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Jaquette CD Youhadenn
- Musique -
Le 1er CD de YOUHADENN
YOUHADENN : un cri au coeur de la Celtie ! Au c½ur de la nuit, alors que j'enclenchais le lecteur CD, j'entendais subitement un cri du c½ur : celui
Par Gérard Simon pour Culture et Celtie le 7/12/14 12:27

YOUHADENN : un cri au coeur de la Celtie ! Au c½ur de la nuit, alors que j'enclenchais le lecteur CD, j'entendais subitement un cri du c½ur : celui de Youhadenn (1). A la croisée des chemins entre l'Irlande et la Bretagne et ses célèbres festoù-noz, je suivais les pistes de sonorités particulières, celles qui réjouissent l'âme et qu'on ne retrouve, généralement, que dans des musiques comme le Blues ou le Jazz.

Ce sont les claviers d' Olivier Adelen qui s'expriment. Puis, à travers ces couleurs venues d'outre-atlantique, une voix m'a interpellé, celle de Louis-Jacques Suignard. Dans un breton mélodieux, authentique, j'entendais une symphonie des chansons traditionnelles. La magie de l'accent ne s'apprend pas vraiment, comme dans toutes ces musiques, ça se ressent.

Mais c'était sans oublier d'autres parfums plus typiques, celles des chansons irlandaises portées avec flagrance par le multi-instrumentiste, Hug Besco, accompagné de l'accordéon endiablé d'Olivier Adelen.

Dès le premier titre, interprété en anglais, le chant de marin résonne. L'emploi du « lilting (2) » donne toute sa dynamique aux refrains des aventures de « Willy Taylor » parti pour s'engager dans la Navy et de sa compagne partie pour le rejoindre.

Puis, sans crier gare, la guitare chaleureuse d'Hug Besco nous dévoile la voix poignante de Louis-Jacques Suignard. Dans cet appel à la danse « Disul » , le clavier Rhodes donne une dimension transcendante à ce traditionnel breton.

Dans la même verve, ce colosse, ce piano aux touches d'argile, nous projette en plein milieu de la danse « An daou gamerad fidel » et de son kan ha diskañ qui révèle la très belle complicité vocale d'Hug Bresco.

Retour en Irlande avec « As I roved out » grâce à ce duo flûte irlandaise et d'un didgeridoo ronronnant qui finit par laisser le champ libre au percutant bodhran. Il introduit une nouvelle danse où le chant, la guitare et l'accordéon prennent leurs envols. Après avoir bu les paroles de cette histoire scabreuse, l'accordéon enivré, volubile, digresse vers une suite de « Reels » dans la frénésie qu'on lui prête naturellement. « Tri Gemener » nous emporte loin des sonorités coutumières du fest-noz. Ici règne l'instrumentalisation blues. Un costume taillé sur mesure pour ces trois musiciens dont la blue note dénote à coup sûr. Cette guitare électrique, ce clavier aux sons vibrants, ce chant ponctuant la danse dégagent un son magique.

Puis, c'est la complainte, un autre style de blues, dans « Bemdez, Bemnoz » où l'accordéon prend alors des couleurs de tango. Un passage à vide nécessaire avant de reprendre la spirale de la danse avec « Riches Marchands » . Les deux chanteurs se répondent avec vigueur. Quoi de plus normal pour le seul titre en français de l'album où le clavier fait, une fois de plus, merveille. « Merc'hed keriti » est une très belle mélodie signée Philippe Ribaut. Une mélodie si profonde qu'elle contribue à rendre la voix de Louis-Jacques Suignard éternelle.

Il faut bien une nouvelle escale irlandaise pour festoyer sous les airs des plus traditionnels avec « The Raggle Taggle Gipsy » . Puis tels des orpailleurs, on découvre encore dans cet opus de nouvelles pépites comme

« Maïvon ha Jañ-Loui » . C'est, sans doute, une des plus belles alchimies née entre voix et clavier.

Au milieu de la danse « Ar Fripon » fait figure d'un exutoire aux paroles courroucées et exaltées du chanteur. Les placages et les phrasés du piano appuient, avec brio, cette délivrance.

La douce ballade « Braw burn the bridges » qui est une création composée par Roy Gullane vient conclure cet album plus qu'étonnant, superbe… inattendu !

Pas besoin d'être un féru de danses bretonnes ou irlandaises pour apprécier la magie que dégage ce disque. On éprouve autant de plaisir à l'écouter confortablement dans un fauteuil que dans la dynamique d'un cercle de danseurs. Une vraie friandise musicale. Avis aux gourmets de mélodies celtiques nappées d'un blues raffiné.

Xavier Daniel

(1) Youhadenn : Cri libératoire ou d'exultation.

(2) Lilting : Technique de chant irlandais marquant la rythmique et la mélodie.

Le site officiel de YOUHADENN :

(voir le site)

CD "Youhadenn"

01 - Willy Taylor

02 - Disul

03 - An daou gamerad fidel

04 - As I roved out

05 - Reels

06 - Tri gemener

07 - Bemndez bemnoz

08 - Riches marchands

09 - Merc'hed keriti

10 - The raggle taggle gipsy

11 - Maïvon ha jañ-Loui

12 - Ar fripon

13 - Braw burn the bridges

14 - Bonus : titre caché

© Culture et Celtie

Illustration sonore de la page : YOUHADENN - Disul (Extrait).

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