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Le drapeau officiel de la Catalogne flotte au vent.
- Dépêche -
Les juges espagnols déclarent que la Catalogne n'est pas une nation
Les hauts magistrats du tribunal de Madrid ont par contre déclaré 14 articles (sur 114 litigieux), «anticonstitutionnels». Parmi eux, le concept de «nation catalane», un point crucial aux yeux des partis nationalistes catalans. Pour les juges de Madrid, la Catalogne serait une nationalité, pas une nation
Par Philippe Argouarch pour ABP le 4/07/10 23:07

Le Tribunal constitutionnel (TC) de Madrid a validé l'essentiel du nouveau statut d'autonomie de la Catalogne voté par le parlement catalan en 2006, puis approuvé par référendum en Catalogne, finalement voté au parlement de Madrid.

Saisis par le PP (le parti espagnol de droite), les hauts magistrats du tribunal de Madrid ont par contre déclaré 14 articles (sur 114 litigieux), «anticonstitutionnels» . Parmi eux, le concept de «nation catalane» , un point crucial aux yeux des partis nationalistes catalans. Pour les juges de Madrid, la Catalogne serait une nationalité (*), pas une nation. À leurs yeux et selon la Constitution espagnole, seule l'Espagne peut prétendre être une nation.

Le TP a aussi invalidé la référence au caractère "préférentiel" de la langue catalane, co-officielle dans la région.

Les partis politiques catalans ont vivement réagi et une grande manifestation est prévue le 10 juillet à Barcelone. Les observateurs font remarquer que cette décision du TC ne fera que booster le vote pour les partis nationalistes lors du vote pour les législatives régionales en novembre prochain. Un référendum pour l'indépendance est aussi prévu bien qu'aucune date n'ait été spécifiée.

(*) Le terme espagnol exact est "Nacionalidad" mais qui n'a pas la même signification que le français "nationalité" – qui est confondu le plus souvent en France avec le terme "citoyenneté". La citoyenneté définit l'appartenance à un État et aux droits et devoirs qui en découlent. Les juristes espagnols considèrent que l'Espagne est une nation composée de nationalités, où "nationalité" est défini comme le terme russe национальность : un groupe ethnique ou une communauté culturelle historique (c'est aussi la définition des Chinois). Autrement dit, le pouvoir central espagnol, comme d'ailleurs le pouvoir central français et chinois, quoi que de façons différentes, redéfinissent les mots pour des raisons politiques. Ces États se réservent le droit de se définir comme nation et de nier ce droit aux autres nations qui pourraient se trouver sur leur territoire.

Si, pour l'Espagne, il n'y a qu'une seule nation : la nation espagnole – mais avec des nationalités – pour la France, c'est plus simple, il n'y a même pas de nationalités (selon la définition espagnole) ou de minorités nationales (selon la définition européenne), il y a juste une nation phagocyte : la nation française. Pour aller plus loin, voir l'entrée wikipédia pour "nationality", bien plus objective que l'entrée "nationalité" ou même "Nacionalidad".

Philippe Argouarch

Cet article a fait l'objet de 2152 lectures.
logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 3 commentaires
Jack Leguen Le Mardi 31 août 2010 23:27
Donc si je comprend bien, pour les états impérialistes il n'y a que deux méthodes pour nier la nation des autres: soit modifier le sens du mot "nation", cas de la France ou de la Turquie qui définissent la nation comme un projet politique; soit changer le sens du mot nationalité , c'est le cas de la Russie, de la chine, et de l'Espagne. Ces tours de passe-passes sémantiques permettent au pouvoir central de construire un état-nation basé sur un pseudo-discours national.
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mathieu ménard Le Mardi 31 août 2010 23:27
En France, la nation bretonne n'existe pas non plus. Ni la "nationalité" bretonne, ni le peuple breton. Dans ce paradis démocratique français, nous n'avons aucun des droits des autres peuples du monde.
Si nous avions le régime espagnol, ce serait déjà le paradis en comparaison de cette prison des peuples qu'est l'état français.
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bernard Guyader Le Mardi 31 août 2010 23:27
Bon dia , Il est impossible de comprendre , la politique des petits pas " Catalans" si l'on omet de rappeler ce qu'est le PP .... simplement l'ombre du franquisme ..... ces gardiens du temple sont ceux qui font front devant toutes avancées qui piétinent l'héritage du fascisme espagnol ... les français et les bretons ont pour exemple les jacobins , qui , quelques décennies plus tôt ont eu les mêmes pratiques .... l'église en moins. Les Catalans révulsent ou tétanisent certains espagnols tout simplement par ce qu'ils sont unis et "non-violents"; Cette union fait peur .. telle une force vive et "invulnérable" ... d'accord 14 mesures font "piafées" le PP ... peu importe 100 sont admises et des milliers de Catalans seront dans la rue .. peut être même des millions .... La Catalogne a obtetenu en moins de 30 ans .. un gouvernement ... une reconnaissance nationale et internationale ... la langue est parlée par plus de 5 millions de personnes ... tant que le PP gémie et que l'armée se tait... la politique des petits pas produit de l'avenir ..... une leçon que nous aurions due écouter ... B.Guyader
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