20 juin 2010
Monsieur le Président de « République Solidaire »,
Comme la plupart des hommes politiques dont la presse parle, vous êtes avocat, quant à vous depuis peu de temps, et vous venez de fonder un nouveau parti.
Il ne peut donc vous échapper – si tant est que vous l'ignoriez avant d'enfiler la robe traditionnelle en France - qu'en matière de politique familiale et de respect des prérogatives parentales, la France viole quotidiennement la Constitution française, en laissant bafouer de façon coupable deux Conventions ratifiées: celle des Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales (article 14, interdisant la discrimination fondée sur l'appartenance sexuelle) et celle des Droits des Enfants (article 2, 9, 16, 18 et 29, notamment, qui interdisent de s'immiscer abusivement dans la destinée des enfants quel que soit le statut et la situation juridique de leurs parents).
Ces violences quotidiennes sont une poutre face à la paille d'Outreau, dont nous n'avons tiré aucune conséquence salubre, par besoin impérieux d'étouffer l'arbre des causes du naufrage identitaire judiciaire, pourtant bien moins marqué au pénal qu'au civil.
A côté de la crise du capitalisme financier et du désastre écologique, le fléau de la capture judiciaire des parents en difficulté relationnelle est en effet un facteur aussi tabou que cruel.
Quelques associations, dont celle que j'ai fondée, n'ont nul besoin de se plaider républicaines pour œuvrer dans le respect de la Constitution française, et pour réparer une infime partie du gâchis humain généré par l'aliénation judiciaire des parents. Cette aliénation ne profite qu'à une seule profession, laquelle se déshonore quotidiennement contre honoraires, et que vous avez vous-même rejointe avant de fonder votre parti à vocation présidentielle.
Ces associations bénévoles et courageuses, non institutionnelles mais autrement respectueuses du droit que les plaideurs légalistes, ont des propositions simples, alternatives, pour réparer notre appareil d'État souillé par la marée noire des professionnels du conflit familial.
La mise en œuvre de ces propositions, certes non libérales, soulagerait la société à venir des risques d'intrusion et de déformation des liens sociaux les plus intimes sous prétexte de « droits pour tous », mais de droits différents et normalisés dans l'intérêt de la bonne marche des cabinets libéraux se prétendant spécialistes et se targuant d'être agréés par l'appareil judiciaire, lui-même abusif et intrusif en la matière.
Elle diminuerait considérablement l'exclusion des enfants, la dépression des parents discriminés négativement, la surcharge des parents illégalement favorisés, le taux de suicide des hommes, de dépression des femmes, de violences conjugales secondaires aux violences institutionnelles (dont je regrette qu'en tant que républicain attaché à la solidarité, vous n'ayez à ma connaissance jamais proposé une analyse autre que flattant les idéologies en cours et les lobbies opportunistes), et de paupérisation voire d'exclusion sociales progressives, tous fléaux que la presse n'aborde plus, sur conseil de ses spécialistes juridiques, plus respectueux de l'indigne filon d'affaires sans risque et très hautement lucratif, que de la démocratie.
Jurisprudences para-mafieuses et « outreaugeantes » obligent, dans le silence complice des deux autres pouvoirs et de celui de la presse objectivement bridée par la corporation judiciaire et ses impératifs économiques personnels, la France commet un reniement de ses prétendues valeurs républicaines au niveau le plus intime de l'apprentissage et du respect de nos idéaux, à savoir à l'échelon familial.
Et la situation s'aggrave régulièrement depuis le début de cette capture, soit depuis 1970, pour ne pas remonter à la loi « Naquet-Sand » des années 1800.
Nous vivons à l'heure du couvre-feu judiciaire en matière familiale, à l'heure du putsch judiciaire auquel collaborent l'exécutif et le législatif, sous prétexte de création de la « grande profession de droit » -qui sera la seul promesse tenue par le chef d'état actuel- et de répression flattant les réflexions primaires.
Serez-vous solidaire avec ces violences sociales inédites dans l'histoire de France, qui rapprochent tragiquement le comportement des métiers de robe rouge et noire, retranchés derrière un droit perverti par eux, de celui des intouchables Seigneurs d'antan, qui s'abritaient derrière la naissance, mais la leur, et derrière la religion, qu'ils déformaient à loisir pour servir leurs intérêts?
Si oui, vous donnerez le bonjour à vos innombrables confrères de robe Messieurs Sarkozi, Hollande, Mammers, Bayrou, Borloo, etc, et à Mesdames Royal, Allio-Marie, etc, et vous saurez poursuivre sans nous votre carrière politico-judiciaire dans le dos du peuple.
Mais dans la négative, si vous souhaitez proposer enfin un envol social concret vers de nouveaux horizons républicains et la conquête d'un avenir plus fraternel pour la société contemporaine, nous vous invitons à nous contacter, afin de recevoir nos conseils en matière de politique familiale et de respect de chaque parent, sans intrusion abusive et illégale, et pour enfin harmoniser le service de la République avec le respect des valeurs civilisées, dans notre société gravement menacée par ses troubles identitaires avant tout familiaux.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de « République Solidaire », mes salutations distinguées.
Pascal Dazin, président fondateur de "l'Alphabet du Respect des Enfants"