Le retour à la conscription, ou service national obligatoire (réquisition humaine suspendue par J. Chirac) est-il un nouveau leurre pour focaliser l’attention sur des sujets secondaires (tout en s’attirant les bonnes grâces des ultra-nationalistes français)?
Il est vrai que le président français est coutumier du fait parlant par exemple de pacte girondin au moment où il recentralise, renforçant la sévérité et le contrôle sur l’automobiliste au moment où il protège le « secret des affaires » etc...
Il y a en effet de quoi se poser quelques questions tant ce choix apparaît comme saugrenu au regard des tendances mondiales comme nous l’indique Wikipédia :
(voir le site) (carte à droite)
• Pas de forces armées (vert)
• Pas d'obligation (volontaire / armée professionnelle)(bleu clair)
• Écrit dans la loi, mais pas appliqué (bleu foncé)
• Encore obligatoire mais une suppression dans un avenir proche (< 3 ans) est déjà décidée (orange)
• Obligatoire (rouge)
• Pas d'informations (blanc)
Monsieur Macron croit-il réellement que cette réquisition d’hommes (et cette fois de femmes également) constitue une quelconque avancée?
Est-ce une avancée pour l’armée?
Si la conscription a été suspendue, c’est d’abord parce que cela coûtait cher et ne répondait plus aux besoins d’une armée devenue technologique.
Rappelons également qu’aujourd’hui certains soldats présents sur les théâtres d’opérations sont obligés de compléter leur équipement sur leurs propres deniers; n’est-il pas d’autres priorités? Est-il bien raisonnable de transformer des militaires fortement engagés en animateur de colonie de vacances, puisque 2 périodes de 15 jours ne relèvent pas d’une formation militaire.
S’agit-il de renforcer le sentiment d’appartenance français ?
En effet pour certains, il s’agirait de renforcer la cohésion nationale française là où, pour chacun, 15 années d’Education Nationale (et d’enseignement de la fable nationale française) auraient échoué ?
Il est d’ailleurs peut-être là le mal français ?
A trop vouloir en faire, on en dégoûte les moins hostiles. A raconter le même roman national à des Alsaciens, des Bretons ou des Franciliens (comme l’on apprenait aux petits africains « nos ancêtres les gaulois » ), à empêcher les gens d’être sereinement eux-mêmes et aux Bretons comme à d’autres de pouvoir jouir de leurs droits universels imprescriptibles, on crée plus de ressentiment que d’adhésion.
S’agit-il d’améliorer la situation budgétaire ?
D’après les premières estimations, cette lubie coûterait entre 3 et 4 milliards par an sans compter les coûts de mise en œuvre.
Est-ce vraiment bien raisonnable au moment où les taux d’imposition franchissent chaque jour de nouveaux sommets sans que la dette ne soit résorbée?
S’agit-il de faire du clientélisme?
Il n’est en effet pas inutile de rappeler que la/les décennies qui ont précédé la suspension de la conscription ont été des années où chaque député, chaque sous-officier, pouvait agir pour obtenir des passe-droits pour qui échapper au service national, qui avoir une affectation choisie, organisant ainsi une véritable économie, un clientélisme débridé.
S’agit-il d’assoir une stature de monarque ?
Il y a peut-être quelque chose de jouissif pour un homme arrivé au sommet de l’état français que de pouvoir d’un simple geste réquisitionner des centaines de milliers de jeunes chaque année, alors que lui-même y a échappé.
Il ne serait pas le premier, ni malheureusement probablement pas le dernier... tranchant avec les modèles démocratiques auxquels nous aspirons pour la Bretagne.
Les Jeunes Bretons rejettent cette idée de conscription, préférant le libre choix laissé à chacun le choix de ses engagements et de ses défis qu’ils soient militaires, économiques, écologiques, sociétaux ou autres.
En tout état de cause, ces diversions ne sauraient faire oublier que la réforme de l’Etat n’a pas été entamée, ce qui est très mauvais augure alors que pour M. Macron l’état de grâce semble se terminer.
Les jeunes Bretons/ Ar Vretoned Yaouank