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Quelques uns des signataires
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- Chronique -
Débretonnisation : Monsieur le maire ne voit pas le problème ! ! !
L'incroyable cécité des maires qui consentent à débretonniser la Bretagne pour faire plaisir à l'administration postale doit être dénoncée
Par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier le 10/09/19 7:06

Signe des temps : M. Dominique Le Pennec, maire de Telgruc-sur-mer, débretonnise dans sa commune et ne voit pas le problème. La Poste souhaite de nouvelles dénominations de rue, eh bien, il tient à ne le faire qu'en français : « impasse des Pélicans » , « rue des Cormorans » , là où la toponymie a toujours été bretonne.

À sa décharge, il n’est pas le seul maire à procéder ainsi, ce qui en dit long sur le phénomène d’acculturation que l’on peut considérer achevé lorsque des responsables bretons ne songent pas le moins du monde à nommer en langue bretonne. Et pourtant, M. le maire de Telgruc avait largement été informé par l’association EOST, auteur d’un remarquable travail sur la toponymie des lieux. Il n’a jamais donné suite aux sollicitations de cette association.

M. le maire de Telgruc ne voit pas le problème sur le plan des droits humains et de la protection de la langue bretonne et du patrimoine immatériel. Peut-être ne sait-il pas que la France s’est engagée de manière solennelle à protéger la diversité et le patrimoine culturels dans le cadre des conventions internationales de l’UNESCO ?

Il doit l’ignorer puisque, questionné sur les arguments opposés par l’association EOST, il n’eut d’autre réaction que de traiter son responsable de « nationaliste » . Il est donc possible de traiter publiquement de « nationaliste » quiconque ne fait jamais que tenter de protéger son patrimoine immatériel et la diversité culturelle en application des grandes conventions internationales et ce, avec des moyens dérisoires. Je ne peux manquer de songer aux dirigeants chinois qui évoquent des « signes de terrorisme » à l’égard des Hong-Kongais qui revendiquent pacifiquement la démocratie. Le procédé rhétorique est connu. Il suffit de salir le lanceur d’alerte pour éviter d’affronter le problème justement soulevé par ce dernier.

Comme la plupart des élus, sa principale préoccupation doit être de regarder vers le haut et ses perspectives d’évolution politique personnelle au sein du MODEM et de « la République en marche » plutôt que de regarder vers le bas, ses électeurs de basse Bretagne, leur culture et le lien ancestral qu’ils entretiennent avec leur terre.

Sûr que si Monsieur le maire de Telgruc avait été consulté sur la même atteinte à la toponymie tibétaine, il eût versé des larmes de crocodile. Seulement voilà, il est breton et évolue au sein du système France.

Il y aurait tant de choses à dire sur la débretonnisation. Je ne peux manquer de songer à Victor Segalen qui disait que si les Maoris changent leurs Dieux pour ceux du colon c’est qu’ils sont « plus bêtes que des boucs ou plus stupides que les thons sans odorat » . Il est des peuples qui disparaissent sans crier gare, par manque de volonté d’être, et parce que leurs responsables ne voient pas le problème.

Quel avenir pour nos langues et notre patrimoine culturel breton lorsque nos responsables politiques ne voient pas le problème ou se rejettent opportunément la responsabilité pour se dispenser d’agir ? Il est toujours plus simple de se cacher derrière le droit pour refuser de prendre en charge la question éminemment politique de la sauvegarde de sa langue et de sa culture.

Pour sauver une langue, une culture, il faut juste une volonté politique.

Ce 9 septembre 2019, les artistes et auteurs de Bretagne exigent une réponse politique claire et urgente de la part du Conseil régional de Bretagne afin de prendre à bras le corps ce problème devenu majeur. Les moyens d’action ne manquent pas et peuvent reposer sur la contractualisation avec les communes et certainement l’augmentation des moyens alloués à l’Office de la langue bretonne. Le déclin, la mort de nos langues n’a rien d’inéluctable. Il suffit de vouloir !

La région Bretagne vient de questionner sèchement l’administration postale et exige des explications sur ses pratiques et les rapports qu’elle entretient avec les mairies. C'est une bonne chose !

M. le maire de Telgruc, qui a réussi à faire de sa commune le lieu emblématique de la débretonnisation, s’est finalement décidé à recevoir une délégation du mouvement breton ce 17 septembre. Acceptera-t-il de faire amende honorable devant les « nationalistes » qui se présenteront alors devant lui et reviendra-t-il sur ses pratiques décriées, au moins dans un souci d’apaisement ? On se grandit toujours à reconnaître ses erreurs.

L’avenir de la Bretagne dépend d’une véritable prise de conscience politique. Il en va de la sauvegarde de sa culture mais encore de ses intérêts.

