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Drapeau breton
- Chronique -
Pour fuir le Coronavirus, jetons-nous dans la gueule du loup !
C'est le souverainisme absolu qui porte la responsabilité du naufrage public dans la prévention et la gestion de la crise sanitaire, or c'est lui qui deviendra le principal bénéficiaire. Cherchez l'erreur !
Par Yvon Ollivier pour ABP le 3/04/20 9:04

La faillite de l’Etat souverain dans la prévention et la gestion de la crise sanitaire du coronavirus, fait partie de ces constats qui s’imposent à tous, sauf à faire preuve d’une mauvaise foi extraordinaire. Et ce constat apparaîtra de plus en plus évident malgré tous les artifices communicants du Pouvoir.

Or, malgré ce constat, la crise du coronavirus dont nous sommes loin d’être sortis, est déjà l’occasion pour beaucoup de faire le procès de la mondialisation effrénée pour retrouver les joies de l’Etat fort et renforcé dans son souverainisme absolu, celui-là même qui a failli.

N’est-ce pas l’Etat souverain qui a permis la mondialisation et ses délocalisations, dans l’espoir de voir les grands champions nationaux du CAC 40 prospérer à l’international ? Le centralisme étatique et la grande finance marchent main dans la main. Il serait temps de s’en rendre compte. Formés à l’ENA, ce sont souvent les mêmes qui sont aux commandes de la grande Finance et de l’Etat.

N’est-ce pas l’Etat souverain qui, pour poursuivre les politiques d’exaltation d’une grandeur nationale en déclin, a sacrifié les aspirations au bien-être, à la santé , à la protection de l’environnement comme à la démocratisation avec un centralisme décisionnaire et budgétaire de tous les instants ?

A en croire nombre de commentateurs, hors du souverainisme renforcé, point de salut. Pour fuir la peste, jetons-nous dans la gueule du loup.

Or nous ne connaîtrons jamais le salut de ce côté-là. C’est le souverainisme absolu qui brise l’unité du genre humain et précipite l’humanité sur le chemin de l’extinction. Le souverainisme se montre docile aux puissances de l’économie et de la finance, puisque le vrai pouvoir est de ce côté-là. Tout le reste n’est que communication et postures.

La maladie du souverainisme est si contagieuse, qu’il est presque improbable aujourd’hui de voir un commentateur de poids esquisser l’idée d’un autre système de pouvoir, celui d’un pouvoir partagé soucieux de mener de véritables politiques favorables aux personnes comme à la survie de l’humanité.

Quant au bon peuple, il tombe à pieds joints dans ces pièges et artifices communicants d’un Pouvoir soucieux de se soustraire à sa responsabilité.

Lorsque les événements que vous n’avez pas su prévoir vous dépassent, feignez de les maîtriser en adoptant la posture du Chef.

Le président Macron a revêtu les habits du chef de guerre en campagne, et grimpe dans les sondages, lorsque la côte de popularité de l’exécutif, dont il est le chef, pâtit logiquement d’une piètre gestion de la crise. Le peuple, ce grand schizophrène, ne demande qu’à être rassuré. Et lorsqu’il suit benoîtement le chef, il ne songe pas à lui demander des comptes.

Pour échapper à son incurie, il ne tient qu’à fabriquer des héros. Nos braves soignants sont des gens remarquables. Nous le savions déjà. Mais ce ne sont pas des héros, comme ils le reconnaissent eux-mêmes. Ce sont des gens qui ont choisi de venir en aide à leur prochain et qui ne demandent qu’à pouvoir travailler avec les moyens indispensables à leur mission. Ils ne souhaitent pas devenir les héros qui permettront au Pouvoir de masquer son imprévoyance et les tergiversations dont ils sont les premiers à faire les frais.

Pourquoi nos idées d’autonomie et de responsabilité sont-elles à ce point absente du débat ? Le débat est national, nous le savons, donc il est parisien. Mais surtout, le silence de ceux qui pourraient parler en notre nom. Je parle du responsable de la Région Bretagne dont le silence est étourdissant. Pourrons-nous soigner dignement l’ensemble des Bretonnes et des Bretons dans quelques jours ? Cette simple question mériterait un engagement politique fort en situation de crise. Mais voilà, l’Esprit de résignation règne parmi nos élites politiques bretonnes.

