Messe de minuit au Guilvinec. Pas un seul cantique en Breton. Comment le penser ? Il faut songer à ceux qui viennent d'ailleurs, me dit une brave laïque. Sommes-nous condamnés à baisser pavillon toujours devant ceux qui viennent d'ailleurs ? Mes réflexions de Noël
J’étais à la messe de minuit hier soir au Guilvinec et contrairement aux autres années, pas un seul cantique en breton.
Vous me direz, à quoi bon en faire tout un patacaisse ? Je pense ici à ceux pour qui la religion n’est qu’une source de désintérêt ou de haine.
J’y vois d’important, que nous sommes passés en quelques générations d’un monde où l’assemblée ne chantait qu’en breton, à celui où elle ne chante plus qu’en français, outre bien sûr le latin.
La boucle est bouclée. Ceux qui s’intéressent à la Bretagne, à son avenir et à celui de sa culture devraient y prêter quelque intérêt.
Je n’ai pu manquer de m’en ouvrir à l’une des laïques qui menait la barque pour lui faire part de mon désarroi. Je lui ai simplement demandé si le bon dieu ne comprenait plus le breton.
Elle m’a répondu, un peu gênée, « oh si bien sûr il comprend toujours le breton, mais vous savez il y a des gens venus d’ailleurs qui ne comprennent pas ! »
Je lui ai demandé si ceux venus d’ailleurs comprenaient le latin.
Elle n’a pas su que répondre.
La morale que j’en tire c’est qu’ici en Bretagne on baisse toujours sa culotte devant ceux qui viennent d’ailleurs, au point de leur laisser toute la place à l’église. C’est je crois une spécialité bretonne.
A quoi bon leur dire que ceux qui viennent d’ailleurs, du moins certains d’entre eux, ne sont pas venus en Bretagne par hasard ?
A quoi bon leur dire la beauté de nos cantiques breton de Noël ?
Pourquoi ceux qui viennent acquérir nos maisons devraient en plus prendre toute la place à l’église ?
A quoi bon rappeler que le message christique de noël d’ouverture à tous, et surtout aux miséreux, ne s’accorde pas avec le rejet des cultures en souffrance et des langues en danger d’extinction ?
Devons-nous considérer que l’Eglise a bien œuvré dans son rôle de vecteur de la débretonnisation du pays, à la demande de l’Etat français ? Mais pour en retirer quoi au final ? Quel avenir s’offre une Eglise en rupture avec le peuple et ses traditions ?
J’ai toujours pensé que la religion qui baissait pavillon devant l’Etat et son idéologie hypothéquait son avenir. Les Bretons que nous sommes seraient plus respectueux de la religion, si celle-ci avait su se positionner en défenseur du peuple et rester en phase avec lui.
Les musulmans semblent avoir compris le message.
Comme souvent, les paroissiens bretons se taisent et courbent l’échine devant l’Eglise. Ils ont la foi silencieuse et résignée. C’est dans leur nature. Il serait stupide d’y voir l’assentiment pour céder le pas à ceux qui viennent d’ailleurs, la foi toute exubérante.
Bientôt chanterons-nous à la gloire de la France, fille ainée, dans nos Eglises ? Moi je ne chanterai pas.
Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec l’enseignement diocésain qui se moque éperdument de l’enseignement du breton et roule pour la bonne bourgeoisie locale.
Lorsque les Bretons reprendront le pouvoir en Bretagne, faudra-t-il négocier avec l’Eglise une place digne pour notre vieille langue ?
Nous en sommes là.
Tout va pour le mieux dans notre belle région de Bretagne. Nedeleg laouen d’an holl.
Yvon Ollivier
auteur
Commentaires (24)
Pour l'anecdote, je me souviens avoir assisté à une messe ordinaire à Plouneour Menez au début des années 1970, tout en breton (et latin), sauf au moment de la quête où il y a eu traduction française simultanée !
PS: en français on écrit pataquès et non patacaisse...
En attendant la fin du colonialisme francais ca fait du bien.
On ne peut empêcher quelqu'un de "croire" , on ne peut obliger quelqu'un à "croire" . La religion catholique s'est calquée sur des croyances directement venues de la civilisation celtique , sans doute pour mieux la dominer. C'était ainsi dans le Morbihan et le Finistère de mon enfance , avec de grandes différences entre le terre et la mer . Ils ont régné par la terreur et en breton pour se faire comprendre d'une population qui ne parlait pas français. Beaucoup de ces gens venus d'ailleurs sont des Bretons revenus par intermittence et qui , dans ma jeunesse étaient systématiquement appelés Parisiens , et pas bien vus du tout . Ceux qui viennent vraiment d'ailleurs , ou bien s'intègre et s'y plaisent , ou repartent très rapidement . En français ou en breton !
