L’Association des Maires de France sollicite actuellement les municipalités pour adopter une motion de soutien à la candidature de Paris au J.O.
L’UDB est attachée aux valeurs sportives, éducatives et citoyennes incarnées par les J.O.
Le dossier de candidature de la Ville de Paris est certainement un bon dossier. Néanmoins, les villes n’ont pas pour habitude d’adresser de bons ou mauvais points aux autres municipalités. Simplement, exprimons-nous une forme de solidarité lorsqu’une ville connaît un drame majeur.
Ainsi et fort logiquement, nous ne nous étions pas prononcés sur la candidature de Lille comme capitale européenne de la culture en 2004, qui était également un beau projet, porteur de développement.
De même lorsque Lille fût également candidate à l’organisation des Jeux Olympiques, il y a quelques années, nous n’avons pas souvenance que le monde institutionnel se soit mobilisé de la même manière qu’aujourd’hui.
Il y a donc aujourd’hui une exception, justifiée dans le texte de l’A.M.F. par l’idée implicite que ce qui est bon pour Paris est bon pour la France.
Cette idée, tenant de la croyance mystique, est pourtant contredite par les faits.
Depuis des décennies, la concentration des centres de décision et des moyens économiques en Ile de France a engendré l’asphyxie et la désertification des autres régions. Le dossier de candidature de Paris aux J.O. renforce cette situation, notamment en augmentant la concentration en infrastructures de transport autour de la capitale (situation préjudiciable pour les franciliens eux-mêmes si l’on regarde les fameux pics de pollution).
L’A.M.F. demande donc de se ranger derrière Paris après que l’on ait mollement soutenu Lille. Car c’est bien connu, seule la capitale peut décemment, et pour la 3e fois, accueillir les J.O. Si l’on regarde l’histoire récente, les capitales accueillant les Jeux sont Moscou, Séoul, Athènes et Pékin, c’est-à-dire situées dans des pays de superficie plus modeste que la France (Grèce, Corée) ou éloignées de nos modèles démocratiques (U.R.S.S. en 1980 et la Chine). Au contraire, l’Allemagne, l’Espagne, –pour ne citer qu’eux- avaient choisi de soutenir Barcelone et Munich, mais il est vrai que ce sont-là des pays de tradition non jacobine.
Pour l’U.D.B., tout projet culturel ou sportif ambitieux a un intérêt égal où qu’il se trouve sur le territoire.
Nous refusons de souscrire au texte de l’A.M.F. que nous jugeons d’inspiration jacobine.
C’est donc sans préjuger de l’intérêt de la candidature parisienne que nous appelons les élus sollicités à ne pas voter ce texte. Yann SYZ Porte Parole fédéral UDB Morbihan 06/89/18/53/63