C’est à une critique en règle de la France que se livre le quotidien argentin “Diario” de Buenos Aires dans son édition du 15 juin en rendant compte du témoignage de Monsieur Didier Rouget au procès qui se tient à Paris dans l’affaire du vol d’explosifs de Plévin.
L’ Etat français a été accusé de violer ouvertement les droits de l’homme au Pays Basque.
Monsieur Rouget et d’ autres témoins ont dénoncé la politique ayant permis aux GAL (Groupes Antiterroristes de Libération), créés et commandés par le gouvernement P.S.O.E. (socialiste) de Felipe Gonzales, d’agir au Pays Basque Nord, sous souveraineté française, la participation de la France à l’ordre policier et judiciaire européen entraînant la torture en Espagne de militants livrés par la France, la politique de dispersion des prisonniers et la mort en prison d’une militante.
Monsieur Didier Rouget, enseignant de Droit Public à l’Université de Paris VIII,a ainsi rappelé que «les autorités françaises n’ont rien fait pour poursuivre les responsables des GAL en France» et qu’elles ont même facilité les activités des GAL au Pays Basque Nord.
Monsieur Rouget a dressé le bilan des GAL « qui ont été le groupe terroriste le plus sanguinaire en France depuis la Guerre d’ Algérie et l’ OAS, avec 28 morts et plus de 40 attentats».
L’étroite collaboration entre policiers français et espagnols est telle que ces derniers sont maintenant de plus en plus présents dans les commissariats français et que les Basques sont livrés en Espagne aux tortionnaires.
De plus, la France a abusé dans le dossier Plévin de la détention “provisoire”: trois des accusés basques ont emprisonnés sans jugement pendant cinq ans et huit mois!
A plusieurs reprises, note sévèrement le quotidien argentin, “le président du tribunal, Yves Jacob, a tenté d’ interrompre la déposition de Rouget et s’est demandé «pourquoi on venait parler des GAL danscetteaudience”. Le “Diario” rappelle alors que “par exemple, le père d’ Argi Perurena (accusé comparaissant devant la Cour) est mort en 1984 dans un attentat “ des GAL et rapporte que le président de la Cour d’Assises “en est venu à couper le micro à Rouget et à tousser ostensiblement et bruyamment quand celui-ci parlait.”
On notera avec intérêt que la presse française reste quasiment muette sur le témoignage de Monsieur Rouget…
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, (voir le site) Le porte-parole, Claude Le Duigou