
Notre histoire de Bretagne est remplie de ces prêtres réfractaires, pourchassés et officiant de nuit à la lumière des flambeaux. Ils participent de notre mémoire collective. Que l’on soit d’accord ou pas avec cette mémoire, elle doit être respectée.
Avec consternation, nous venons d’apprendre par la presse l’intention affichée de débaptiser la place de l’abbé Corbillé à Bouvron.
Après le manoir du XVe siècle, où résidait le secrétaire du duc François II, c’est la mémoire de Bretagne que l’on fait disparaitre.
L’abbé Nicolas Corbillé était le premier maire de Bouvron, prêtre réfractaire qui, pour avoir refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé, fut fusillé contre le mur de l’église.
L’argument avancé par la mairie serait la séparation des églises et de l’État. Faudrait-il désormais effacer toute trace de la religion dans l’espace public ? Jusqu’où cette injonction nous conduira-t-elle ?
Nous avons compris que le ressort de cette décision est d’ordre idéologique en éradiquant tout ce qui rappelle la religion, la Bretagne et son histoire.
Notre Histoire de Bretagne est remplie de ces prêtres réfractaires, pourchassés et officiant de nuit à la lumière des flambeaux. Ils participent de notre mémoire collective. Que l’on soit d’accord ou pas avec cette mémoire, elle doit être respectée.
Surtout, il s’agit d’une manière scandaleuse d’effacer de nos mémoires les errements totalitaires du pouvoir politique révolutionnaire.
Alors que les haines progressent, que les extrêmes ont le vent en poupe, il faudrait au contraire enseigner à nos enfants les événements les plus tragiques de leur histoire.
Nos enfants doivent savoir qu’aucun pouvoir n’est légitime, quelle que soit sa philosophie, pour assassiner un homme contre le mur d’une église, au seul fait qu’il refuse de prêter serment. Est-ce bien cela que l’on souhaite passer sous silence à Bouvron ?
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71297-abbecorbille
Koun Breizh
le communiqué
Commentaires (9)
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Précisément les prêtres « réfractaires » - à l'inverse des prêtres « jureurs » - ont été ceux qui ont refusé de devenir des fonctionnaires de l'Etat.
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Les prêtres « réfractaires » ont choisi de rester en dehors du périmètre étatique. Ce furent de grands résistants (au sens que nous donnons à ce terme aujourd’hui), parfois au péril de leur vie.
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Ils furent des hommes de foi (le maire actuel n'est pas obligé de partager la foi chrétienne .A chacun son chemin d’aventure), des hommes de courage (combien aujourd'hui, parmi nos concitoyens seraient capable de seulement approcher le courage des prêtres « réfractaires »?
A se demander si le maire actuel ne confond pas la sémantique de l'époque: « réfractaire » et « jureur »?
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A noter que certains prêtres furent « jureur » dans un premier temps, avant de se rétracter pour devenir « réfractaire » par la suite. Ce qui tend à monter que la lecture des événements, quand l'on est plongé dedans, n'est pas forcément si évidente qu'il y parait avec le recul du temps.
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...ou alors que se livre un combat intérieur difficile, entre le courage et la peur (quand le risque réel est de perdre la vie). Apparemment, cette simple prise de conscience n’a pas effleuré le maire actuel Navrant! Dipitus!
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Etre ar galon hag aon, a-wechoù ez eo ret choaj . Ur spont eo, n'eo ket 'ta?
Pour en être sûr, il faudrait un document municipal authentique comme une délibération du Conseil municipal .
En cas de refus ... porter plainte auprès du préfet pour non communication de document administratif communal.
Affaire à suivre.
Il faudrait savoir depuis quand la place porte son nom.
Il faudrait savoir quel nom est prévu pour le remplacer.
symbole de la séparation de l'Eglise avec l'Etat ? véritable argument ?
le chanoine Kir lorsqu'il était député siégeait en soutane à l'Assemblée Nationale