Put your name here

connexionS'accréditer | S'abonner | Se connecter | Faire un don
> Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
Le public  au premier plan (en blanc) Marc Le Bris
Le public au premier plan (en blanc) Marc Le Bris
- Conference debat -
Conférence de Questembert, une heureuse surprise
L'affiche de la conférence était surprenante. Marc Le Bris, instituteur à l'école publique de Médréac (35), homme de gauche, républicain français et membre de la libre-pensée 35 et Christine de
Par F. Lécuyer pour ABP le 18/05/11 14:59

L'affiche de la conférence était surprenante. Marc Le Bris, instituteur à l'école publique de Médréac (35), homme de gauche, républicain français et membre de la libre-pensée 35 et Christine de Fontenay, catholique et directrice de l'école de la Résurrection à Caden (56) côte à côte, invités à Questembert (56) par les AFC (Associations Familiales Catholiques) du Morbihan pour un débat sur l'avenir de l'école.

Vous avez puis suivre ce débat hier soir en direct sur Twitter et le moins qu'on puisse dire est que les conclusions en sont étonnantes et bousculent les idées reçues.

En premier lieu, ce débat porta principalement sur les questions touchant aux méthodes de lecture. Globale, semi-globale, intégrée, syllabique intégrale ou non; ces débats font rage dans l'éducation nationale et cachent souvent des arrières-pensées idéologiques et politiques. Hier soir, comme l'a souligné l'un des participants, "l'athée de gauche et républicain Le Bris rejoignait les conclusions des catholiques de droite partisans des écoles privées hors contrats sur le rejet des méthodes globales ou associées".

Téléscopage idéologique fâcheux ou alliance des contraires sur des questions de bon-sens ? Chacun pourra tirer ses propres conclusions.

La question des écoles privées hors contrats étaient également au coeur des débats. "Ecoles privées ultra-catholiques pour familles aisées" aux dires de certains, "espaces de liberté permettant un enseignement correct et une véritable transmission des savoirs" pour les autres, la vérité semble entre les deux. Dans le Morbihan, il existe plusieurs de ces écoles, qui vont de la simple école catholique (sans être ni intégriste ni "tradi") de campagne aux coûts modestes (Caden) à l'école catholique-ultra proche de la fraternité Saint-Pie X (Vannes, Berné). Entre les deux, une myriade d'établissement confessionnels ou non (écoles steiner, montessori, etc...) proposant toute sorte de pédagogies en rupture avec l'éducation nationale et ses "dogmes" (pour certains) ou "préconisations" (pour les autres).

La problématique des écoles privées hors-contrats en Bretagne est donc à traiter hors des clichés et des idées reçues, elle fera l'objet d'un reportage spécial publié prochainement sur l'ABP.

Enfin, la bonne surprise est venu de Marc Le Bris. Libre-penseur, homme de gauche, celui-ci n'a pas baissé pavillon face à un public majoritairement catholique. Ceci étant, ses interventions, restées dans le cadre des questions d'éducation et de l'avenir de l'école, ont souvent corroborées les constats des tenants des écoles hors-contrats. Parfois réac, parfois progressiste, Marc Le Bris a su dresser un réquisitoire cohérent, même si parfois caricatural, et faire une série de propositions frappées souvent du sceau du bon-sens.

Après une intervention soulignant le problème du mono-linguisme érigé comme dogme d'état dans l'hexagone et soulignant les résultats positifs des écoles par immersion en langue bretonne Diwan, Marc Le Bris a reconnu les bienfaits de la pédagogie par immersion. Bienfaits tant sur le point de l'apprentissage de la lecture, des mathématiques et des langues que sur le développement personnel de l'enfant. Marc Le Bris soulignera également qu'il était dommage que la réussite incontestable des écoles Diwan et des autres écoles par immersion en matière pédagogique ne soit pas davantage analysées par les experts de l'éducation nationale.

Enfin, Marc Le Bris confessera qu'il aurait aimé apprendre le breton, langue entendue dans sa jeunesse et parlée par ses grands-parents. Interrogé sur la question de son appartenance à la Libre-Pensée 35, celui-ci déclara qu'il ne se sentait "plus avoir grand chose en commun avec cette organisation", notamment sur la question du jacobinisme.

Rappelons que la Libre-Pensée 35 est connu pour être une des plus réactionnaires, jacobines et nationaliste française de l'hexagone.

Cette conférence n'aura donc pas été, comme nous l'avons écrit hier, l'alliance de la guillotine et du goupillon, mais plutôt une bonne surprise en terme de débats. Certaines conclusions peuvent être largement contestées, certains raccourcis et amalgames (notamment sur le prétendu aveuglement du corps enseignant des écoles publiques dans son ensemble) sont exagérés mais le débat a été d'une certaine tenue et tout à fait intéressant pour les gens s'intéressant aux réalités et à l'avenir de l'école en Bretagne et dans l'hexagone.