L'inverse serait une catastrophe pour son propre avenir ici.
Il faut également que les personnes de culture celtique ne se contentent pas de '' consommer '' comme cela se fait dans les sensibilités traditionalistes ou intégristes ; mais participent activement à la préparation des célébrations, en s'initiant à la question en amont.
Le concile Vatican II le permet et l'encourage. C'est une immense chance notre culture.
Il y a les outils liturgiques pour cela (missels, propres des diocèses ou cantiques par exemple).
A Kallag /Callac en Haute-Cornouaille, le prêtre d'origine togolaise a accueilli l'assemblée en breton rplus des 2/3 de la messe se sont déroulés en langue bretonne. Un couple de sonneurs et guitariste ou organiste ont permis à l'assemblée de PARTICIPER à la célébration de belle et joyeuse manière. Une messe ou notre culture àa montré la voie pour une intégration efficace et conviviale de tous et toutes. Notre culture s'avère être un outils fantastique pour qui veut s'en servir. Kallag à montré la voie à suivre . La souhaitons nous vraiment ? Si oui, en marche ! War-raok !
Nedeleg laouen ha Bloavezh mat goude
Un grand plaisir
Nedeleg d’an Holl
Rare sont ceux qui critiquent la démarche et les prêtes encouragent les paroissiens à le demander ...
Une chorale a été crée par Mr Radigois , des livrets publiés ect ....
Quel plaisir de chanter en breton !
2 écoles Div Yezh sur notre commune et 120 enfants scolarisés en breton et français ...
çà progresse .
Lok menec'h = ermitage des moines .
arabat koll fizians !
Xavier
Les religions ont été écrites par des hommes..
Ceux qui reconnaissent et se battent pour sauvegarder notre passé d'avant Jésus christ devraient reconnaitre cela.
Rien à faire de ses messes en latin ,en Breton ,en français
Un ami de Saint Nazaire critiquait la mairie actuelle car ne"faisant rien pour les SDF" ...
Lorsque je lui ai signalé que les églises étaient vides,fermées ,que les catholiques pouvaient les ouvrir,il n'a rien pu répondre..?
Lorsque je vois la richesse des papes ,des cardinaux,des coûts des voyages ,du pape,des dettes qu'ils laissent ,Lyon Marseille,etc..
je connais aussi la richesse foncière des églises .je ne pleure pas sur ces pauvres religieux.
je vis sans religion, depuis mes 12 ans,je suis un pacifiste,je suis aussi un résistant,Je respecte les migrants qui fuient les tortures ,la misère.
Une messe en breton ,en berbère ,en latin,en basque,en français ,en ukrainien cela ne m'intéresse
pas
C’est mieux que rien même si c’est pas extraordinaire.
Au mois d’août le pardon de loc ildut est célébré totalement en Breton.
Les religions avatars du christianisme ( marxisme, socialisme,…) ont tôt fait de montrer leurs limites et leur vacuité.
Vive les messes en breton.
Les Bretons ont tranché. Ils font preuve en effet assez souvent d'une aptitude acquise à se déculotter.
Peut-être qu'en associant langue bretonne et gros sous, cela pourrait changer ? Mais qui détient le pouvoir culturel et médiatique en France, donc en Bretagne ?
Combien d'enfant élevés en breton dans leur famille ? Pas à l'école, mais dans leur famille ?
Dans la mesure où on peut encore parler aujourd'hui de peuple breton.
Mais que dire des pouvoirs politiques qui se sont succédés en France et en Europe depuis le 16 eme siècle jusqu’à la création des états nations modernes et dont on voit à travers le XX siècles l’immense responsabilité dans les boucheries 14/18 et 39/45.
à Kristen : les messes "en latin", 'traditionnelles', ne sont pas côtoyées uniquement par des consommateurs : allez à St Michel à Brest et vous verrez 20 servants de messe, une chorale, une pastorale pour les jeunes, du catéchisme pour enfants et aussi pour les adultes, des rendez-vous de toutes sortes etc... Et puis surtout un prêtre très pris au confessionnal ce qui montre la ferveur des fidèles. Avec le départ de Job an Irien de Minihi Levenez une page se tourne : il n'y a plus du tout de pastorale en breton nulle part ou presque. Tant qu'il y avait encore un semblant de peuple catholique bretonnant en Bretagne il y avait par la réforme liturgique des messes en breton. Mais ce peuple n'est plus. Yvon Ollivier geint. Mais qu'en est-il de sa pratique religieuse catholique en dehors de Noël ? Prier c'est tous les jours ! Les sacrements ne s'usent que si on ne s'en sert pas. Moi ce que je constate c'est qu'IL N'Y A PAS DE DEMANDE, d'une part parce que tous les Bretons ont abandonné leur langue et d'autre part parce que l'Eglise a accompagné le mouvement. Le rôle de l'Eglise n'est pas de sauvegarder une langue dont les gens ne veulent plus en pratique. Yvon s'appitoye sur le fait qu'il n'y a plus de breton à Noel au Guilvinec. J'en déduis qu'il se contenterait d'un ou deux cantique, voire - soyons fous !- du Santel et du bel Anjelus Nedeleg. Hé quoi ? C'était le cas il y a 50 ans partout en Basse Bretagne... et les églises se sont vidées quand même... et les Bretons ont abandonné leur langue quand même.
