Alors que le procès de l'Erika doit s'ouvrir le 12 février, une étude réalisée par des chercheurs de l'Ecole nationale supérieure d'Agronomie (ENSA) de Toulouse indique que le fioul déversé par l'Erika serait plus toxique qu'annoncé par l'entreprise Total et les autorités officielles et notamment cancérigène. Ils dénoncent le fait que les autorités le savaient dès les lendemains du naufrage en décembre 1999 et ont volontairement minimisé les risques, notamment pour les personnes ayant nettoyé les plages souillées et les oiseaux à mains nues. Les analyses de l'ENSA, réalisées sur des moules et des poissons puis, in-vivo en laboratoire, sur des cellules humaines ont mis en évidence la présence de thiofène, un hydrocarbure contenant du soufre, qui provoque des mutations de l'ADN chez l'homme. Annie Pfol-Lescovitch, toxicologue à l'ENSA, a déclaré que « le thiofène pénètre facilement dans l'organisme par inhalation ou voie cutanée. Les gens qui ont nettoyé les plages et manipulé les oiseaux n'ont pas été suffisamment avertis qu'il fallait être très vigilant et avoir des protections appropriées. Rien qu'en mettant ces substances en contact avec la peau, elles vont passer dans le flux sanguin. Il faut avoir des gants particuliers et il ne suffit pas d'avoir un petit masque chirurgical. Par voie respiratoire, une fois dans les poumons, elles sont recyclées dans le sang et peuvent aller exercer leur effet n'importe où dans l'organisme » (interview à France Bleu Breiz Izel).
Le Groupe d'Elus U.D.B. de la Ville de LORIENT rappelle que dès janvier 2000, Christian Guyonvarc'h (à l'époque des faits conseiller de la Communauté d'agglomération) avait attiré l'attention de Monsieur le Président de la communauté d'agglomération de LORIENT et de tous les maires des communes adhérentes sur les risques encourus par les volontaires du nettoyage. A l'appui de sa lettre, il joignait deux dépêches d'agences émises d'une part par l'Agence de Presse Médicale et d'autre part par l'A.F.P., accompagnées des résultats d'analyses effectuées par un laboratoire privé du Var, Analytika, et ce à partir d'échantillons prélevés sur l'Ile de Groix. Le laboratoire Analytika est un partenaire de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et de la Région Provence – Alpes – Côte d'Azur; il est également agréé par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.
Christian GUYONVARC'H, dans ce même courrier, écrivait « Face aux préoccupations de santé publique, ne serait-il pas du devoir de la communauté d'agglomération de faire procéder à une contre-analyse dans un laboratoire indépendant ? »
L'U.D.B. relayait cet état de dangerosité dans un article adressé à la presse et exigeait des autorités politiques une totale transparence.
Mais c'eut été admettre une grossière erreur d'appréciation des risques et il ne fallait surtout pas tuer la poule aux œufs d'or : un nettoyage rapide des plages prédominait afin qu'elles soient « touristiquement » et politiquement correctes dès la fin du printemps. Sous la pression des enjeux économiques à court terme peu importait les moyens employés.
Bénévoles et professionnels risquent maintenant d'en faire les frais à plus ou moins longue échéance. L'U.D.B. dénonce ce trop long silence et demande que les autorités sanitaires procèdent aux études épidémiologiques et au suivi médical des personnes qui ont exposé leur santé par pur altruisme. Le scandale des victimes de l'amiante prouve ce qu'il en coûte pour la vie des personnes de nier les faits.
Pour le Groupe U.D.B., Yann SYZ.