Promotion du breton – Atizerezh da implij ar brezhoneg. Billet N° 3 de Mars 2025 – Bilhed Niv. 3 a viz Meurzh 2025
Par Eric Pianezza Le Page pour ABP le 28/03/25 13:51
Arzhig Du une collection pour découvrir la conjugaison des verbes, si nécessaire pour les apprentis bretonnants afin de former des phrases. C'est également une introduction à la syntaxe et aux mutations qui doivent être perçues comme un charme linguistique plutôt qu'une contrainte rebutante !
Kavet en deus Arzhig Du ur c’habell-tousehg ha teir c’hraonenn.
Hag ur gistinenn a flemm kement ha n’ouzon ket pet moustik warn-ugent.
Dastum a ra an delioù kouezhet war al leur, re velen, re ruz ha re alaouret.
Sell, pegen kaer eo ar boked ! Unan c’hoazh, unan c’hoazh hag unan c’hoazh.
O, ur gwiad kevnid ! Kas a raimp anezhañ d’ar gêr ?
Pilpazañ a ra Arzhig Du an douar gleb evit e verkañ gant e heuzoù.
Lammat a ra uhel en dour evit ober flik-flok er poulloù bras.
Entretenir et développer sa première initiation au breton
Si de nombreuses personnes adultes souhaitent apprendre le breton, seule une petite partie d'entre elles passe à l'action de différentes manières (cours par correspondance, cours en ligne, cours du soir, stages). Cependant, beaucoup d'entre eux abandonnent rapidement leur apprentissage faute de persévérance et de régularité.
Parmi ceux qui ont acquis une certaine connaissance de base, tous ne poursuivent pas leur appropriation de la langue à travers divers moyens oraux :
dialogue avec des bretonnants,
écoute des émissions de radio-télévision,
achat de CD de chanteurs et de chorales,
participation à des groupes brittophones sur les réseaux sociaux,
rédaction de leurs messages électroniques en breton destinés à des brittophones chaque fois que le niveau requis est assez accessible,
au téléphone, en prenant soin de parler lentement. Cela demande un peu d'habitude et une certaine crainte de mal parler ou de chercher trop ses mots, évidemment !
Pour ce qui concerne l’écrit des livres et revues
Très peu de personnes se procurent des livres de littérature en tous genres (romans – y compris policiers - nouvelles, poésies), ou des revues littéraires ou d’information générale et culturelle, dont le niveau ne leur est pas accessible.
Quant aux livres bilingues, aux livres en breton facile ou pour enfants, ainsi qu'aux bandes dessinées, très peu se les procurent également.
Dès lors, faute d’entretien de son acquis linguistique, celui-ci s’évapore rapidement. Comment y remédier ?
Il faut faire connaître les différents moyens les plus aisés et attractifs possibles qui incitent à entretenir et développer son premier acquis linguistique.
Nous évoquerons également la charmante collection d'albums de la collection "Arzhig Du", une bonne trentaine (35 exactement) traduits de la collection "Petit Ours Brun" par Arno et Loeiz Elegoed, illustrés magnifiquement par Danièle Bour et publiés par les éditions Bannoù-Heol de Quimper. Il y a même un imagier en version bretonne et en version bilingue anglais-breton. Et ces titres sont encore disponibles sur Internet. Pas besoin de dépenser beaucoup pour les acheter !
Chacun de ces albums est conçu en doubles pages : à gauche, une phrase de quelques lignes en breton totalisant une vingtaine de mots, à droite l'illustration associée. C'est une manière facile de découvrir la conjugaison des verbes, si nécessaire pour les apprentis bretonnants afin de former des phrases. C'est également une introduction à la syntaxe et aux mutations qui doivent être perçues comme un charme linguistique plutôt qu'une contrainte rebutante !
Eric Pianezza Le Page a fait partie du Comité de rédaction de Armor Magazine. Il est aussi traducteur et connait plusieurs langues dont le breton. Pendant des années il a participé à l'organisation des Bretons de l'étranger (OBE) et il fait partie du CA de l'Institut Culturel de Bretagne (ICB).
