Le nom de la dernière souveraine de Bretagne reste très attaché à la cité navale. Il faut savoir que la vicomté de Saint-Nazaire a été créée en 1423 par le démembrement de la vicomté de Donges. On découvre au fil de la consultation des archives conservées au Centre de Documentation de la Ville des documents anciens allant du XVe au XVIIIe siècle.
À l'image de la dernière souveraine des Bretons on découvre des femmes de caractère comme ces vicomtesses qui ne s'en laissent pas compter. Le droit breton (contrairement au droit français) qui sera supprimé par la Révolution bourgeoise de 1789 donnait des droits égaux aux femmes nobles dans la transmission des biens et du pouvoir.
Le système complexe de l'organisation du territoire nazairien, qui englobe alors une partie de la future commune de Pornichet, est très représentatif de l'organisation humaine de la Bretagne d'alors avec le recteur, le Général de paroisse et les frairies.
Dans les archives on découvre le conflit qui a longtemps opposé Saint-Nazaire et Guérande concernant le refus de la paroisse nazairienne de participer aux frais de réparation des fortifications des remparts guérandais.
Parmi les documents sauvegardés, la charte du duc de Bretagne Pierre II datant de 1454, entérinant l'exonération de Saint-Nazaire. Anne de Bretagne va conforter les Nazairiens dans leurs droits en 1489 et 1491 par des chartes dont celle, en date du 16 avril 1491, signée par « Maximilian et Anne, par la grâce de Dieu, roi et reine des Romains, ducs de Bretagne, etc. » .
À l'époque, le duché de Bretagne envisage un moment une union avec l'Autriche pour éviter son occupation militaire par son voisin français. Longtemps après, Nazairiens et Guérandais vont continuer à s'affronter à coups de procès. Les Nazairiens arguent qu'ils assurent eux-mêmes leur défense et que la ville fortifiée de Guérande est trop éloignée pour qu'ils y trouvent refuge en cas d'attaque ennemie.
David Silvestre a retrouvé une carte postale publicitaire des années 1910 du magasin À la Duchesse Anne.
Ce magasin, situé au 22 rue Villès-Martin, pratiquement en face du Grand Café, était très prisé des Nazairiens jusqu'à sa destruction par les bombardements de 1943. On peut aussi remarquer au passage que, jusqu'à une époque récente, on parlait plus de la Duchesse Anne que de Anne de Bretagne. Cette dernière appellation peut être comprise d'une manière quelque peu ambiguë car elle ne signifie pas la souveraine mais la femme d'un souverain en l'occurrence de deux rois de France successifs. Si pour les historiens c'est compris ainsi, il n'en est pas de même pour le peuple breton qui, dans Anne de Bretagne et sa forme bretonne Anna Vreizh / Anna Breizh, reconnaît la dernière souveraine de l'État breton.
Le nouvel EPAD d'Herbins Galathea, qui a fait un gros travail dans sa signalétique bilingue breton/français à la demande son directeur Ludovic Le Merrer, a naturellement, à côté du salon Nominoe, premier roi de Bretagne, une salle d'activité au nom de la dernière souveraine de la nation bretonne, Anna Vreizh. Un exemple à suivre par nos édiles...
Hubert Chémereau
(voir le site) du CREDIB, page de l'article.