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Alex Salmond Premier ministre écossais SNP.
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John Sweeney chargé des finances au gouvernement écossais.
- Dépêche -
Écosse : le parti nationaliste SNP tient sa 74e conférence nationale ce week-end à Perth dans un contexte de crise économique et de fortes tensions politiques
Depuis 18 mois, le leader du SNP, Alex Salmond, dirige le gouvernement écossais et mène rondement sa politique en dépit d'une majorité relative de députés nationalistes qui l'oblige à s'appuyer régulièrement sur des alliances de circonstance, tantôt avec les
Par Jacques-Yves Le Touze pour ABP le 17/10/08 10:24

Depuis 18 mois, le leader du SNP, Alex Salmond, dirige le gouvernement écossais et mène rondement sa politique en dépit d'une majorité relative de députés nationalistes qui l'oblige à s'appuyer régulièrement sur des alliances de circonstance, tantôt avec les Libéraux-Démocrates, tantôt avec les Conservateurs, les Travaillistes restant dans une opposition systématique.

Depuis 18 mois, l'habileté politique du leader écossais a étonné, irrité ou surpris plus d'un observateur habitué de la vie politique britannique. Excellent orateur, brillant polémiste, A. Salmond a mené tambour battant son parti à la victoire, y compris lors de la dernière élection partielle dans un fief travailliste, narguant les commentateurs qui lui prédisaient une déroute.

Fort de cette réussite, le Premier ministre écossais a secoué les habitudes établies de l'establishment politique d'Edinburgh, bousculant en permanence les partis unionistes déboussolés, menant une guerre médiatique d'usure contre le gouvernement de Londres, mettant en place une politique proprement écossaise dans tous les domaines, du plus symbolique au plus pratique, imposant jour après jour sa vision d'une Écosse indépendante à l'image de la Norvège ou de l'Irlande.

« Mais qui peut arrêter Alex Salmond ? »

En juillet dernier , The Guardian titrait « Mais qui peut arrêter Alex Salmond ? » et soulignait que, depuis l'arrivée du SNP à la tête du gouvernement écossais, le discours et la pratique du monde économique, social et politique écossais s'étaient profondément « écossisés » ; le dynamisme d'Alex Salmond entraînait petit à petit l'Écosse vers une sorte d'indépendance médiatique et mentale, prélude pour les nationalistes au référendum prévu en 2010 portant sur l'indépendance institutionnelle.

Jouant sur plusieurs registres, A. Salmond s'est appliqué à tackler en permanence Westminster, tout en réaffirmant son attachement à la famille royale, précisant qu'il souhaitait que l'Écosse retrouve un statut d'État indépendant dans le cadre d'une simple union des couronnes anglaise et écossaise, prenant ainsi à contre-pied le discours alarmiste de Gordon Brown, le Premier ministre britannique.

Cette marche en avant a, durant ces derniers mois, eu des effets dévastateurs sur ses concurrents : en 18 mois, le Parti travailliste écossais a changé 3 fois de leader, les Libéraux-Démocrates et les Conservateurs, pour leur part, 2 fois, désorganisant ainsi le début de front anti-nationaliste tenté à l'été 2007 entre les 3 partis unionistes. Parallèlement, Gordon Brown, lui-même député écossais, tombait au plus bas dans les sondages de popularité.

Premières difficultés

Avec une popularité au plus haut, A. Salmond a dû cependant affronter quelques difficultés notamment pour ses projets de réforme de la fiscalité locale, de l'enseignement, etc…. Ne disposant pas de majorité absolue, son gouvernement a dû négocier la plupart du temps avec les centristes libéraux-démocrates pour faire adopter des mesures importantes de son programme. En dépit de cette situation quelque peu précaire, le gouvernement nationaliste est arrivé, globalement, à ses fins sur la plupart des sujets, renforçant sa crédibilité auprès de la population.

C'est dans cette atmosphère qu'intervint un événement annonciateur de tensions à la fois politiques et économiques.

L'Écosse a une économie basée sur l'industrie et les services; elle dispose aussi d'un troisième secteur particulièrement florissant jusqu'à présent : la finance avec d'importantes banques comme la Bank of Scotland (HBOS), la Royal Bank of Scotland (RBS), des assurances, des fonds de pension (Scottish Widows), etc.. qui font d'Edinburgh la 20e place financière au monde. C'est d'ailleurs une tradition séculaire, la Bank of Scotland, par exemple, ayant été fondée au XVIIe siècle.

