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- Interview -

Un million de manifestants ce mardi 14 juin à Paris

Annie Menvielle, syndicaliste CGT-FO, faisait partie des centaines de syndicalistes bretons partis à Paris rejoindre leurs camarades. Elle nous livre ici son témoignage

Par Fanny Chauffin pour ABP le 15/06/16 23:06

Annie Menvielle, syndicaliste CGT-FO, faisait partie des centaines de syndicalistes bretons partis à Paris rejoindre leurs camarades. Elle nous livre ici son témoignage.

ABP : Annie, tu étais hier à Paris pour la grande manifestation. Tu as été consternée par le traitement que les médias en ont fait, oubliant la grande mobilisation des syndicats, vite remplacée par les dégradations. Peux-tu nous raconter ce qui s'est passé ?

AM : Effectivement, quand on a fait sept heures de car, voir déferler des centaines de milliers de personnes avec des drapeaux des différents syndicaux et qui disent par des slogans fermes leur détermination à voir le retrait d'une loi qu'ils jugent tous néfastes pour l'avenir de la population, cela ne peut que rendre enthousiaste. Et alors que nous avons marché pendant cinq heures, il y a eu, apparemment avant même que la manifestation démarre, de nombreuses violences qui paraissent venir de groupes qui n'ont rien à voir avec les syndicalistes venus de toute la France. Mais surtout, apprendre ce matin que l'Hôpital Necker a été détruit alors que lorsque nous sommes remontés chercher notre car, à 19h, il n'y avait que deux TAG sur les vitres mais rien de brisé, on se dit que ces violences n'ont rien à voir avec l'expression populaire qu'était la voix de ces centaines de milliers de salariés déterminés à défendre ce que leurs ainés ont construit. Mais pourquoi ne voit-on pas ces images-là, des drapeaux CGT, FO SUD, FSU flotter en semble dans l'unité d'un mot d'ordre : RETRAIT...

ABP : Comment une démocratie comme la France peut-elle à ce point ignorer son histoire et ignorer les revendications des syndicats et des jeunes rassemblés en nombre ?

AM : C'est justement parce qu'elle n'ignore pas l'histoire qu'elle sait que les acquis de 36, consolidation du Code du travail, congés payés, transformation de la caisse des mineurs en solidarité sociale sont le résultat de la force de la grève générale qui s'est construite dans les actions de rue comme celle d'hier que ce gouvernement reste sourd aux voix du peuple. C'est parce qu'il ne veut pas prendre d'autre choix que de se soumettre aux injonctions du FMI, de la Banque Centrale Européenne, des traités européens eux-même, que ce gouvernement cherche à dévoyer le rôle des syndicalistes dans l'expression populaire et ne cesse depuis le 9 Mars de mettre en avant les violences pour faire passer les salariés pour des "voyous"!

ABP : Comment vont se passer les jours à venir ? La mobilisation des syndicats ? Quelles sont les issues possibles ?

AM : Pour ma part, en avec d'autres syndicalistes, depuis plusieurs années nous organisons des conférences nationales pour la recherche de l'unité pour gagner sur les revendications. La dernière a rassemblé 1 800 militants ce 4 Juin à Charenton. Depuis le 9 Mars, nous disons que, partout, dans les usines, les entreprises, les services, il faut discuter des conséquences de cette loi, qui entraîne les salariés vers une position de soumission totale aux employeurs, avec une flexibilité sans nom et des baisses de salaires énormes exigées par le grand patronat. De cette conscience naîtra la force de l'organisation générale de la mobilisation, pour en découdre avec ceux qui ne veulent pas enlever leurs bouchons d'oreilles ! ceux qui n'ont pas voulu entendre le million qui s'est déplacé sur Paris et toutes les centaines de milliers d'autres restés en province. Un compte-rendu de la conférence du 4 Juin a lieu demain jeudi 16 à 16h30 au local FO de Quimperlé, place des écoles et discutera de la plate-forme proposée.

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Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...

