10 novembre 2005
«La répression et l'incitation à la peur collective ne sont pas une réponse à la hauteur de ces tensions dramatiques» , estime Mgr Jean- Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France.
Il a raison.
Le problème posé n'est pas celui qui verrait sa solution dans une politique de la ville. Il s'agit bien d'un problème global qui dépasse les phénomènes urbains.
Il y a crise de société, crise du social, crise du politique.
Il s'agirait sans doute de construire ensemble un nouveau système, qui parte, enfin, de l'homme et de sa vie communautaire. Ce système organisationnel existe. Il se nomme le fédéralisme.
On ne veut plus de politique spectacle, de politique méprisante qui n'intéresse que les élus et qui alimente leur profit personnel. Le port des écharpes tricolores par des cumulards qui nient la véritable démocratie, a été une image insupportable et médiocre.
Il devient urgent de se diriger vers une véritable démocratie et de sortir définitivement de cette république bourgeoise qui n’a fait que reproduire l’ancien régime dans tout ce qu’il avait de plus inégalitaire.
Sans réforme institutionnelle, nous sommes condamnés à vivre de nouvelles violences.
Le fédéralisme, qui devient le mode d’organisation institutionnel majoritaire dans le monde, apparaît comme une nécessité incontournable pour éviter la poursuite des vio!ences qui ne font que naître.
Il faut d’abord se libérer de la violence institutionnelle, à l’origine des violences actuelles, pour construire une société de liberté. Quand on aura compris qu’une société est mieux fondée quand elle rémunère son plombier 30 euros par quart d’heure et son médecin moins de 20 euros par visite, alors on aura compris ce qu’est une société, qui n’est plus établie sur l’ordre bourgeois, mais sur la réalité économique.
Le fédéralisme n’est pas ordonné par un ordre aristocratique.
Il remet les pendules à l’heure.
La qualité des produits allemands, qui fait de ce pays le premier exportateur mondial, évoque aussi le respect de l’ouvrier qui n’envie plus la situation de son médecin….
Un apprenti peut finir ingénieur. Un médecin commence et finit comme médecin.
Il faut sortir de cette misère du statut. C’est un statut délétère.
En France, le fédéralisme est révolutionnaire, tout simplement parce que nous n’avons pas vécu de véritables révolutions. Celle de 1789 n’a opéré qu’un transfert, de l’aristocratie à la bourgeoise. On subit les même tares et les mêmes billevesées.
Il n’y a pas pire que le petit bourgeois médiocre qui s’imagine indispensable à l’instar de l’aristocrate de droit divin. Ces petits bourgeois bacheliers, mais illettrés, titulaires de licences et analphabètes…
Toutes ces inepties trouvent leur origine dans le système institutionnel français.
On change quand ?
Jean Yves Quiguer - Président du Mouvement fédéraliste de Bretagne