Or, courant septembre, une nouvelle fit l'effet d'une bombe en Écosse ; la banque britannique TSB Lloyds annonçait qu'elle achetait la Bank of Scotland (HBOS) avec le soutien du gouvernement britannique et au grand dam d'Alex Salmond. HBOS , que les Écossais appellent « la banque » , est une véritable institution en Écosse et son rachat par une autre banque, britannique qui plus est, ne pouvait être vécu que comme un véritable affront.

La crise économique, une opportunité politique ?

Avec son talent habituel, A. Salmond réussit en quelques jours à en faire une véritable cause nationale et à mobiliser de nombreux acteurs économiques pour contrer ce rachat, dénonçant une manœuvre politique de Westminster visant à affaiblir l'indépendance du système financier écossais. La « résistance » du Premier ministre écossais a jusqu'à présent plutôt réussi, le dossier étant bloqué.

Et ceci, d'autant plus que la crise financière a atteint son paroxysme ce début d'octobre où l'on vit Gordon Brown déployer une grande activité pour conserver à flots la finance britannique, notamment en prêtant de l'argent aux banques en échange d'actions (ce que l'on nomme ici « nationalisation partielle » ) et parmi les banques concernées, l'on trouve de nouveau HBOS et aussi RBS, ie les 2 fleurons de la finance écossaise. Situation d'urgence qui nécessitat l'intervention aussi du gouvernement écossais qui mit 1 milliard de £ivres sur la table en concertation avec Londres.

Là où la crise financière a pris un tour politique depuis le début de la semaine et à l'approche de la Conférence nationale du SNP, c'est lorsque, mardi dernier, Gordon Brown en a tiré l'argument suivant : sans le Royaume-Uni, l'Écosse n'aurait pas pu se sortir de ce désastre financier, prenant l'exemple de l'Islande en plein marasme. À la suite du Premier ministre britannique et s'appuyant sur la situation fragilisée du secteur financier écossais, les politiques et les médias unionistes ont martelé, depuis mardi, ce credo contre l'indépendance écossaise

Une conférence déterminante

C'est dans ce contexte tendu que s'est ouvert hier jeudi, la conférence annuelle du SNP qui doit rassembler près de 1500 délégués jusqu'à dimanche.

Les premières interventions d'Alex Salmond ont donné la tonalité du congrès, confirmant l'option indépendantiste, meilleure solution pour le développement économique, social, etc… du peuple écossais, dénonçant une nouvelle fois le détournement par Londres des revenus pétroliers écossais, prenant pour exemple les réalisations des derniers 18 mois.

Face au retour au premier plan de Gordon Brown, à la main-mise de l'État britannique sur les outils financiers écossais, cette conférence va sans doute être un moment charnière pour le SNP et le gouvernement nationaliste d'Alex Salmond.

D'ici dimanche, le Centre des Congrès de Perth va concentrer tous les débats sur l'indépendance écossaise, la faisabilité du référendum mais aussi sur les projets à court et moyen termes d'Alex Salmond pour confirmer ses succès des derniers 18 mois et notamment, pour gagner la prochaine élection partielle face aux Travaillistes à Glenrothes.

Cet article a fait l'objet de 2018 lectures.
logo Démocrate, Lorientais, Breton, Européen, curieux du monde, de ses cultures, engagé pour la démocratie , la construction d'une Europe fédérale, l'émancipation de la Bretagne pour lui redonner toute sa place au sein des nations européennes..... Voilà, n'hésitez pas à commenter, à critiquer, à applaudir, à suggérer ! Voir aussi mon blog (voir le site)
Vos 1 commentaires
Bernard Guyader Le Mardi 31 août 2010 23:27
L'Ecosse c'est tout de même du sérieux en matière d'autodétermination...sans vouloir minimiser l'intérêt du "carnavals " à la B4 avec sa "festifmanif" conviviale et sa breizh touch à faire "fébriler" les bretons de coeur sans inquiéter bien sûr l'occupant .B.G.
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