Il n’est pas sûr que la Bretagne présentera les même attraits lorsque ses langues n’existeront plus et que nos touristes auront le sentiment de rejoindre une nouvelle banlieue parisienne, à Telgruc ou à Pleyben « rue des Lilas » . Nos débretonnisateurs sont en train de tuer la poule aux oeufs d’or mais, encore une fois, ils ne voient pas le problème.

Yvon Ollivier

auteur

Voir aussi sur le même sujet : débretonnisation, démocratie langue bretonne
Cet article a fait l'objet de 2537 lectures.
logo Yvon OLLIVIER est juriste, auteur de l'ouvrage "la désunion française essai sur l'altérité au sein de la République" ed l'harmattan 2012 et membre de la coordination des juristes de Bretagne blog associé desunion-francaise.over-blog.com
[ Voir tous les articles de Yvon Ollivier]
Vos 12 commentaires
Yann Menez Are Le Mardi 10 septembre 2019 11:44
Je ne suis pas sûr que le Maire de Telgruc regarde vers le haut, une promotion politique, ou alors il eût mieux fait de se présenter dans une commune plus importante, qui pèse davantage, ce qui lui permettrait un avenir politique.
Par contre son attitude envers la langue bretonne traduit une véritable acculturation de sa part, mais aussi sans doute de sa population. Quelle est la part de résidences secondaires à Telgruc?
Pour les dénominations de lieux, il faut se référer au cadastre, ou les parcelles ont un nom breton.
C’est une question de bon sens.
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krys44 Le Mardi 10 septembre 2019 18:40
Combien cet arcticle de Per Jakez Helias , écrit en Juin 1954 , se révèle toujours d'actualité !
Texte magnifique :
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Naon-e-dad Le Mercredi 11 septembre 2019 10:43
Le Pennec, ça veut dire têtu au sens de buté, non?
Les plénipotentiaires "nationalistes" vont devoir user de diplomatie, d’esprit pacifique, d'intelligence délicate pour expliquer à ce monsieur que sa Bretagne insipide n'a pas d'avenir, en tant que telle.
Resterait bien sûr l'aspect nautique, mais est-ce suffisant? D'autres sites maritimes ou océaniques, à coût maitrisés comme l'on dit, en ces temps de concurrence exacerbée, sauront faire la différence.
Allons, M. le Maire, il est utile, il est décisif, il est plus que temps de s’intéresser aussi aux visiteurs (en plus de vos administrés), en leur offrant un "plus" singulier. Offrir un zeste de goût (y compris visuel ou auditif) à une beauté, une étrangeté qui est là depuis des temps lointains, qui nous dit ce qu’est l’Europe, d’où elle vient et donc où elle peut aller.
Bref, se situer dans son époque, dans un référentiel élargi, qui nécessairement intègre la dimension locale - en l’espèce la dimension bretonne - et croire en l’avenir.
Il ne tient qu’à vous d’offrir ce « zeste » à vos contemporains, M. le Maire…et de laisser enfin ceux qui en ont compétence travailler avec vous en ce sens. En ce bon sens.
Deoc’h-c’hwi da zegemer hon vrav a yezh er straedoù, Ao Maer.
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Alter Ego Le Mercredi 11 septembre 2019 18:33
Cette affaire n'est qu'un des fruits que récoltent le gens de "le mouvement breton" après environ 40 de génuflexions non-stop devant le pouvoir parisien.
Face à une telle docilité, il semble normal que certains élus se sentent pousser des ailes.
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valy daniel Le Mercredi 11 septembre 2019 19:47
en Loire atlantique cela fait 70 ans que la France jacobine débretonnise Nantes a coup de millions
par les PDL .tous les B4 anti réunification découvre le problème que maintenant !!! ??
si la bretagne veut garder une certaine authenticité cela passera obligatoirement par une B5
réunifié pour avoir une région forte pour faire face .
sinon a plus ou moins long terme ça sera le grand ouest et plus de bretagne du tout !
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Dominig YVON Le Jeudi 12 septembre 2019 03:13
N'oublions pas que ces maires qui acculturent des hameaux ou des rues, répondent favorablement à une demande administrative.....
Ce directeur de la poste, comme les procureurs de Kemper et Roazhon pour le Ñ et le C'H, comme la rectrice d'académie pour la suppression de classe bilingue, ou la direction de la SNCF mettant à pied un conducteur, ayant annoncé en breton, l'arrivée en gare de rennes........exprime une volonté bien présente de frañcisé la Bretagne par tous les moyens possibles....
Eux aussi, agissent par conviction ou par envie de promotion , ce qui est pire car cela voudrait dire : débretonniser et votre carrière avancera....
Le maire de Telgruc devra répondre devant l'opinion Breton de ces agissements , quid de ces non élus , qui influent dans l'ombre de façon négative pour nous , en toute impunité....
Je pense qu'il voit d'un bon oeil que les Bretons s'en prennent à leurs élus , ce qui est normal en démocratie, tant qu'eux-mêmes peuvent continuer d'agir dans l'ombre....
