Lettre ouverte que nous avons adressé au Préfet du Finistère, avec copie au Préfet maritime de l'Atlantique, au sous-préfet de Brest, au Maire et Président de BMO, au Conseil Régional de Bretagne et au Conseil Général du Finistère.
Monsieur le Préfet,
Votre arrêté préfectoral N°2005-1289 du 22 novembre 2005, a autorisé les aménagements du port du Château à Brest. Dans le cadre de ces travaux, un dragage d'un volume de 6000 m3 de sédiments est prévu. Une partie (2000 m3) est déjà réalisée.
Nous sommes inquiets de l'état de ces boues qui, selon les différentes analyses déjà effectuées, apparaissent très polluées (jusqu'à 15 fois la norme en métaux lourds et 40 fois pour celle des hydrocarbures) et de leur incidence possible et probable sur le milieu naturel, aussi bien en cas de rejet ailleurs dans la rade, qu'à l'occasion d'un stockage à terre effectué dans des conditions environnementales insatisfaisantes.
Nous émettons d'ailleurs les plus vives réserves sur le stockage des premières 2000 m3 de boues effectué dans un centre d'enfouissement de classe 3 sur le polder du port de commerce de Brest, à quelques mètres de la rade de Brest, espace maritime déjà fragilisé.
Leur chaulage n'est pas une garantie suffisante garantissant une absence d'atteinte du milieu, notamment en cas d'exposition aux pluies, comme c'est le cas en ce moment.
Il semble en outre que le fait que ces boues soient chargées en sel n'autorise pas une utilisation en remblai. Vos services devraient s'attacher à examiner cette question.
Il nous apparaît indispensable que ces boues, et les 4000 autres m3 qui restent à draguer, soient impérativement stockées et traitées à terre en utilisant des solutions qui garantissent une absence totale d'atteinte à l'environnement et à la santé publique.
Ces boues sont des véritables poisons et doivent être considérées comme telles. Elles présentent toutes les caractéristiques pour un traitement en centre d'enfouissement technique de classe 1.
Nous vous serions gré, Monsieur le Préfet, de nous indiquer la position de l'Etat et de ses services sur ce dossier. Au vu du niveau de pollution des boues, l'arrêté préfectoral du 22 novembre 2005 est-il toujours justifié ? Un nouvel arrêté n'est-il pas nécessaire ?
Pour sa part, AE2D, association agréée d'environnement, suivra attentivement l'évolution de ce chantier et prendra toutes les initiatives nécessaires, y compris sur le plan juridique, pour que les solutions les plus adaptées à la protection de l'environnement et de la santé de la population soient effectivement prises.
Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Préfet, de recevoir, nos salutations respectueuses.
Les co-présidents, Roger Abiven et Alain Le Suavet