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Le Grenelle du centralisme environnemental
Tout est comparable à tout, tout trouve son écho, sa raison, sa ressemblance, son opposition, son devenir partout, a écrit Paul Éluard, mais pour comparer, il faut déjà connaître. Qui d'entre vous n'a pas vu à la télévision ou entendu à la radio des journalistes évoquer telle situation en France et la comparer avec ce qui se passe en Allemagne, au Canada ou aux États-Unis ? Le journaliste isole la situation de son context
Jean Yves Quiguer Par Mouvement fédéraliste de Bretagne le 25/10/07 20:32

Le Grenelle du centralisme environnemental

"Tout est comparable à tout, tout trouve son écho, sa raison, sa ressemblance, son opposition, son devenir partout", a écrit Paul Éluard, mais pour comparer, il faut déjà connaître.

Qui d'entre vous n'a pas vu à la télévision ou entendu à la radio des journalistes évoquer telle situation en France et la comparer avec ce qui se passe en Allemagne, au Canada ou aux États-Unis ? Le journaliste isole la situation de son contexte et recherche des ressemblances et des similitudes ou des différences et des singularités irréductibles.

Vous suivez les discussions du Grenelle de l'environnement et vous apprenez que des mesures nouvelles vont être adoptées et vous vous risquez à faire une comparaison avec l'Allemagne.

C'est oublier qu'en Allemagne il y a 16 länder qui ont leurs propres compétences pour prendre telle ou telle mesure, produire une directive, faire imposer une loi. Dans ce cas de figure, la seule comparaison possible est celle de la France avec la Bavière, par exemple, quand le plan de la comparaison France-Allemagne n'est qu'un plan déplacé.

Les écologistes hurlent à grands cris contre l'Amérique de G. Bush qui n'a pas ratifié les accords de Kyoto.

Washington n'a pas ratifié les accords de Kyoto, mais de nombreux états américains ont voté des mesures qui vont beaucoup plus loin que ces accords.

Dans la réalité quotidienne de plus de la moitié des 50 états des Etats-Unis, les pratiques sont désormais plus écologiques que celles en vigueur en France, les ambitions plus hautes et les objectifs dépassent souvent ceux fixés par le protocole de Kyoto. La mégapole qui s'étend de Boston à Washington en passant par New York et Philadelphie est la zone qui émet le plus de dioxyde de carbone aux Etats-Unis. Une initiative régionale rassemblant 7 Etats et visant à une baisse de 10 % des émissions de CO2 d'ici à 2019, a vu le jour en 2005 : La Northeast States for Coordination Air Use . Lancé à l'initiative du gouverneur de l'Etat de New York, George Pataki, un républicain, ce plan est transparti. La Californie, l'Etat le plus riche et le plus peuplé des Etats-Unis, avec 35 millions d'habitants, est aussi le plus pollueur. Elle serait à elle seule le 12e pollueur mondial, coupable de 10 % du total de CO2 émis aux Etats-Unis et de 2,5 % dans le monde, selon des chiffres avancés par le Los Angeles Times. D'ici à 2020, la Californie veillera à ce que le taux d'émission de ce type de gaz diminue de 25 %. Aujourd'hui 691 villes américaines ont signé un accord sur la protection du climat et ont lancé des programmes. Il est évident que les situations à comparer relèvent d'un choix stratégique et que le jeu de décontextualisation favorise toutes les licences. Hurler avec les loups contre G. Bush devient hors-sujet dans le contexte d'un pays fédéral.

Un ingrédient majeur de la comparaison est la fonction de modification qu'elle peut entraîner. Considérant que dans un pays fédéral, la liberté de décision au niveau local est un atout irremplaçable, un moteur de développement et un gage de démocratie, une juste comparaison devrait nous inciter à adopter le fédéralisme.

Le contexte de l'Etat central est totalement inadapté et constitue un obstacle pour l'application de mesures quantitatives et qualitatives. Nos régions ont des climats différents, des natures et des géographies différentes, des pratiques vernaculaires. Chaque région doit apporter sa propre réponse.

L'emploi abusif du mot durable, qui traduit mal sustainable, (mot à l'origine du concept) est devenu un slogan à la mode. Derrière l'apparente durabilité, il faut lire :

- Supportable (écologie)

- Viable (économie)

- Equitable (éthique)

- Sociétal (population)

Une stratégie de développement durable ne peut être définie que par la participation active des citoyens dans des débats contradictoires. L'utilisation des outils de la démocratie participative apparaît indispensable ne serait-ce que parce chaque citoyen est directement concerné et qu'il ne peut confier la modification de son comportement à un élu ou à une association.

L'actuel Grenelle est en fait soumis au poids des lobbies économiques, associatifs et politiques. Il n'est donc guère surprenant que le résultat soit l'apparition d'une fiscalité écologique qui risque de saler la facture des particuliers. C'est le citoyen-consommateur qui va payer la taxe. Sans parler de la taxe carbone, la rénovation thermique des immeubles est évaluée entre 15 000 et 20 000 euros en moyenne par foyer.

La pluralité des solutions ne s'accommode pas des ukases gouvernementaux. Elle requiert la réflexion des populations concernées, la prise en compte de la diversité de leurs histoires et de leur environnement, la réalité de leurs contraintes, leurs dispositions et capacités à investir.

La capacité à payer n'exonère pas le payeur de réduire sa pollution. Au cas contraire, c'est la démocratie qui est blessée. L'équilibre environnemental ne peut exister que par une réelle justice sociale.

Quant à croire que le développement du transport ferroviaire aux dépens de la route peut être réalisé par la SNCF, c'est une pure illusion. Il faudrait que le transport par voie ferrée soit libéré et ouvert à la concurrence. Dans les conditions actuelles, les temps d'acheminement sont trop longs et aléatoires, quand les transports ne sont pas tout simplement bloqués. La SNCF, qui coûte très cher aux contribuables, est une caricature de l'organisation jacobine : un centralisme ruineux avec un réseau convergent vers Paris.

Le Grenelle de l'environnement aurait dû être inclus dans la réflexion sur la réforme constitutionnelle.

On comprend pourquoi les deux sont inévitablement voués à l'échec.

Le 25 octobre 2007, Jean-Yves QUIGUER, Président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne

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Cet article a fait l'objet de 1717 lectures.
Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne plaide et milite pour l'adoption d'une architecture fédérale en Bretagne, en France et en Europe. Membre de l'Union des Mouvements Fédéralistes (UMF), il défend le concept de fédéralisme contractuel dans le cadre des institutions et celui du fédéralisme intégral dans le cadre de la société. LE MFB n'adhère pas à l'idée d'une fédération d'états-nations qui n'est qu'une forme de confédération conduisant aux mêmes échecs que l'actuel état-nation dont nous allons prochainement porter le deuil. C'est ce qui justifie un fédéralisme inspiré de la doctrine contractualiste en opposition avec la doctrine étatiste. Ce qui est bon pour le tout, l'est aussi pour les parties. Il ne saurait exister de fédéralisme européen sans un fédéralisme local, d
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