Le rassemblement prévu le 22 mars à Plouezoc’h pour la défense de la toponymie bretonne a été annulé en raison de la présence non souhaitée d’un groupe d'extrême droite. Cet événement, organisé par l’association KLT - Ti ar Vro Montroulez en collaboration avec le Collectif de défense des noms de lieux-dits de la commune et de l'association Koun Breizh, visait à sensibiliser la municipalité sur la préservation des noms de lieux-dits bretons face à une évolution inquiétante.
Cette mobilisation est née d’un contexte précis : la mise en place d’un nouvel adressage à Plouezoc’h, conforme à la loi 3DS (Loi n° 2022–217 du 21 février 2022), dont l’objectif était de sécuriser l’accès des secours, les livraisons de colis et le déploiement de la fibre. Bien que cette démarche soit considérée comme nécessaire, elle modifie profondément certains noms de lieux traditionnels de la commune, mettant en péril la toponymie locale.
En effet, de nombreux lieux-dits ont été soit supprimés au profit de simples noms de routes, soit transformés par l’ajout d’un type de voie, créant ainsi une confusion sur l’identification exacte de ces lieux en langue bretonne. Par exemple, « Roc’h an Dour » est devenu « n°199 route de Kerarmel », et d’autres lieux-dits tels que Lansalut, Coat Quiff, ou Porz ar Prat ont disparu. Cette nouvelle signalisation compromet la transmission du patrimoine culturel breton, un enjeu majeur pour les défenseurs de la langue et de l'identité bretonne.
L’annulation de l'événement fait suite à la venue annoncée d’un groupe d’extrême droite, dont les idéologies sont incompatibles avec les valeurs inclusives et respectueuses qui fondent cette mobilisation. L’association KLT - Ti ar Vro Montroulez a pris cette décision pour éviter de légitimer la présence de ce groupe, soulignant que le rassemblement devait être un moment festif et apolitique, unissant toutes les personnes souhaitant défendre la toponymie bretonne.
Malgré cette annulation, les organisateurs réaffirment leur engagement à préserver la toponymie bretonne et continuent d’appeler la municipalité à revoir sa solution d’adressage, afin de garantir à la fois la modernité des services et le respect du patrimoine linguistique.
À suivre sur ABP pour toute évolution de cette situation.