Yvon OLLIVIER

auteur

Cet article a fait l'objet de 1408 lectures.
logo Yvon OLLIVIER est juriste, auteur de l'ouvrage "la désunion française essai sur l'altérité au sein de la République" ed l'harmattan 2012 et membre de la coordination des juristes de Bretagne blog associé desunion-francaise.over-blog.com
Vos 14 commentaires
Yannig Coraud Le Vendredi 3 avril 2020 09:48
Une fois de plus une opinion bretonne, une des rares, dans ce contexte de nationalisme français liberticide.
Effectivement nos élus bretons sont en confinement sans aucune expression propre à la Bretagne et ici en Pays nantais une propagande scandaleuse du pouvoir vichyste régionale .
Quand les bretons comprendront que le futur réside dans le rejet de cette république bananière française.
Paris nous pompe nous vole nous exploite? 127 Milliards d'Euro d'investissement pour Paris-Sodome comme dixit Glenmor.
Un déclaration d'un routier sur le net explique l'exploitation que l'on subit par le pouvoir franco-parisien ... Nous somme totalement cocufiés, trouduculisés...
War sav Bretoned ...
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Laer-noz Le Vendredi 3 avril 2020 11:25
Cet article, comme des centaines d’autres, exprimés différemment, fait la liste des constats établis et récurrents depuis …Mathusalem !
Ils est toujours bon de les ressortir pour « informer » les générations innocentes dont la conscience s’éveille, quelle soit politique ou par chance objective, ce qui serait préférable pour faire les bons choix politiques, et qu’ils sachent ce que bien voter veut dire !
Quoique tous les « bénéficiaires », adeptes ou investis de la connerie « intelligente » ont tous les arguments et arguties, pour considérer que cette connerie, qui est payante pour eux, est l’attitude adoptée ou psycho-biologique, la plus objective qui soit!
Ce que je retiens particulièrement de la situation « corovidienne » actuelle, et depuis le début de la crise, c’est l’utilisation parisienne de «notre territoire », de nos services hospitaliers et de nos personnels médicaux. Considérations « utilitaires » non seulement de la part du pouvoir parisien, mais de classes sociales parisiennes qui n’ont et n’ont eu cure d’apporter le risque d’infection aux les Bretons!
L’image était marquante pour moi, hier de ces personnels descendant en file indienne de l’avion à Paris, en « uniforme » orange, qui n’ont pas été confinés à Conlie, eux !
Je rajoute un petit commentaire que j’avais écrit voilà quelques jours (le 19 Mars ; pas 1962) et cru avoir proposé à ABP, mais que je n’ai pas retrouvé sur le site.
« Ahaaah les vacances. Vive le confinement à la parisienne! »
« Il suffisait de fixer les points de confinement aux lieux de résidence principale des familles en considérant bureaux de vote, activités professionnelles au long de l'année, ou autres renseignements confirmant la résidence principale, pour pouvoir ainsi déterminer les périmètres dans les limites desquels leurs activités pouvaient se faire, ou que les sanctions éventuelles seraient appliquées! »
« Trop difficile à penser? Trop de travail pour les administrations, politiques, policières et sanitaires? »
« Á moins que gares et autoroutes soient les soupapes de sécurité qui permettent de prévenir les surpressions parisiennes qui elle seraient envisagées? Craintes? Quoi qu'il en soit, mieux vaut prévenir, que guérir. N'est-ce-pas? »
« Donc comme "nous sommes en guerre", le pouvoir lutécien s'en préserve, et préserve Paris à tous points de vues (enfin, presque cette fois-ci), comme cela s'est passé les autres guerres, et peu importe ce qui arrivera aux "provinciaux". »
« Et le petit monde parisien des résidences secondaires, mieux payés que nous, y trouve, aussi son compte. Laissant pour le temps d'une épidémie son humanisme pétant, au vestiaire!...
« Leurs petits Bretons et ces petits voisins de provinces n'ont rien à dire! ? Ils se soigneront de leurs virus, parisiens aussi, avec les remèdes de grand-mères comme d'habitude! »
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Ar Braz Le Vendredi 3 avril 2020 11:27
Ce n'est pas parce que le souverainisme et centralisme parisien nous étouffe que la solution est la mondialisation, le libéralisme ou l'ouverture désordonnée des frontières.
Le Bélarus, 9 millions d'habitants, aucun débouché maritime, ultra-fermé, collectiviste, a l'un des meilleurs systèmes de santé d'Europe, de faibles inégalités et un niveau de revenus supérieur à la Lituanie Ueusienne voisine.
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Didier Jegou Le Vendredi 3 avril 2020 13:58
Vous avez raison "le centralisme étatique et la grande finance marchent main dans la main. Il serait temps de s’en rendre compte."
