En cette année internationale de la biodiversité, l'UDB tient à souligner une catastrophe écologique, économique et humaine d'une grande ampleur : la surmortalité tant des colonies d'abeilles que des naissains d'huîtres. L'arbre des causes multifactorielles de la surmortalité qui affecte autant les abeilles que les huîtres désigne autant la dégradation de l'environnement que celle des écosystèmes, le réchauffement climatique et l'usage intensif de pesticides.
Cruiser, Gaucho ou Régent sont des pesticides 5 400 fois plus toxiques que le DDT qui, lui, est interdit. Si leur usage est interdit en Allemagne et en Italie pour protéger la biodiversité et surtout les oiseaux, insectes et abeilles, principales victimes de ces pesticides, en France, c'est 650 000 hectares de maïs Cruiser qui sont cultivés. Les abeilles françaises ou bretonnes seraient-elles différentes des abeilles allemandes ? De quel droit les sols, les eaux et l'air de Bretagne devraient-ils supporter d'être empoisonnés ? De quel droit, la santé des professionnels et des citoyens bretons devrait-elle être mise en danger ?
35 % des ressources alimentaires sont liés à l'activité des pollinisateurs et représentent en France 10 % des richesses agricoles produites. En France, 90 milliards d'abeilles ont péri en dix ans, la production de miel a chuté de 30 à 60 % selon les territoires et nous importons plus de 50 % du miel que nous consommons...
Pour les huîtres, en Bretagne, depuis 2008, le phénomène de mortalité qui touchait auparavant entre 10 et 40 % des lots testés, s'est accentué, touchant désormais entre 60 et 100 % des prélèvements effectués par les Affaires maritimes. Un programme mené par l'Ifremer entre 2001 et 2006 avait mis en évidence « le rôle prépondérant des facteurs environnementaux dans la mortalité estivale des huîtres creuses ». Désormais le nouveau programme piloté par l'Ifremer est chargé de fédérer tous les acteurs de la filière ostréicole pour trouver des parades au fléau. Le phénomène menacerait en effet un quart des 4.200 entreprises conchylicoles. « Il faut trois ans pour faire une huître, même en cas de réponse miracle à la mortalité actuelle, les professionnels n'auront pas de stock avant trois ou quatre ans ».
L'UDB soutient les apiculteurs et les conchyliculteurs dans leur combat et demande un soutien immédiat à l'emploi, une aide à la reconstitution des cheptels et un soutien des organismes sociaux.
L'UDB demande la recherche et l'identification des responsables de ces hécatombes et l'application du principe pollueur-payeur inscrit dans la Constitution.
La cohérence politique de ces aides nécessite de lutter réellement pour la qualité des eaux, des sols et de l'air, par des pratiques agricoles respectueuses ; de lutter contre le réchauffement climatique et l'acidification des océans par des plans climats territoriaux ambitieux.
Le gouvernement a su trouver des milliards d'euros pour soutenir les banques et la filière automobile, l'UDB demande que les ostréiculteurs et les apiculteurs soient soutenus au nom des services alimentaires, écologiques, sociaux et économiques qu'ils rendent.
Pour l'Union démocratique bretonne, la porte-parole Mona Bras
(voir le site) de l'UDB pour consulter le communiqué.