Vingt mots c'est trop, pourquoi assommer les futurs bretonnants de mots alors que c'est la musique du breton qui compte ? Mona Bouzec avait bien compris que le futur de la langue passait par la réduction drastique du nombre de lettres dans les mots, car les anciens prononçaient surtout des apostrophes. Et puis Le Ruyet a démontré avec brio qu'il faut écrire "Arzhik Du" avec un k, sinon des millions d'enfants et d'adultes seront condamnés à ne jamais accéder à l'authentique prononciation du breton.
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De Emglev An Tiegezhioù à QuentinLe Samedi 29 mars 2025 22:12
Vous ne connaissez pas le sujet !
Pour bien prononcer Arzhig du il faut écrire en phonétique Arzik Tu.
Mais ne prenez pas les gens pour plus bêtes qu'ils ne sont... Écrieriez vous en français :
-eñ noazo
- deu zouazo
- Troa zoazo
- Kat toazo
- siñk koazo
- sis soazo
- set toazo
- uit toazo
- neuf foazo
- diz zoazo
Et
j'bouf
tu bouf
i bouf
el bouf
on bouf
i bouf
je 'm bar
tut bar
iz bar
on sbar
vouvou baré
iz baz
faut-il que je continue ?
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Anne Merrien Le Samedi 29 mars 2025 11:57
C'est une question d'enseignement. En français, on apprend que le T de chat ne se prononce pas. En breton, on apprend que le G de arzhig se prononce K, et encore s'il n'y a pas de liaison en G avec le mot suivant. C'est la dérivation qui prime : chat s'écrit avec un T car il a chaton pour dérivé ; arzhig a pour pluriel arzhedigoù, avec un G. Un élève francophone qui apprend à écrire chat sait très bien comment se prononce le mot chat, mais un élève brittophone en général ne connaît pas assez la prononciation du breton avant d'apprendre à l'écrire. Mais ce n'est pas une raison pour écrire le breton phonétiquement.
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Anne Merrien Le Samedi 29 mars 2025 19:43
L'enseignement devrait insister sur la prononciation des consonnes finales des mots, adoucissement ou renforcement. En breton, il n'y a pas d'accord du participe passé, les homonymes s'écrivent pareils, pas besoin de Bled, donc on devrait avoir le temps de faire un peu de phonétique.
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Naon-e-dad Le Dimanche 30 mars 2025 12:17
@Quentin . .1 J’ai eu la chance d’entendre Mona Bouzeg, bretonnante de naissance et – sauf erreur - ancienne professeur d’anglais de son métier. Sa façon de parler (Cornouaille maritime, bro gKemperle) m’a immédiatement plongé avec ravissement dans le breton de mon enfance (Cornouaille intérieure, Kreiz-Breizh). Cela dit, je ne vous suis absolument pas dans ce que vous dites à son propos, comme à celui de Jean-Claude Le Ruyet d’ailleurs (excellent vannetisant et ancien enseignant, puis ancien inspecteur dans l’enseignement du breton, et dont on ne peut que conseiller le livre « Bien prononcer le breton d’aujourd’hui, les liaisons », Skol Vreizh, 2012 , 87 pages). Il existe d’autres ouvrages ou articles plus anciens. . Auriez-vous en projet de détruire les travaux de Le Gonideg (XIX siècle) et des linguistes qui lui ont succédé (début du XX° siècle) pour aboutir à l’orthographe actuelle (« skolveuriek », aujourd’hui presque abandonné. Falc’huneg fait montre d’une réflexion très approfondie sur la problématique de l’orthographe) et « peurunvan » en vigueur dans l’enseignement et l’édition ? . .2 Vous donnez l’impression de n’avoir pas ou pas suffisamment réfléchi sur la prononciation du breton (ou de n’importe quelle autre langue, français compris). Pour approcher la prononciation dans la plupart des langues , i existe une solution internationalement répandue : l’API (Alphabet Phonétique International). L’API est utilisé dans le dictionnaire Le Robert (français) ou Favereau (breton), ainsi que dans certaines méthodes de breton. Il est également utilisé pour les élèves apprenant l’anglais. . Voilà pour la prononciation. L’orthographe intègre (ou peut intégrer) d’autres critères. Par exemple, en français : l’origine grecque ou latine des mots. En breton : la méthode de construction du lexique. . Enfin, le breton comporte plus de phonèmes que le français, d’où l’intérêt ou la nécessité de prêter attention à la phonologie, ce qui sera pour