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Vos 4 commentaires

Jacques Le Jeudi 16 juin 2016 12:44

Discours horripilant!
Syndicalistes bretons... A oui? Mais n'était-ce pas ce même syndicat qui a tourné le dos aux Bonnets Rouges, car l'idée d'une revendication du peuple breton leur était insupportable...?!
Il n'y a pas de syndicalistes bretons, juste des Bretons membre de syndicats jacobins!
Et de quoi parle cette personne en évoquant la "une démocratie comme la France..."?
N'a t'elle aucune perception sur ce que cette France (ou du moins cette République centralisée) a coûté et continue de coûter à l'économie bretonne (50% des jeunes diplômés obligés de s'expatrier...), une Bretagne pays riche devenu une région asthmatique?
L'administration Républicaine a rendu le monde du travail d'une rigidité mortifère.
Le but n'a jamais été caché: il fallait détruire les PME et le capitalisme familiale, pour n'avoir que des Grandes Entreprises étatiques avec des salariés quasi fonctionnarisé, c'est à dire dépendant de l'Etat!
Or, le capitalisme familiale, c'était avant tout l'argent dans les poches du peuple!
L'argent dans les poches du peuple, qu'elle horreur...!
Ce modèle Républicain quasi soviétique ne tient plus...!
Les gens sont au chômage, les PME sont minorisées, les investissements en panne...
Malgré un système fiscal détenant le taux de confiscation au peuple le plus élevé au monde, le système social et de santé s'effondre!
Franchement, si nos pseudo syndicalistes bretons n'ont rien de mieux à proposer au peuple et à la nation bretonne que de défiler avec tenant d'un syndicalisme jacobin... Ils ne servent à rien, on pourrait même évoquer une trahison du peuple!
J'aimerai voir ces syndicalistes créer une entreprise et nous faire la démonstration qu'on peut donner du travail à toute une nation en restant conforme au code du travail imposé par la République!
On connait leur réponse : surtout pas créer d'entreprise privée....tous fonctionnaires dans une économie étatique et la Bretagne à la poubelle de l'histoire selon la volonté de sa sainteté l'Etat!
En tout cas, les jeunes quittent la Bretagne et souvent pour des pays où le code du travail tient sur quelques pages : Canada, Suisse, USA, Grande-Bretagne, Irlande...!
(où étrangement, les encartés dans les syndicats sont autour de 60% et non à peine 6% comme dans notre paradis... et où les syndicats vivent des cotisations de leurs membres et non de l'argent distribué par l'Etat...!)
Oui nos jeunes partent vers des enfers sociaux mais qui donnent du travail, des salaires corrects et permettent de se construire une vie...!

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spered dieub Le Jeudi 16 juin 2016 16:05

La chronologie de cette loi travail confirme avec brio le fait que la France est irréformable ,et voilà la racine de la guerre civile ,à l'exemple des horreurs qui ont suivies la révolution de 1789 , et hélas dans ce genre de situation le mal n'est pas que d'un seul coté ,à l'exemple du lynchage d'un républicain innocent par des chouans à Querrien (29) .
La nature humaine est telle que parfois de petits chefs d'entreprise sont victimes de salariés vicieux et procéduriers qui abusent d'une législation complexe du code travail .D'un autre coté certains patrons voyous à la tête de grosses entreprises ont à leur disposition tout un arsenal juridique leurs permettant de neutraliser ceux qu'ils considèrent comme des serfs
La cgt syndicat jacobin ,bien que certains de leurs membres ne le sont pas ,a contribué à affaiblir voir à détruire des entreprises bretonnes familiales ,surtout dans les années quatre vingt ,et ce conformément à son idéologie anti capitaliste ,d'autant qu'à cette époque elle était complètement alignée sur le PCF .

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Kristof Le Samedi 18 juin 2016 12:58

Si le SLB (sindikad labourerien breizh) , syndicat breton indépendant , avait bien voulu imiter les syndicats du nord de l'Europe , il n'aurait pas donné la désastreuse impression d'être à la remorque des syndicats parisiens, syndicats du siècle passé, et condamnés à disparaître plus ou moins rapidement...
Les syndicats du nord de l'Europe : jamais de grève , mais toutes les décisions sont prises avec le patronat pour la marche des entreprises... et 60 % des travailleurs sont syndiqués, dans certains pays , le Danemark je crois... c'est-à-dire que les syndicats gèrent l'économie du pays.
C'est cela qu'il fallait viser et non pas imiter l'esprit CGT, qui est en dehors de l'esprit du peuple breton. Il n'est pas trop tard pour le faire!...

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Peri Loussouarn Le Dimanche 19 juin 2016 09:59

Ils me font bien rigoler les gens de la cgt : très prompts à organiser une contre manifestation, un contre feu à la manifestation des bonnets rouges à Quimper en novembre 2013, agissant ainsi aux ordres de Paris...
et maintenant, deux ans et demi plus tard très revendicatifs face à ce même gouvernement qui les a trahis....
Mais oui, la problématique est différente, il s'agit de sauver le peau d'un syndicat en perte de vitesse....
Malheureusement, le programme pour les semaines à venir, cela va être "cou-couche pannier ".
Une page va se tourner, la cgt rentrera dans l'immense cortège des cocufiés de l'histoire, sans peut-être s'en rendre compte, ce qui en atténuera la douleur...

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