Bien sûr ,la réponse du maire a été mauvaise , mais n'oublions pas que tout un cadre administratif frañcais, non seulement le permet , mais plus souvent encore, l'incite dans l'ombre.....
L'exemple du 44 est pertinent ici .
Par petite touche et dans le temps , mais morceau après morceau, on gomme l'identité Bretonne...Cela ne passe pas aujourd'hui , que diable , on y reviendra dans dix ans. Dès qu'ils tourneront le dos , on réessaiera....Voilà leur stratégie......
Et l'état sait nommer au bonne place des fonctionnaires dévoués....
La rectrice d'académie de Rennes vient d'Alsace , où elle a été reconnue , comme l'une des plus acharnée contre l'Alsacien....Tout n'est pas que hasard dans ces nominations.......
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TY JEAN Le Jeudi 12 septembre 2019 11:30
et que dire sur ces communes affublées d'un nouveau nom bidon impossible à situer sur une carte
ou des "Ker " transformés en lieu-dit "? Des décennies de combat pour la langue bretonne,notre culture,BZH5,tout cela pour en arriver à de tels comportements .
" Le Morbihan ,c'est la riviera bretonne " dxit le directeur de Morbihan tourisme..
Si nous avions encore quelques doutes concernant l'avenir de la Bretagne en dehors d'une vision carte postale et spéculatrice... Nous voici fixés !
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Rafig Le Jeudi 12 septembre 2019 18:40
La débretonnisation dans le 29 !
Et oui, cela prouve encore une fois que dans la région bretagne ont n'est plus en Bretagne comme le 44 !
La bretagne administrative ne protège en rien et sur le long terme la langue bretonne car les ordres et les cadres dirigeants sont des républicains français donc par essence anti-breton.
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Kristof Bourdelier Le Vendredi 13 septembre 2019 15:17
Rafig Na petra 'ta - Et pourquoi en serait-il autrement puisqu'en "29" comme en "44", les Bretons(=habitants de la Bretagne)votent pour des partis Francais dans leur immense majorite:') Seuls 3% des Bretons a peu de choses pres et en moyenne votent pour des partis dits "Bretons":')
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jacques-yves Mouton Le Lundi 16 septembre 2019 12:24
La réaction du maire de Telgruc reflète une acculturation d'un nombre croissant de personnes en Basse Bretagne. Des gens qui n'ont pas entendu parler breton, qui ne connaissent rien à l'histoire ni à la culture bretonne. Francisés, happés par la mondialisation, le breton est pour eux synonyme de passéisme ou les laisse indifférents. Face à ce genre de personnes, il faut utiliser des arguments pragmatiques, montrer le bénéfice économique que l'on peut tirer de l'emploi de cette langue (tourisme, culture bretonne connue dans le monde entier), mais surtout pas des arguments émotifs ou un langage dépressif qui ne feront que les conforter. D'autre part, une aide financière de la région pourrait les inciter à poser des panneaux bilingues ou apposer des noms de rues bilingues.
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jacques-yves Mouton Le Lundi 16 septembre 2019 12:25
La réaction du maire de Telgruc reflète une acculturation d'un nombre croissant de personnes en Basse Bretagne. Des gens qui n'ont pas entendu parler breton, qui ne connaissent rien à l'histoire ni à la culture bretonne. Francisés, happés par la mondialisation, le breton est pour eux synonyme de passéisme ou les laisse indifférents. Face à ce genre de personnes, il faut utiliser des arguments pragmatiques, montrer le bénéfice économique que l'on peut tirer de l'emploi de cette langue (tourisme, culture bretonne connue dans le monde entier), mais surtout pas des arguments émotifs ou un langage dépressif qui ne feront que les conforter. D'autre part, une aide financière de la région pourrait les inciter à poser des panneaux bilingues ou apposer des noms de rues bilingues.
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Jacques Le Jeudi 19 septembre 2019 14:53
Le maire de Telgruc donne des noms de rue hors-sol en français...
Nos professeurs en bilingue et en immersif refusent d'enseigner l'histoire de Bretagne...
L'enseignement des traditions bretonnes (exemple : sur l'égalité des sexes) est masqué pour permettre de justifier des ''combats''(?) progressistes...
Les militants politiques bretons de gauche refusent une démocratie bretonne où l'expression autre que leur idéologie (d'ailleurs peu stable et évolutive dans le temps) serait possible...
Tout cela n'est-il pas un seul et même phénomène d'ethnocide d'une population... chacun, travaillant simplement sur son sujet de prédilection?
Je ne minimise pas l'action de ce maire, mais je ne suis pas sûr qu'il fait pire que d'autres pourtant membre du mouvement breton?
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