Note: la Coordination Anti-Répressive de Bretagne souhaite vous faire connaître ce communiqué de juillet 2001 qui n'a pas pris une ride.
Sa rediffusion alors que le juré de magistrats professionnels de la cour d'assises spécialement composée s'est retiré pour délibérer dans le dossier "Plévin" nous a semblé particulièrement pertinente...
Secret de l'instruction : le Ministre français de la Justice pris la main dans le sac
Madame Lebranchu, ministre française de la Justice, a l'habitude de nous rebattre les oreilles de la prétendue indépendance de la justice, de la non-ingérence du ministère dans des affaires en cours d'instruction et du caractère non politique des poursuites engagées contre des militants bretons depuis fin septembre 1999.
C'est un démenti cinglant que vient de lui opposer le quotidien « Le Monde » en page 9 de son édition datée du vendredi 29 juin 2001. On y apprend en effet qu'au cours d'une perquisition menée le jeudi 31 mai 2001 dans les locaux du ministère de la Justice, place Vendôme, à Paris, un juge d'instruction, Monsieur Parlos, «a saisi des copies de procès-verbaux d'interrogatoire» provenant d'une procédure : «une demi-douzaine de PV d'audition, photocopiés chacun à plusieurs exemplaires, recueillis par la brigade financière au cours de l'enquête. Les copies saisies comportent un numéro de télécopie correspondant au parquet de Paris.»
L'instruction dont est chargé Monsieur Parlos porte sur une affaire en cours survenue au tribunal de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence). Il s'agit bien évidemment d'une affaire sensible...
Certaines déclarations de Monsieur Jean-Pierre Chevènement, à l'époque ministre de l'Intérieur, désignant sur T.F.1 le dimanche 21novembre 1999 comme chef de l'Armée Révolutionnaire Bretonne un prisonnier politique breton, en se basant sur les prétendues déclarations d'un autre militant qui venait d'être incarcéré et dont les «aveux» s'étalaient dès le lendemain de sa mise en examen et de son incarcération, en première page du « Journal du Dimanche », montrent bien que des « fuites » en direction du ministère de l'Intérieur ont également lieu... Or Monsieur Jean-Pierre Chevènement n'est nullement officier de police judiciaire.
Madame Lebranchu, qui n'est nullement magistrate, et ses proches collaborateurs disposent visiblement, quant à eux, d'informations précises qui leur sont transmises en violation du secret de l'instruction, commettant ainsi le délit de recel de violation du secret de l'instruction.
Et ce sont ces délinquants qui voudront nous faire croire à la sérénité et à l'impartialité des enquêtes et des instructions en cours...
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, Le porte-parole, Claude Le Duigou. le 2 juillet 2001