Presque autant de monde ce mercredi midi sur les berges de Loire, à Nantes, sous le pont de Cheviré, à Indre, Couëron ou en face, au Pellerin et à La Montagne, que lors du passage des grands voiliers traditionnels pour la grande fête maritime estivale à Nantes il y a quelques années.
Un temps d'été aussi d'ailleurs. Petite brise de nord-est, courant portant – les horaires de départ ont été calculés pour les meilleures conditions – les Pen Duick descendent la Loire suivis par les trimarans géants.
Vision rare des Pen Duick sur la Loire, auprès des bacs départementaux, ici le “Saint-Hermeland” ; en amont, à Indre, ce sont le “Anne de Bretagne” et le “François II” qui traversent.
Le Pen Duick descendait sous trinquette seule, les suivants avaient plus de voilure, quant aux trimarans ils étaient à sec de toile. Portés par le courant ou aidés au moteur ? On ne peut le dire avec certitude, mais aucun bruit n'était audible dans cette campagne silencieuse. Malgré le contrejour ils éblouissaient. L'eau était si calme qu'ils s'y reflétaient souvent.
Images prises à Couéron au “Paradis” au lieu-dit Port-Launay où est situé l'embarcadère du bac de Couëron au Pellerin. On déjeune d'un sandwich, assis par terre ou au café ; les enfants sont là, chance, il n'y pas classe ; chance aussi pour ceux que les parents n'ont pu emmener à Nantes cette dernière semaine...
Les Pen Duick – leur tirant d'eau le permettait – naviguaient au milieu du fleuve, les trimarans, eux, gardaient le chenal plus profond, et... plus près de la rive sud. Nous ne les verrons que d'assez loin.
La hauteur du mât du “Maxi”, en perspective, en alignement des grues situées en aval, était impressionnante, la comparaison avec la hauteur de ceux des Pen Duick qui venaient de passer était facile.
Échanges de grands signes « Bonjour le Paradis ! » – le nom du café pimpant est bien visible – lança un équipier d'un Pen Duick « Bonjour du Paradis ! L'enfer c'est en face ! » répond une femme.
« Il y en a déjà deux de passés madame, il y en a encore beaucoup ? » demande Benjamin, 10 ans. « Comme celui-là mais plus grands, avec 2 mâts », précise-t-il. « Des Pen Duick alors. Oui, ils devaient quitter Nantes en premier. Il en reste deux, plus les trimarans géants, qui partaient plus tard ». Et « Vous êtes quel numéro ? » crie Benjamin, attentif, à ce deux-mâts.
Puisque les enfants autour marquent de l'intérêt, continuons ! « Celui-là, là-bas, c'est le premier bateau d'Éric Tabarly, c'est un très vieux bateau. Il a gagné des courses avec et aussi avec les autres Pen Duick... »
Alors : « Éric Tabarly, il est là sur le bateau qui est passé, madame ? » Ils n'ont pas su, trop jeunes. Explications complémentaires pour ces enfants dont certains n'étaient pas nés il y a dix ans. « Maëva, on va demander demain à l'institutrice, d'accord ? » lance Benjamin.
« Ils auraient dû mettre le drapeau breton ! Au mât ou à l'avant » Ah, tiens ? « Ben oui, on est en Bretagne ici, les pavillons de courtoisie, ça se fait, non ? » ajoute-t-il pour son copain. Ils ont environ 25 ans. Ils s'éloignent. Peut-être sont-ce eux qui ont tagué le 44=BZH (Loire-Atlantique égale Bretagne) au bas du muret une nuit... (dernière photo).
À 14 heures fin du passage à Couëron.
Les Pen Duick rejoindront leurs bases, Cité de la Voile à Lorient ou école de voile, prêts à embarquer des passagers pour des croisières ; les trimarans rejoindront Lorient où le “Maxi” finira de se préparer pour battre tous les records, comme son skipper Pascal Bidégorry en a l'intention, à commencer par celui du tour du monde, le “Vendée Globe”, départ en novembre des Sables d'Olonne.