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- Chronique -
L’estuaire de la Rance : un joyau maritime breton mis en péril par un État français laxiste envers son vassal EDF autiste !

L’usine marémotrice de la Rance : un projet du Célib, unanimement consenti par les Bretons ! La petite histoire retiendra que le cinquantenaire de son inauguration en grande pompe, le 26 novembre

Sébastien Girard pour Parti Breton le 13/02/17 15:40
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Parti Breton

L’usine marémotrice de la Rance : un projet du Célib, unanimement consenti par les Bretons !

La petite histoire retiendra que le cinquantenaire de son inauguration en grande pompe, le 26 novembre 1966, en présence du général de Gaulle, aura été commémoré par une manifestation citoyenne de mécontentement. Le digne rassemblement composé de plusieurs centaines de riverains, usagers et d’élus locaux réclamait la mise en oeuvre d’urgence dès 2017, d’un authentique plan d’action pour sauvegarder l’estuaire de la Rance.

Dans cette optique, la dynamisante association Rance Environnement (Rance Environnement a été créée en 1993 à Pleudihen-sur-Rance. C’est une association citoyenne pour la défense et la protection de la nature et de l'environnement sur le bassin versant de la Rance. À ce jour, ce groupement de bénévoles engagés comptabilise 350 adhérents) et son actif réseau associatif (Rance Environnement. Notre réseau associatif. [En ligne] , consulté le 14 décembre 2016) demande à l’État français et EDF de prendre ses responsabilités concernant les conséquences dramatiques, qu’occasionne la toute première usine marémotrice au monde (Centrale électrique exploitant l’amplitude des marées, qui se situent parmi les plus fortes du monde, et les courants de l'estuaire de la Rance entre Dinard et Saint-Malo.

Aujourd’hui, l'usine, restée unique en Europe, alimente chaque année l'équivalent de la consommation d'une ville comme Rennes, soit une production électrique de 600.000.000 kwh pour 225.000 habitants, sur l’écosystème et l’environnement de l’estuaire de la Rance.

Toutefois, les associations bretonnes ne remettent pas en cause le bien-fondé de ce remarquable projet vieux d’un demi-siècle, qui est le fruit des hommes du Célib (Comité d'étude et de liaison des intérêts bretons), consulté le 14 décembre 2016 : création audacieuse, le 22 juillet 1950, de ce « lobby breton » mené par un groupe compétent de personnalités influentes (dont la présence de l’illustre autonomiste Joseph Martray). Rappelons que dans une Bretagne « à la traîne », cette structure associative fut force de propositions politiques et qu’elle obtint de retentissantes victoires (nombreux aménagements du territoire, à l’origine du processus de régionalisation en France et du « miracle économique breton », dans les années 1960).

Quant à la question de savoir si cet ouvrage d’art était néfaste à l'environnement ?

Le ministre de l'Industrie de l’époque, Jean-Marcel Jeanneney déclara à une période où le Droit de l’Environnement était quasi inexistant, que les gouvernants ne s’étaient pas préoccupés de son impact sur l'environnement et des perturbations sur l'écosystème.

Un site inestimable profondément rudoyé par l’exploitation de l’usine marémotrice

Au fil de l’eau, la Rance nous conte gracieusement une épopée de 60.000 ans : à l’origine, mince filet d'eau parcourant une faille du massif hercynien, elle devint ruisseau, puis progressivement rivière. Remontant son cours, les embarcations amenèrent un peuple de marins-agriculteurs qui érigèrent les nombreux villages jalonnant la vallée de la Rance. (Histoire du Val de Rance. Il y a bien longtemps.... : (voir le site) , consulté le 15 décembre 2016).

L’activité humaine spécifique qui s’est tissée au fil des milliers d’années dans l’estuaire - la plus grande ria de France - a façonné un paysage « indélébile », lequel a laissé de nombreux vestiges encore visibles aujourd’hui : de petits ports (Plouër-sur-Rance), des moulins à marée (Le moulin à marée du Prat, à la Vicomté-sur-Rance), ou encore des dolmens et autres pierres levées (Saint-Samson-sur-Rance).

La construction du barrage-route de la Rance constitue le premier traumatisme d’ordre environnemental. En effet, de 1963 à 1966, les chantiers nécessitèrent une coupure totale entre la Rance et la mer ce qui provoqua une absence de mouvements maritimes dans l’estuaire. Rance Environnement y déplore déjà une disparition quasi-totale de la faune et de la flore marine dans la ria. Par ailleurs, dès la mise en fonctionnement en 1966 de l’usine marémotrice, l’estuaire de la Rance est soumis aux marées décalées, appelées communément « marées artificielles » ou « marées EDF » (le rythme des marées n’est plus naturel). L’artificialisation bouleversante du régime hydraulique a des conséquences directes sur l’environnement de la ria. (Rance Environnement. Un site bouleversé : (voir le site) , consulté le 15 décembre 2016).

Après 50 ans de fonctionnement les dégradations sont bien visibles : parmi elles, la favorisation de la sédimentation et l'accélération de l'envasement (l’envasement est dû pour 80 % à l’usine marémotrice contre 20 % à l’envasement naturel, plus de 2 millions de m3 de vase sont donc accumulés aujourd’hui...). Par voie de conséquence, les différents milieux naturellement présents dans l'estuaire sont fragilisés. L’écosystème ainsi modifié entraîne un impact néfaste sur la biodiversité (disparition de certaines espèces de poissons et concentration des pollutions de l’eau et de l’air dans le volume d’eau résiduel maintenu dans l’estuaire par l’usine marémotrice, favorisant notamment le développement des algues vertes).