Non le bon Dieu ne parle plus breton en Bretagne parce que les Bretons parlent français.
La seule démarche valable à mon avis est que les familles catholiques bretonnantes se regroupent et créent leurs propres structures : mais elles sont très peu nombreuses et dispersées. J'ai édité un livre de KT en breton "Katekiz ar vugale" en couleurs de 220 pages et je n'en ai vendu que quelques dizaines. Qui ici l'a acheté ? Personne ! Et le Kt pour adultes 50 exemplaires vendus seulement. Ce sont d'énormes ouvrages pour lesquels il faut bien se rendre à l'évidence : il n'y a pas de demande. Pourtant avant d'aller à la messe il faut au moins connaître son catéchisme. Que chacun fasse son examen de conscience. Dis moi dans quelle langue tu pries et je te dirai qui tu es.
Gall eo an Iliz e Breizh. Ne chom en hon touez hag e-touez ar gloer, nemet hiniennoù tomm ouzh ar yezh, met ar re-se zoken en em c'houlennan alies petra 'reont. Ha pa vije gall an Iliz Santel Katolik e Breizh, pep fidel a c'hell ober kalz traoù. Katekiz, Pardonioù, gwelet familhoù kristen all, Pediñ bemdez gant e familh, mintin ha noz, benedicite, anjelus da Sul... Ni hon eus graet hag hon tri bugel a zo bras bremañ hag o zri o deus ur feiz n'eo ket diwar-c'horre.
A la réflexion je pense avoir eu des paroles de trop : on ne sait pas quel effet peut avoir un simple cantique breton émergeant dans une messe tout en français. Ainsi moi jeune garçon je me rappelle avoir chanté le Da Feiz à tue-tête sans en comprendre précisément les mots (si ce n'est le sens : rendre gloire à Dieu en tant que Breton. Et si je me rappelle cet évènement c'est qu'il a été important pour la suite de mon parcours) en faisant une procession chez nous dans les escaliers avec ma soeur (aujourd'hui religieuse)... avec un balai à l'envers en guise de... bannière !! Ce Da Feiz était pour beaucoup de léonards un hymne national incomparable. Donc c'est bien de semer. Mais donc en fait un acte militant que ces dames des Equipes d'Animation Parroissiales (EAP) n'apprécient pas la pluspart du temps.
A la réflexion l'aventure de Minihi Levenez est un échec : beaucoup trop loin de Brest, patriote français, gauchiste, refusant l'écriture moderne du breton, progressiste au point de vue doctrinal, collaboration très difficile avec Job an Irien (il n'avait pas de collaborateur, je veux dire kefredourien, et le seul qu'il ait eu, Kristian Brisson, a jeté l'éponge au bout d'une 20taine d'année houleuses car Job bien que progressiste avait un esprit clérical prononcé : il ne faisait pas bon de ne pas être de son avis et le breton était en fait sa propriété).
Je vous invite à rechercher sur internet des renseignements sur l'aventure de l'éco-hameau de Bénisson-Dieu. C'est cela que je pensais faire à Tréflévénez. Un Kervrezhon catholique.
Nous sommes aujourd'hui orphelins. L'Eglise nous a abandonnés, les quelques jeunes prêtres bretonnants ne sont pas prêts à s'investir, je les ai sollicités en vain. Job n'a pas de successeur.
Je suis très pessimiste pour la suite, à vue humaine. Reste que c'est le Christ qui mène la barque et que je lui reste fidèle et le prie, Lui, sa Mère et la longue procession de nos saints Bretons, de Sant Ildud à Sant Yann-Vari Perrot. Bemdez. La flamme a vacillé depuis longtemps Yvon. Des braises restent, certes, cela peut rejaillir du fait d'évènements, mais je le crains ce sera des évènements très douloureux.
A tout ceux qui veulent que les choses changent : j'invite
1- à soutenir les initiatives portées par Minihi Levenez, Emglev an Tiegezhioù, Ar Gedour, Tiegezh santez Anna...
2 - A se rendre nombreux à toutes les messes en breton proposées, que ce soit pour des évènements ou de manière plus récurrente. Montrez qu'il existe une demande.