En 1978, quelques militants bretons parmi lesquels Glenmor, Yann Chouq, Jean Le Calvez,,Edouard Morvan ou Yann Puillandre, publiaient un "Manifeste breton" où ils mettaient à jour cette subordination de l'État-Molloch à l'argent -Roi : " (....) En effet celles-ci (les multinationales) si elles ont la réalité du pouvoir -- le Capital -- n'ont ni armée ni police;(...) Or ces complexes militaro-policiers sont tout trouvés. Il suufit de les perfectionner, de les coordonner. Il s'agit des vieux États Européens (...) "
Aujourd'hui des révélations de Médiaprt ( qui bizarrement ne sont reprises par aucun autre média )
nous apporte une nouvelle preuve de cette s de l'état subordination. Nous savons que les soignants manquent cruellement de matériel et notamment de masques FFP2: résultat: rien que pour les hôpitaux de Paris, il y a déjà 1200 soignants infectés par le virus. L'enquête de Médiapart confirme les lourdeurs administratives, l'incurie et l'impéritie inhérents au système jacobin qui a provoqué cette situation , mais elle révèle aussi un véritable scandale. En effet, le gouvernement a fait ajouter Airbus sur la liste des entreprises dont l'activité est nécessaire à la nation et a permis à cette entreprise de bénéficier pour ses employés de masques chirurgicaux mais aussi de masques FFP3 ("Rolls des masques" d'après les spécialistes) qui restent inaccessibles au personnel soignant. Ce gouvernement a donc bien choisi sciemment de privilégier l'économie plutôt que la personne humaine. Il faudra s'en souvenir quand cette crise sera derrière nous.
Dans un autre article publié le 28 mars et intitulé "l'urgence plus que jamais de repenser le système", Médiapart rapporte les propos de Laurent Standaert, rédacteur en chef à Bruxelles du "Green European Journal": "face à des effets de gigantisme, les États n’arrivent plus à gérer par eux-mêmes, il y a une inertie dans la prise de décision, il faut revenir à un échelon local pour agir vite. Décentralisation et réorganisation au niveau local semblent être la clef de la survie."
Il aura donc fallu une crise d'ampleur mondiale pour que les idées que nous défendons depuis tant d'années deviennent enfin audibles...
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Jacques Le Vendredi 3 avril 2020 15:44
Vous poser la question :
"Pourquoi nos idées d’autonomie et de responsabilité sont-elles à ce point absente du débat ?"
Je vais tenter d'y répondre avec sincérité comme à mon habitude.
Je vous prie de ne pas y prendre ombrage, je soutiens totalement ce que vous faites mais il est néanmoins important d'avoir un débat.
Déjà, vous dites : "La faillite de l’Etat souverain..."
Faillite ok... mais où êtes-vous allez chercher cette notion d'état souverain?
Ce n'est pas l'état qui est souverain, c'est le peuple....!
Je cite la constitution française :
''article 3 : La souveraineté nationale appartient au peuple...''
''article 2 : Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.''
C'est clair non? Le concept d'état souverain n'existe pas....! Officiellement...!
Bien entendu... là où le problème se pose (car il y a problème) :
1) OUI le fonctionnement des institutions est inverse car il fonctionne dans sa réalité sur le principe de la souveraineté de l'état...
2) pire, l'immense majorité des citoyens considèrent que la ''normal/logique/légalité'' est effectivement la ''souveraineté de l'état''.... ce qui veut dire que les gens ne comprennent pas le système dans lequel ils vivent et considèrent sa déviance comme la normale... Vous même vous alimentez cette erreur.
A mon sens, là où le basculement se fait : ''art 3 : La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants..."
Donc en fait, ce n'est PAS le peuple qui est souverain MAIS ses représentants!
Donc au sein même de la constitution, il existe une arnaque démocratique entre l'article 2 et l'article 3...!
Pour toute personne ayant un minimum de notion historique, ce n'est pas une surprise : Les pères fondateurs de la République ayant toujours exprimé leur aversion pour la Démocratie... Du fait, c'est logique que la République ne fonctionne pas sur ce principe... il s'agti d'une illusion voulue et assumée par ces pères fondateurs!
Ce qui est en échec aujourd'hui, c'est ce mode de gouvernance où une caste (oligarchie) dispose seule du pouvoir ET où le peuple accepte librement cette confiscation du pouvoir!
Le problème, c'est que les citoyens (à commencer par les Bretons...) se plaignent, souffrent, mais sont toujours dans l'illusion... Pire les citoyens sont persuadés que le système a ''dérapé'' alors que le système est simplement fidèle à son principe fondateur!
La preuve, vous évoquez la ''maladie du souverainisme''... alors qu'il n'y a nulle maladie... seulement une ignorance totale du principe de fonctionnement de la République...
Le problème n'est pas le ''souverainisme'' mais bien le fait que ce souverainisme n'est pas ''dans les mains des bonnes personnes, c'est à dire le peuple''...
