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- Chronique -
Politique spectacle
Ce samedi matin, d'une voix suave et sur un ton quelque peu dépité, la journaliste d'une radio nationale annonce à l'antenne : « Aujourd'hui, repos forcé pour les candidats à la présidentielle. Ils n'ont plus la possibilité de s'exprimer ». Plus tôt dans la matinée, l'un de ses collègues, manifestement inquiet, laissait entendre que l'on pouvait enregistrer, pour cette présidentielle un taux d'abstention atteignant les 30 %.
Par Jean-Charles Perazzi pour JCP le 21/04/12 16:37

Politique spectacle : En attendant la suite…


Suite du journal de campagne de J.-C. Perazzi


Ce samedi matin, d'une voix suave et sur un ton quelque peu dépité, la journaliste d'une radio nationale annonce à l'antenne : « Aujourd'hui, repos forcé pour les candidats à la présidentielle. Ils n'ont plus la possibilité de s'exprimer » . Plus tôt dans la matinée, l'un de ses collègues, manifestement inquiet, laissait entendre que l'on pouvait enregistrer, pour cette présidentielle un taux d'abstention atteignant les 30 %.

Avec tous le respect que nous leur devons, nous dirons à la première : « Vous ne pensez pas, avec tout ce que vous nous infligez depuis des mois et bien plus, sur cette élection, que cette journée de silence relatif (on comble le vide par des sujets… proches du sujet) est une heureuse nouvelle ? » . Quant à son confrère, nous sommes tentés de lui poser cette question : « Avec le jeu de billard à plusieurs bandes auquel vous vous livrez depuis trop longtemps, vous, les sondages et les candidats (certains bien plus mis en scène que d'autres, soit dit en passant), vous n'avez pas le sentiment d'avoir fatigué tout le monde et incité plus d'un à aller à la pêche plus qu'aux urnes ? » Sans compter que, lorsqu'on on pouvait s'attendre à voir le débat s'élever enfin, nous avons eu droit aux chapitres sur… la viande halal et le permis de conduire !

A l'évidence, l'ensemble de cette période médiatico-polico-sondagère de l'histoire de France restera dans les annales. Et les historiens de demain seront en droit de ce demander si le ciel n'est pas tombé sur la tête des descendants des Gaulois au début de ce XXIe siècle.

Si rien ne change, il se pourrait demain que l'on repasse les mêmes plats et sous peu pour… 2017. Et pour des tas d'autres sujets de la vie quotidienne.

Les réactions de lecteurs aux deux précédentes chroniques consacrées aux médias : 10/03 ( voir notre article ) et 13/04 ( voir notre article ), illustrent une évidence : « La politique spectacle c'est tous les jours » . Et les médias, très largement, contribuent à amplifier ce spectacle.

Ils ne changeront pas du jour au lendemain leur manière d'informer. Ni pour le fond, ni pour la forme.

A chacun d'entre nous de trouver les moyens de les contraindre à le faire.


Jean-Charles Perazzi

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