3- A s'impliquer dans les paroisses pour, certes parfois en ramant, essayer de faire avancer les choses. Montrez qu'il existe une demande.
4 - A venir TOUS au Pèlerinage des bretonnants 2024 qui aura lieu le 7 avril à Sainte Anne d'Auray.
Pourquoi y -a-t-il quelque plutôt que rien ? Je veux dire pourquoi l'univers existe et non le néant .
Je fais mienne cette phrase spirituelle de Albert Einstein"prix Nobel" que l'on a fait passer pour un matérialiste pur et dur : "Ce que je cherche (à résoudre) ce n'est pas tel ou tel phénomène en particulier mais c'est de connaître la pensée de Dieu . Comment Dieu a-t-il ordonné ce monde ? " 1925 .Je rappelle que Paul Langevin à lui aussi théorisé "la relativité " mais n'a pas eu le même succès que le premier ....
Quant à Kurt Gödel astrophysicien et mathématicien hors pair quasi inconnu (sauf pour les scientifiques) voici ce qu'il déclare en 1935 : " Dieu ne peut pas être moins qu'un homme " . Gödel Kurt "prix Nobel"(pour son théorème d'incomplétude en 1932 ) a fui le régime nazi qui comme le régime stalinien n'admettaient pas que l'Univers eut un "commencement" si bien que Gamov, Friedmann ... Boltzmann ... ont payé de leur vie ou fuis en raison de leurs enseignements en université , c'est à dire que ces régimes affirmaient que l'univers était stable et avait toujours existé point de "Bing Bang" donc point d'architecte ou de créateur , cependant Huble observation au Mont Wilson USA dès les années 1920 , Wilson , Penzias ( tous prix Nobel) ont découvert en 1964 le fond de rayonnement cosmique de l'univers permettant de déterminer son âge 13, 8 milliards d'années en d'autres termes celui-ci a un commencement , révoquant ainsi les allégation matérialistes erronées .
Les tentatives de théories récentes ( non attestées par un constat scientifique par les savants : théories des cordes , multivers , méta-verse ...sont invalidées et ces ont des tentatives désespérées des matérialistes pour exister )....Car on sait que le temps est associé à une flèche du temps , une origine et une destination , l'entropie et la thermodynamique (Sadi Carnot 1824 , Boltzmann , Canseliet ...) ont vérifier par calculs que l'univers est né , est en expansion et mourra faute de chaleur .
Stéphane Hawkings astrophysicien a admis qu'il s'était fourvoyé en dépit de ses tentatives pour proposer une alternative avec la "théorie du tout" .Quant à Hilbert mathématicien lorsque Gödel Kurt déclama cette phrase "Il y a des théories mathématiques qui resteront indémontrables ( y compris les mathématique euclidiennes ), il sortit effondré à cette annonce à Koenigsberg du congrès international de maths 1935 .. Pour Hilbert ce fut une catastrophe ...mais pas que lui ...
Pour ma part , je regrette que l'on confonde spiritualité , croyance et foi et institution religieuse .
Toute institution humaine est dogmatique , la politique qui n'est pas une science exacte qui crée un régime et des institutions , nous sommes en effet à la 5ème république ...
La Foi chrétienne est porteuse d'une espérance transcendante avec des espoirs fous ( la résurrection en est l'apogée ) , il fallait être gonflé de la part du Jésus pour s'affirmer Messi après les échecs de Bar Khoba , Thades , Marc Hillel devant les Romains dont ils avaient fait leur César un Dieu , quant au Sanhédrin Gamaliel (dans les évangiles) prit soin de ne point faire exécuter Jésus sur le champ car il avait blasphémer en affirmant qu'il était Fils de Dieu . Le Sanhédrin s'en remit aux Romains pour cette besogne après avoir fouetter , moqué , insulté les 12 et Jésus . L'Antiquité n'était pas douce ...
Les églises sont vides nous dites -vous . " Mais pour un chrétien à la fin des temps le + grand nombre se refroidira et les hommes se seront égarés ". Dans le préambule de la Déclaration de l'homme Dieu est mentionné .
Mais certaines pourraient, au moins, éviter d'en faire un prétexte de débat ou de conflits. L'évidence est que leur prétention à juger la langue des autres inférieure à celle qu'ils parlent dès qu'ils ont gagné beaucoup par les armes et peu par l'intelligence, fut, était, est et sera nécessairement absurde et ridicule aux yeux de Dieu qui ne s'intéresse pas à ces choses humaines et de la Raison qui nous outre-passe.
Ainsi, qu'il n'y ait plus en Bretagne surtout lors de la Messe de Minuit, de cantiques en breton relève du pur crétinisme jacobin et est simplement mal. Dieu ne peut sans doute que désapprouver ce genre d'épuration ethnique.
AV