un francophone adulte une occasion de « s’ouvrir » (ou se « ré-ouvrir ») l’oreille (les enfants n’ont pas encore acquis de filtres réducteurs). Et que dire de la ligne mélodique de la langue ? Elle s’intègre instinctivement par imitation (à défaut s’appuyer sur des enregistrements). . .3 Mais votre commentaire comporte peut-être un souci en filigrane. Peut-être voudriez-vous que l’orthographe commune rende compte avec précision (et selon vos repères de francophone) de la façon de parler (intonation, etc..) de votre terroir. Au-delà de ses reflets colorés, auxquels l’on peut légitimement rester attaché, le breton est au fond une seule langue. . Le « peurunvan » a eu pour objectif et ambition d’accommoder les domaines du KLT (Kerne, Leon, Tregor) et du Vannetais. A partir de cette orthographe commune (médias, enseignement, usage privé, etc...), à chacun de maintenir (ou pas, selon le contexte, les interlocuteurs en présence, et ses désirs), à l’oral, les particularités de tel ou tel parler local. Ceci est un autre sujet, c’est celui de la standardisation de la langue vs ses variations historiques et territoriales. Ce sujet est commun à de très nombreuses langues (la plupart ?), sans même quitter l’Europe. A cet égard, le Français est presque une exception. . Ar pep pouezusañ eo « komz » (lod a lâr : « pregañ », e bro Kemperle, da skouer). Ret eo skrivañ ivez (ha lenn), hag evit-tizhout ar pal-se : choaz un doare-skrivañ, ar pezh a zo bet graet e brezhoneg gant « ar peurunvan » (a-wechoù hirio ivez « ar skolveuriek », an daou zoare-skrivañ o vezañ tostik-tost an eil diouzh egile. A galon.
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Anne Merrien Le Dimanche 30 mars 2025 13:25
Dans le Télégramme du jour, une nommée Anaïg regrette que certains prononcent son prénom Annaïck, personnes qui ont parfaitement raison.
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De Anne Merrien à Anne MerrienLe Lundi 31 mars 2025 09:49
en nasalisant le premier A
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B Le Gras Le Lundi 31 mars 2025 13:31
Je m'inscris en faux contre l'opinion de Quentin et suis parfaitement en accord avec les autres avis exprimés. Ce n'est pas en simplifiant, en appauvrissant à l'extrême une langue quelle qu'elle soit dans son écriture ou son lexique que l'on favorisera sa pérennité ni sa particularité. Ceci en outre postule le fait que l'homme d'aujourd'hui ne serait plus capable d'effort et qu'à lui il conviendrait de s'adresser comme à un infirme. L'apprentissage d'une langue comme celui de la conduite automobile ne s'arrête pas à l'obtention du diplôme ou permis ; il implique des efforts subséquents sur le long terme pour la joie que procurera la maîtrise d'une capacité à s'ouvrir aux autres en tant que ce qu'ils sont et de pouvoir à son tour devenir un maillon de la chaîne de transmission, la chaîne de vie de la langue. Bevet Breizh
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Gildas M. Le Lundi 31 mars 2025 14:41
Suivons le bel usage, entre gens de bonne compagnie : une grosse louchée de français, saupoudrée de deux mots de breton, pas plus. Kouign amann.
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De Anne Merrien à Gildas M.Le Mardi 1 avril 2025 11:22
Encore faudrait-il prononcer amann correctement...
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Irène Dupond Le Lundi 31 mars 2025 21:23
Franchement Quentin vous devriez vous remettre en question. Lire Arzhig Du est un effort salutaire, une entreprise difficile, certes, mais c'est là le prix à payer pour la pérennité de la langue bretonne. La barre est haut placée, aussi incombe-t-il à chacun de se faire les mollets en conséquence.
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Jean-Pierre Le Mardi 1 avril 2025 11:14
Les permutations combinatoires orthographiques de Le Ruyet font l'unanimité au sein des maisons d'étition en langue bretonne, puisqu'aucune n'en tient compte. Cuisant échec. Mais bien tenté, saluons l'originalité de la démarche. Quant à la méthode de Mona Bouzec, son efficacité n'est plus à démontrer, elle est aujourd'hui utilisée par environ 0,01% des cours du soir. Là encore je dis respect, l'important c'est de participer.