Affaire de Plévin : procès en juin 2005.
Des Basques et dix Bretons poursuivis dans le dossier du vol d’explosifs à Plévin (Côtes d'Armor) le 28 septembre 1999 seront jugés en juin 2005 par une cour d’assises spécialement composée siégeant à Paris. La juge d’instruction « antiterroriste » Laurence Le Vert, membre fondatrice de la très pasquaïenne et très controversée association Professionnelle des Magistrats, avait ordonné leur renvoi devant ce tribunal d’exception le 9 octobre 2003 .
L’instruction et l’enquête avaient donné lieu à de nombreux dérapages médiatiques, par une violation systématique de la présomption d’innocence et du secret de l’instruction. Deux ministre de la gauche plurielle s’étaient particulièrement signalés dans ces infractions pénales qui n’ont pas été poursuivies : Monsieur Jean-Pierre Chevènement, à l’Intérieur, et Madame Marylise Lebranchu, à la Justice. Le 21 novembre 1999, Monsieur Jean-Pierre Chevènement félicitait publiquement le chef de sa police politique sur TF 1 en accusant publiquement un militant indépendantiste breton détenu d’être « le chef de l’Armée Révolutionnaire Bretonne ». A de multiples reprises, Madame Lebranchu a violé la présomption d’innocence en désignant des « coupables », entre autre pour continuer de justifier la détention « provisoire ». Elle l’a fait lors de l’assemblée générale de SOS-Attentats en parlant d’ « interpellations des membres les plus radicaux de l'armée révolutionnaire bretonne, au cours du mois d'octobre 2000 », alors qu’aucun procès n’avait eu lieu. Elle l’avait déjà fait au moins à deux reprises auparavant, dans le Journal Du Dimanche et sur France 3 Ouest le 24 décembre 2000 , deux mois après son entrée en fonction.
Plusieurs Bretons poursuivis ont régulièrement fait l’objet de brimades en détention et aussi de manque délibéré de soins mettant leur santé et même leur vie en danger. A chaque fois, nous avions alerté Madame Lebranchu : leur santé a continué de se dégrader.
Tous ces faits mettent objectivement la France en position d’être poursuivie et condamnée pour violation sur plusieurs points de la Convention Européenne des Droits de l’Homme : abus de détention provisoire, violation de la présomption d’innocence, durée excessive de la procédure pénale avant le jugement, absence de soins médicaux convenables pour les détenus.
La Coordination Anti-Répressive de Bretagne renouvelle son soutien aux Bretons poursuivis dans ce dossier et commence à préparer le procès.
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,
Le porte-parole,
Claude Le Duigou