La France est largement déficitaire en produits de la mer avec des importations annuelles à hauteur de 3,7 milliards €, dont 10% pour le cabillaud. Ce constat économique incite bien évidemment à proposer des actions correctives, notamment grâce à l’aquaculture qui peut rééquilibrer ce déficit (exportation : 1,3 Milliards €). Le vétérinaire du Comité National des Pêches Maritimes incite la Bretagne à ouvrir de nouveaux sites afin de participer au développement de nouvelles espèces aquacoles, ce que ne manqueront pas de faire des pays comme le Royaume-Uni et l’Espagne.
Le projet d’élevage de cabillauds situé à Groix s’inscrit dans cette idée générale. Mais au-delà d’un débat plus large sur la politique maritime globale que ne pourra occulter la Bretagne, le cas précis de ce projet interpelle à 2 titres,
Tout d’abord l’espèce : le marché du cabillaud est sans nul doute porteur. On ne peut cependant écarter la comparaison avec le saumon qui constitue un échec de l’aquaculture bretonne des années 1980 pour 2 causes : l’eau du littoral breton est trop chaude et les Norvégiens savent produire beaucoup plus et bien moins cher. Le cabillaud demande des eaux encore plus froides que le saumon et les Norvégiens (et Ecossais) sont en plein développement sur cette espèce. Doit-on lutter contre la nature et contre des réalités économiques ou bien trouver une autre opportunité ?
Le défit technologique : il est déjà très difficile d’élever des animaux vivants en les observant tous les jours, comment concevoir un système où les animaux sont livrés à eux-mêmes pendant un mois, avec une distribution automatique d’aliment à moins 40 m de fond ? Le projet technologique a occulté la réalité biologique.
L’association entre technologie sophistiquée et espèce peu adaptée ne constitue pas un facteur préalable de réussite. Cette incompatibilité interpelle dès le stade expérimental, le passage à grande échelle (100 tonnes de cabillauds dans une seule cage de 4000 m3 à 40 m de fond… ) ne fait que multiplier les doutes.
Le Parti Breton émet un avis défavorable à ce projet, pour des causes techniques et biologiques. Il n’en reste pas moins une réalité économique sur les productions aquatiques et une question politique sur l’utilisation et la valorisation de la ressource naturelle bretonne qu’est la mer. La Bretagne ne pourra éviter de définir clairement sa politique en la matière, prenant en compte tous les acteurs concernés.
pour le Parti Breton le secrétaire fédéral, A. Samson
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