D’autre part, les zones grises se répandent, dépourvues ou presque de végétation, portant atteinte à l’équilibre esthétique du paysage estuarien. Ainsi, des menaces économiques directes pèsent sur les flux touristiques et les activités nautiques des bords de Rance. En effet, l’envasement réduit la navigabilité de l’estuaire (en certains points de l’estuaire, la navigation est perturbée) et il perd son caractère et ses usages maritimes. L’accès aux ports de Dinan, du Lyvet, de Plouër, de La Richardais est menacé. Qu’a-t-on fait depuis la construction du barrage pour maîtriser ces dégradations ?

Des solutions « pansement » éphémères, infructueuses et dispendieuses !

Lancé en 1995, à l’initiative de la FAUR (Fédération des Associations et des Usagers des bassins versants de la Rance et du Frémur), et mis en oeuvre par l’association COEUR (Comité Opérationnel des Elus et Usagers de la Rance), structure porteuse originale réunissant élus, usagers et EDF, le contrat de baie : (voir le site) , consulté le 16 décembre 2016 promettait de rendre la Rance belle et propre.

Force est de constater que les objectifs n’ont pas été complètement atteints à l’échéance du contrat de baie, en 2005 : concernant l’assainissement domestique, l’épuration des eaux rejetées a été nettement améliorée. Par contre, concernant l’extraction des sédiments excédentaires, l’échec est cuisant puisque seulement 193.000 m3 ont été traités, en Rance fluviale et maritime, pour un coût de 5,1 M€ sur un budget ERDF de 7,5 M€.

Depuis 2005, aucun autre plan d’envergure n’a été déployé. La déception de l’actuelle présidente de Rance Environnement Germaine Guillou, face à cette inefficacité chronique des pouvoirs publics a renforcé sa volonté et son investissement personnel pour remédier à cette catastrophe écologique rampante. Le plan de curage du piège à sédiments du Lyvet proposé par C

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Vos 1 commentaires
  Mickaël Cohuet
  le Mardi 14 février 2017 18:40
Récapitulons :
_ « (…) son actif réseau associatif (…) demande à l'État français et EDF de prendre ses responsabilités concernant les conséquences dramatiques, qu'occasionne la toute première usine marémotrice au monde (…) »
_« (…) les gouvernants ne s'étaient pas préoccupés de son impact sur l'environnement et des perturbations sur l'écosystème. (…) »
_ « (…) Un site inestimable profondément rudoyé par l'exploitation de l'usine marémotrice (…) »
_ « (…) La construction du barrage-route de la Rance constitue le premier traumatisme d'ordre environnemental. (…) »
_ « (…) Rance Environnement y déplore déjà une disparition quasi-totale de la faune et de la flore marine dans la ria. (…) »
_ « (…) L'artificialisation bouleversante du régime hydraulique a des conséquences directes sur l'environnement de la ria. (…) »
_ « (…) Après 50 ans de fonctionnement les dégradations sont bien visibles : parmi elles, la favorisation de la sédimentation et l'accélération de l'envasement (…) »
_ « (…) L'écosystème ainsi modifié entraîne un impact néfaste sur la biodiversité (disparition de certaines espèces de poissons et concentration des pollutions de l'eau et de l'air dans le volume d'eau résiduel maintenu dans l'estuaire par l'usine marémotrice, favorisant notamment le développement des algues vertes).
D'autre part, les zones grises se répandent, dépourvues ou presque de végétation, portant atteinte à l'équilibre esthétique du paysage estuarien. Ainsi, des menaces économiques directes pèsent sur les flux touristiques et les activités nautiques des bords de Rance. (…) »
_ « (…) Qu'a-t-on fait depuis la construction du barrage pour maîtriser ces dégradations ? Des solutions " pansement " éphémères, infructueuses et dispendieuses ! (…) »
Cependant, malgré ce désastre écologique (dont-on ne parle jamais) :
_ « (…) Toutefois, les associations bretonnes ne remettent pas en cause le bien-fondé de ce remarquable projet vieux d'un demi-siècle (…) »
La raison ?
C’était un projet porté par les membres du Célib.
Donc pas touche !
Plus raisonnablement, cela fait longtemps que je pense qu’il faut détruire ce barrage qui a complètement bouleversé l’écosystème et le paysage.
Certes, il fut une remarquable innovation technologique. Mais les paradigmes de 1960 ne sont plus ceux de 2017 !!!
Ce qu’il faut, c’est un pont ! Un vrai pont qui laisserait le cycle naturel des marées reprendre son cours. (Le cours de… la vie !).
Un pont innovant sur le plan technologique, pourquoi pas, pour faire lien avec l’usine marémotrice qui le fut en son temps.
Et un champ d’éoliennes off-shore (couplées à des hydroliennes ?) comme il peut y en avoir au Danemark, en Grande-Bretagne ou en Allemagne, au large de l’estuaire de la Rance.
Cela, en y faisant une étude sérieuse sur l’impact environnementale.
Voilà, un projet autrement plus enthousiasmant que la dépense de millions d'euros tous les cinq ans pour un désenvasement...
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