en tant que telle, perdue dans un très grand Ouest artificiel et sans identité.
En cette période de Jeux Olympiques et au moment où vous avez annoncé que la France pouvait envisager de postuler à une future organisation, vous ne pouvez ignorer qu’Elle peut être en état de mise en accusation, sur le plan universel, pour non-respect des Droits de l'Homme.
En rendant à la Bretagne l’intégrité de son Territoire et en répondant aux aspirations des Bretons, la France sera alors crédible lorsqu’Elle parlera de respect des Droits de l’Homme.
Elle sera, enfin, redevenue une Démocratie normale.
Monsieur le Président, la Bretagne, les Bretons et tous ceux qui se recommandent du respect des droits humains et de la diversité linguistique et culturelle demandent la réunification.
Maintenant.
SIGNEZ LA PETITION !