Une suite de la débretonnisation est-elle à craindre ? On en arrive à inventer des maux et des mots... La statue et la colonne Louis XVI devant être bientôt restaurées, on peut se demander si Les hermines de la colonne Louis XVI vont survivre, au XXIe siècle, à une restauration de la tête de ce roi – un royal perchoir à pigeons – qui l'a perdue au XVIIIe (en 1793) et de tout l'ensemble du monument ?
En effet, tout autour du socle de la colonne, se trouvent des hermines sculptées dans la pierre.
Entre les hermines il y aurait eu, à la fabrication de la colonne, des fleurs de lys, qui auraient été martelées à la Révolution de 1789.
Tout en haut, difficilement visibles à l'oeil nu d'en bas, s'en trouvent d'autres, mais sans place entre elles pour des fleurs de lys.
–– La Place
Place d'Armes au XVIIIe, puis place Louis XVI sous la Restauration (1814-1830) des rois sous les règnes de Louis XVIII de France et Charles X de France
jeunes frères de Louis XVI. En 1918 elle prend le nom de place du maréchal Foch, ou Ferdinand Foch (1851-1929), devenu maréchal le 6 août 1918.
–– Insolite, le maréchal
Son père (1803-1880) s'appelait Napoléon Foch.
Un cépage de raisin noir a été nommé Maréchal Foch, produit en Amérique du Nord et au Québec : Maréchal Foch (cépage) un hybride de 1911 obtenu en Alsace.
À l'Académie française, c'est le maréchal Pétain qui lui succède au fauteuil 18 en janvier 1931 http://www.academie-francaise.fr/node/2356 .
Né à Tarbes, il épouse une Bretonne en Bretagne : Le 5 novembre 1883, il se marie avec Julie Bienvenüe (1860-1950) à l'église Saint-Michel de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord alors), une petite-cousine de Fulgence Bienvenüe, créateur du métro de Paris. Le couple aura quatre enfants (wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Mar%C3%A9chal_Foch#Foch_et_la_Premi.C3.A8re_Guerre_mondiale ).
–– La Colonne Louis XVI
La Colonne Louis-XVI de Nantes est haute de 28 mètres. Posée sur un piédestal, elle est surmontée d'une statue de Louis XVI, représenté en empereur romain. Le piédestal est formé d'une colonne dorique sur socle cubique, le tout en pierre [qui fut] blanche. La première pierre de la colonne est posée le 24 juin 1790, le premier projet était une Colonne de la Liberté, l'architecte nantais Crucy ayant tenu compte de l'évolution politique. Sur cette définition provenant en partie de wikipédia, aucune mention de la décoration du piédestal.
–– La statue de Louis XVI, le sculpteur
Érigée par Dominique Molknecht –– un sculpteur autrichien né dans le Haut-Adige, maintenant en Italie –– en 1823 (pendant la Restauration), elle a été refaite à l'identique en 1926 (1). Il a aussi réalisé à Nantes vers 1819 les huit muses qui surmontent le théâtre Graslin, il est l'’auteur des quatre statues en pierre du cours Saint-André –– Bertrand Du Guesclin et Olivier V de Clisson – et sur le cours Saint-Pierre, – derrière la cathédrale et jusqu'au château –– celles d'Anne de Bretagne et Arthur III de Bretagne ; toutes les quatre récemment restaurées. D. Molknecht a aussi réalisé les deux autres statues de Louis XVI qui se trouvent en Bretagne, celles du Loroux-Bottereau en Loire-Atlantique et de Plouasne (canton de Dinan en Côtes-d'Armor), dans les jardins du château de Caradeuc. Il y a deux autres statues de Louis XVI en France, dans les lieux publics.
Alors que plusieurs bâtiments de cette place sont classés, d'après la Liste des monuments historiques de Nantes, ni la colonne ni la statue de Louis XVI ne sont classées ni même inscrites. Cela ne permettrait-il pas alors de dénaturer la colonne, socle et “chapeau”, en martelant toutes leurs hermines, à leur tour ?
Vue la débretonnisation en cours en Loire-Atlantique, signalée par un lecteur d'Agence Bretagne Presse certainement, qui évoque l'Affaire du Ponton Anne de Bretagne ( voir notre article ) sur Ouest France (2), n'est-on pas en droit de redouter la disparition des hermines de ce monument ? Vigilance et rencontres avec les ouvriers et chef de chantier seraient souhaitables au plus tôt.
28 juillet 2014. Mise à jour avec 3 photos du monument restauré, suite au commentaire de Philippe S. Non les hermines n'ont pas disparu !
(1) Le Nantais Georges Perraud a utilisé un bloc de pierre de 9 tonnes provenant de Chauvigny dans le Poitou, pierre réputée pour ses qualités de dureté et de résistance aux intempéries.
(2) Ouest France : http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-a-Nantes-Louis-XVI-se-prepare-une-nouvelle-tete_52716-2230730_actu.Htm?idAvis=341153&utm_source=trigger&utm_medium=email_interne&utm_campaign=validavis&utm_content=visualiser&xtor=EPR-500- titré, avec un de ces jeux de mots détestables que la presse affectionne : Louis XVI se prépare une nouvelle tête.
Maryvonne Cadiou