-- Politique --
Publié le 15/11/16 19:02 -- mis à jour le 00/00/00 00:00
Depuis l’élection de Donald Trump, de nombreuses voix indiquent que l’isolationnisme américain annoncé, doublé d’un éventuel réchauffement des relations russo-étatsuniennes sont peut-être une chance pour l’Europe. Entendons par là que si l’Europe n’avance rapidement vers plus de cohérence, elle pourrait bien pâtir gravement de ce nouveau deal russo-américain.
Une véritable Europe de la Défense à construire
Dans le domaine militaire tout d’abord, puisque l’Europe vit sous protection de l’OTAN depuis maintenant près de soixante-dix ans. Un désengagement américain, s’il était avéré, poserait de graves problèmes aux confins de la Russie, c’est-à-dire en Ukraine, mais aussi dans les Pays Baltes. Une véritable Europe de la Défense est donc de plus en plus nécessaire.
Une Europe humaniste à revivifier
Le combat pour les droits de l’homme qui était, peu ou prou, un domaine de prédilection des Occidentaux, avec des résultats certes inégaux, risque de perdre en conviction si les Américains se désengagent de cette croisade. En effet, même si la démocratie dans le monde a peu progressé au cours de ces dernières années, le message de l’Europe et des nations nord-américaines avait le mérite d’être porté régulièrement au devant de la scène mondiale, et on pourra difficilement-si les Etats-Uniens cornaqués par Donald Trump se détournent de cette mission-compter sur les Russes et les Chinois pour relayer la parole humaniste de l’Europe et du Canada.
Isolationnisme contre libre-échange ?
Dans le domaine économique, c’est pour l’instant le flou absolu, mais un président isolationniste ne pourra pas laisser indifférente une Europe qui fait une grande partie de ses échanges commerciaux avec le continent nord-américain. Sans parler du chantier écologique, où le pire est là aussi à craindre.
Le constat est terrible et l’Europe doit bien sûr prendre son destin en main. Le fait que l’Union Européenne est un ensemble de près de 500 millions de citoyens et représente 22 % du PIB mondial, devrait nous y encourager.
Le problème est de savoir comment, et surtout qui en Europe est capable de relancer la machine ? La Grande-Bretagne vient de voter le Brexit et François Hollande n’est que l’ombre d’un président. Angela Merkel, qui enchaîne les déconvenues électorales, aura-t-elle la force de remettre le projet sur les rails ?
Redéfinir l’Europe !
Mais, au-delà de la forme, ne pourrions-nous pas profiter de ces temps sombres pour redéfinir cette Europe avant d’aller plus loin. Les peuples européens ne veulent plus de l’Europe ultra-libérale, qui n’avance même plus masquée depuis que Manuel Barroso est entré chez Goldman Sachs. Et si on veut donner une nouvelle ampleur à ce continent mal en point, ne serait-il pas temps également de favoriser l’émergence d’une citoyenneté européenne, qui pour l’instant reste embryonnaire.
Une véritable citoyenneté européenne
En effet, au-delà d’une Europe qui doit être nécessairement plus sociale, nous avons besoin de symboles forts pour avancer. Comment en effet croire que l’Europe existe quand dans les pays qui la constituent, tels la France, les commémorations militaires nationalistes, mais pudiquement qualifiées de patriotes, ou encore l’exaltation du chauvinisme sportif envahissent les canaux d’information.
Si nous n’exigeons pas des avancées fortes pour l’émergence d’une véritable citoyenneté européenne, comme la proposition d’un passeport européen par exemple, l’Europe se fera sans le peuple, et donc ne se fera pas. Car il ne faut pas oublier qu’en démocratie, le peuple vote, et c’est une chance. Mais il ne vote pas toujours tel que les « élites » politiques et médiatiques le souhaitent. L’élection de Donald Trump, le Brexit, le vote négatif à la constitution européenne sont là pour le rappeler.
Entre Russes et Américains, si l’Europe doit enfin exister, c’est en y associant tous les peuples qui la constituent. C’est le défi des années, et même des mois à venir.
Caroline Ollivro, présidente, Breizh Europa
- Pour une Europe des Régions et des Peuples solidaires, signons l’Initiative Citoyenne Européenne par RPS le 22/04/2020
- Changer l'Europe ! Aujourd'hui à Vannes des représentants de la FUEN ont exposé les avancées des Initiatives citoyennes par Philippe Argouarch le 11/01/2020
- Le Cercle Europe Citoyennetés & Identités fait sa rentrée par Team Europe le 26/09/2019
- Un député Français déclare que l’Europe doit accélérer le retour rapide d’une Ecosse indépendante par Le Coadic le 24/05/2019
- Paul Molac sur l’avenir de l’Europe après le Brexit par Le blog de paul Molac le 15/05/2019
- Pour une Europe qui protège ses citoyens par Parti Fédéraliste Européen - section Bretagne/Breizh le 08/05/2019
- Journée de l'Europe en Finistère : plusieurs interventions d'Emmanuel Morucci conférencier pour la Commission européenne(Team Europe) par Team Europe le 08/05/2019
- L’Europe OUI ! L’Europe à la française NON ! par Parti Breton le 09/03/2019
- Une France décentralisée dans une Europe politique par Parti Fédéraliste Européen - section Bretagne/Breizh le 26/01/2019
- Bretagne réunifiée et autonome, France sociale et fédérale, Europe des Peuples solidaires! par KAD le 15/12/2018
- L'amour de l'Europe des Catalans, des Écossais et de certains Bretons est-il à sens unique ? Interview de Frank Darcel par Philippe Argouarch le 24/10/2018
- Le lien entre l’Europe et le citoyen au niveau local et régional par Institut de Documentation Bretonne et Européenne (IDBE) le 09/10/2018
- Lancement du Cercle Europe Citoyennetés et Identités par Team Europe le 06/10/2018
- Lancement du Cercle Europe Citoyennetés et Identités par Team Europe le 06/10/2018
- Carles Puigdemont fait tourner la tête de l’Europe juridique par Breizh Europa le 11/04/2018

Vos commentaires :
Commentaire non reçu ?
le revoici :Bonjour. Je ne cherche nullement à entrer dans un débat ouvert sur des mots ou expressions dont les définitions sont creuses tels Europe de la défense à construire, Europe humaniste, à redéfinir, Europe citoyenne, Les deux dernières lignes de ce plaidoyer sont largement suffisantes.
Mais le paragraphe intitulé “Isolationnisme contre libre-échange” mérite réflexion. Qui fait de l’isolationnisme ? C’est Trump ou les Etats-membres européens, avec la France à leur tête refusant “en bloc” les mains tendues par les Etats-Unis au moyen de traités que l’Europe négocie d’égal à égal. ? La France, avec ses politiciens avides de guerre un peu partout et ses media style sans-culotte 1789, est la première à voir dans ce libre-échangisme proposé par les Etats-Unis une manœuvre, une magouille au seul profit de ces méchants -mais affreusement riches - Américains. Alors, que Trump dise qu’il y en a marre, n’est-ce pas compréhensible. ? Quant au fameux “chantier écologique” n’est-il pas temps de réfléchir où nous mènent des énergumènes excités sur base d’hypothèses farfelues avancées par de soi-disant experts ? Paul Chérel