La concomitance à Quimperlé des menaces de fermeture des papeteries de Mauduit (209 licenciements en cours dans cette entreprise centenaire) et de Volaven (173 suppressions d'emplois envisagées par le groupe Duc), ainsi que la mise en vente de Nestlé-Purina (217 emplois dans cette usine d'alimentation animale que la multinationale veut vendre et dont on peut craindre la fermeture) montre la fragilité du tissu industriel breton. Sa force réside pourtant dans son tissu de petites et moyennes entreprises, surtout dans un contexte de compétitivité économique mondial.
Ces menaces pour les entreprises et les emplois démontrent aussi les carences de la politique économique et industrielle de l'Etat et de ses gouvernements successifs, de gauche ou de droite ; politique économique française qui vise à construire des grands champions (aux pieds d'argile) et non à vivifier le tissu de PME par la création notamment de clusters (*).
Pourtant, de tels événements ne surviennent pas sans signaux d'alerte. Ils devraient avoir été anticipés par les dirigeants de ces entreprises, en concertation avec des interlocuteurs publics capables de les soutenir efficacement quand elles ont à faire face à des difficultés passagères ou structurelles. Quand les élus défilent dans la rue au côté des employés menacés dans leur emploi, ils protestent contre la politique qu'ils ont menée. Peut-être obtiendront-ils quelques maigres subsides d'un Etat surendetté afin de rendre un peu moins douloureux certains licenciements, mais si aucune politique économique n'est mise en place, d'autres Quimperlé se reproduiront.
Les solutions ne viendront certainement pas de la technocratie qui gouverne actuellement la France. Il faut aller chercher ailleurs les exemples des politiques qui marchent. En Ecosse, l'agence de développement régionale ( (voir le site) ) propose aux entreprises qui délocalisent de créer un centre de recherche dans leur domaine d'activité, pour sauvegarder l'activité et des emplois et favoriser l'émergence de nouvelles entreprises. Il y a suffisamment de compétences, d'esprit d'entreprendre et de capitaux en Bretagne pour se mobiliser efficacement pour Quimperlé et pour considérer que si la situation est difficile, elle n'est pas désespérée.
Il faut surtout anticiper d'autres difficultés qui ne manqueront pas de survenir prochainement dans d'autres pays de Bretagne et favoriser l'adaptation des entreprises aux nouveaux défis économiques. Au Pays basque espagnol, la politique économique audacieuse de la Communauté autonome à relancé l'industrie de la machine outil et créé ex-nihilo une industrie aéronautique. Le Parti breton appelle donc à la création d'une véritable agence de développement régionale et propose à tous les acteurs économiques de s'associer avec lui pour mettre en place, comme au pays basque , une politique de clusters (*).
L'autonomie budgétaire, fiscale et juridique de la Bretagne est une exigence économique qui fera de la Bretagne une nouvelle Irlande, un quatrième "tigre celtique".
pour la Commission Economie du Parti Breton, Gaël Fleurent
(*) cluster : réseau d'entreprises et d'instituts de recherche dans un secteur économique qui élabore une stratégie collective basée sur la solidarité territoriale