La qualité de l'eau demeure une préoccupation majeure en Bretagne. Les résultats des plans « Bretagne eau pure » malgré les sommes colossales investies n'ont jamais été à la hauteur des enjeux. Pouvait-il en être autrement ? Si l'agriculture intensive, majoritaire en Bretagne a une part évidente de responsabilité, n'oublions pas que l'Etat durant des décennies a laissé faire en autorisant les agrandissements et les régularisations des élevages intensifs!
Il y a quelques jours et suite à la mise en place d'un plan de réduction de la pollution azoté et à l'annonce de la fermeture de captages d'eau, la Commission européenne a décidé de suspendre l'amende de 28 millions d'euros assortie d'astreintes journalières de 117 882 €, concernant la non conformité de la qualité des eaux bretonnes destinées à l'alimentation. Ceci est assurément une bonne chose pour le contribuable français, mais insuffisant pour l'amélioration réelle et durable de la situation environnementale.
Premièrement, ce n'est qu'un report, un délai accordé à la France pour remédier à une situation problématique et se mettre en conformité avec la directive européenne de 1975 qui impose notamment un taux inférieur à 50mg/l de nitrates dans toutes les rivières.
Deuxièmement, fermer des captages d'eau tient plus de la politique de l'autruche que du volontarisme, la pollution sera toujours là. De plus avec moins de captages, l'alimentation en eau va se trouver encore un plus centralisée et de fait fragilisée, sans oublier les coûts importants générés par les travaux de raccordements à d'autres réseaux d'eau potable.
Troisièmement, ce plan cible principalement les agriculteurs installés sur les seuls bassins versants des rivières pourvues d'un captage pour l'eau potable, alors que l'ensemble du territoire breton est concerné.
L'Union démocratique bretonne s'associe aux associations de défense de l'environnement pour demander au gouvernement des actions visant à un réel changement des pratiques agricoles intensives, car il est illusoire de croire ou de laisser croire que l'on pourra gagner la bataille de l'eau pure sans diminuer les volumes de productions. Le modèle agricole breton doit faire sa deuxième révolution, celle de faire évoluer son type de production dominant vers ce que l'on appelle l'agriculture économe, biologique ou durable.
Pour l'UDB, la porte-parole, Mona Bras