En marge d'un débat de l'ONU à Vienne ce mercredi 11 mars 2009
Le quotidien Ouest France a publié ce 11 mars dernier un édito déconcertant, un papier de CM2 et d'une naïveté troublante à être édité ainsi en première page sur ce quotidien reproduit à des milliers et milliers d'exemplaires. De tout ce papier graphité par cette prose enfantine remplie de bons et simplistes sentiments, en bref une chronique d'idées pieuses pour évoquer ce grave sujet des trafics de stupéfiants et illicites.
Un éditorial stricto-catho et pleurnichard inscrit dans la droite ligne de cette rédaction à la Hutin, du confessionnal en journal, de la messe à la presse !
Jeanne Emmanuelle Hutin, s'indigne de « l'Esclavage de la drogue ». En reprenant les propos du président mexicain, Felipe Calderon : « La drogue est l'esclavage du XXIe siècle » elle nous faire lire que cette dépendance contraints les consommateurs, les producteurs et les dealeurs à des alliances aux trafiquants régnant par la terreur, sans réellement faire le distinguo du prolo à pavot et du mafieux belliqueux.
Si, sur le constat ici fait par Emmanuelle, qui n'a rien de nouveau en soi, que dire de sa remarque : « On ne connaîtra jamais les noms de tous les paysans courageux (ndr : ceux qui résistent à ces trafics) assassinés dans l'oubli et l'insouciance du monde ». J'oserais ajouter : "et dans l'oubli de l'intimité familiale des salles de rédaction de publications confessionnelles et régionales".
Car qui, par le passé, aurait eu la malveillance d'empêcher Emmanuelle d'aller d'elle-même enquêter et répertorier toutes ces disparitions.
« Voyant leurs enfants dans la misère, certaines acceptent naïvement » s'insurge-t-elle à propos de ces mères qui pratiquent ces trafics de stupéfiants en allers et retours qui finissent parfois dans nos prisons. L'éditorialiste, ici, nous apporte une solution miraculeuse, « Refuser la drogue » ; voilà en deux mots la doctrine de Jeanne-Emmanuelle.
Vous pouvez le constater de vous-même, cette affaire n'est en réalité pas plus compliquée que cela, que d'effacer de la surface de cette terre toute la misère de ces mères, et afin qu'elles n'acceptent plus naïvement de pratiquer ces prestations de services en trafics de psychotropes et autres hallucinogènes.
Elle s'étonne aussi que « certains prétendent que la drogue, ce n'est pas grave, que ce serait juste une manière de s'amuser quand on est grand ». Et elle a raison de dire que « cela est très grave, au contraire, la drogue puisque des personnes sont tuées à cause d'elle … ». Il faut bien reconnaitre que la grandeur de cet argument ne peut pas nous laisser indifférents, sauf que, si la drogue a ses morts le pinard et le tabac ont eux aussi leurs cancers et accidents collatéraux, qui sont de loin plus signifiants que toutes les évocations singulières de ces trafics, de ces généreuses idées sorties tout droit d'un esprit chagrin et passablement enfantin.
La meilleure manière d'éradiquer ce scandale, nous dit Jeanne : « Il est grand temps de faire la grève de la drogue », « et de permettre à ceux qui seraient tombés, par mégarde, dans ce système et voudraient en sortir, de repartir d'un bon pied. C'est une manière efficace de lutter contre les criminels et de préparer la naissance d'un monde plus heureux ».
Et tant pis, si d'autres de ces drogués, sont tombés dedans volontairement, et de ceux qui ne souhaitent pas s'en sortir forcément, la doctoresse en presse ne dit pas mot, elle prétend même que tous ces bons sentiments et de cette manière de grève, ce monde serait ainsi plus heureux.
Alléluia
Patrig K le 12. mars 2009
Annexes :
Ce que nous en disent d'autres journalistes et depuis le site Rue 89, qui eux, ont eu le courage de consulter le rapport de la commission et à ce sujet, en voici de courts extraits.
Un rapport de la Commission constate l'échec total de dix ans de stratégies répressives. L'ONU en débat ce mercredi à Vienne.
« Aucun élément ne permet de dire que le problème des drogues a reculé sur la période 1998-2007. [...] La situation s'est plutôt améliorée dans les pays riches, mais a empiré dans les pays en transition. »
Avant d'enfoncer le clou au cas où un prohibitionniste aurait survécu à la charge :
« La prohibition des drogues a provoqué des dégâts involontaires importants, dont beaucoup étaient prévisibles. »
« La majorité des dommages observés proviennent des politiques menées, plutôt que des drogues elles-mêmes »
….La grande nouvelle par les anti-prohibitionnistes du monde entier. Encod demande ainsi un « moratoire sur la politique des drogues »
PS : Pas de vidéo, juste des mots....