Un peu comme si vous-même à titre personnel vous vous estimiez ''adule responsable'', mais que dans les faits pour acheter votre paquet de crêpes nous n'y allez qu'après avoir obtenu l'autorisation de votre voisin! Ce n'est pas le ''concept d' adulte responsable'' qui est un problème/maladie mais le fait que vous déléguez votre responsabilité personnelle à un autre que vous-même!
Au sein de la République, les citoyens sont sous tutelles! (encore plus vrai pour les Bretons...)... C'est tellement visible sur le sujet de la langue où les Bretons ne décident en rien... alors que dire sur la santé, l'économie, l'enseignement, le social...
Autre point, vous dites : "A en croire nombre de commentateurs, hors du souverainisme renforcé, point de salut." et plus loin vous utilisez le mot "souverainisme totale..."
Souverain veut dire ''décider pour soit même''... D'où j'en reviens à votre paquet de crêpe que vous achetez après autorisation de votre voisin... Si votre souhait est d'être souverain dans votre décision d'acheter vos crêpes sans passer par l'approbation de votre voisin,.... vous êtes en contradiction avec votre article...
La Bretagne a été souveraine du 5ème siècle au 18ème siècle (soit 2 siècles après la perte d'indépendance). C'est à dire que les lois votées en Bretagne ne relevaient QUE des Bretons...! Où était le problème avec celà?
Car si c'était mal, il faut le dire....!
Etre souverain et indépendant sont des mots jumeaux... Et à ce titre, un intellectuel Kanak (petite pensé au ''pas racistes'') disaient à juste titre : ''L'indépendance, c'est le droit de choisir ses interdépendances...!''
Parfois, il me semble percevoir que chez les Ecossais, Catalans, Kanaks, le nécessaire recul académique/philosophique/conceptuel est bien plus développé que chez nous les Bretons.... Je fais un constat, je n'ai pas la réponse à ce constat!
Quand les Bretons étaient souverains, ils avaient des liens avec l'ENSEMBLE du monde connu! (et par ces liens, nous ne pratiquions pas la guerre mais le commerce). Cela était-il mauvais?
=>Pour en revenir à votre question, qui est très pertinente:
Avez-vous remarqué que les peuples/nations sociétalement les plus responsable portent TOUS des masques et qu'en Bretagne malgré l'appel d'un parti politique et quelques articles, rares sont les militants bretons (souvent progressistes) a avoir relayé le message!
Quand il s'agit de défendre le concept farfelu de ''celte noir'' tout le mouvement breton est sur le pont, quand il s'agit de sauver la population et au premier rang nos vieux.... il n'y a presque PERSONNE!
=>Je résume :
Nous comprenons mal ou faussement le système Républicain,
Nous véhiculons une vision négative de la souveraineté avec un niveau faible de réflexion sur le concept de démocratie et de souveraineté du peuple...,
Aujourd'hui, nous sommes peu mobilisé sur les actions concrètes de santé publique touchant notre propre population...
Je pense que vous avez un début de réponse sur le ''POURQUOI'... nos idées d’autonomie et de responsabilité sont-elles à ce point absente du débat!''
(Portez des masques...! Les vies de vos concitoyens bretons ont aussi de la valeur!)
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Jacques Le Vendredi 3 avril 2020 16:16
En complément de mon post précédent :
''Le souverainisme c'est pas bien...''
J'évoquais l'exemple des crêpes que l'on achète seulement si notre voisin est d'accord...
Il y a aussi l'usine de Bretagne démantelé par le voisin...
Le VRAI titre de cet article intéressant devrait être : "Comme en Bretagne est-il possible de laisser la France décider de sacrifier une usine bretonne"
Un vrai sujet de bac philosophie pour indépendantiste/autonomiste breton!
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yvon ollivier Le Vendredi 3 avril 2020 18:43
Jacques, je ne pense pas qu'il y ait de confusion dans mon esprit car le centre de ma pensée est la lutte contre le concept de souveraineté absolue exercée par l'Etat nation, sujet de droit international. La source de la souveraineté, le peuple, importe moins que son exercice sur le mode absolu, par l'Etat nation , c'est à dire sans partage et sans autre limite que la force. C'est l'etat nation qui est à l'origine de la situation actuelle et c'est lui qui en profitera, comme à chaque crise.. cf guerre 14
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Jacques Le Vendredi 3 avril 2020 20:15
@ Yvon Ollivier
On est d'accord, mais est-ce que tout le monde comprend ainsi...?
Je doute qu'il y ait 30% de nos concitoyens à comprendre la définition de "l'état nation" et la différence avec "une nation disposant d'un état".
Pour beaucoup de nos concitoyens, la République est la victoire de la Démocratie/du peuple sur la Tyrannie...
C'est ce que nous avons tous appris à l'école... Et l'Etat n'a jamais caché que ce qu'il enseigne est un roman (on se souvient du discours particulièrement clair du ministre de l'enseignement Vincent Peillon)...
Sauf que les autres manières de voir, de penser, n'ont pas été enseignées...
Il faut qu'on soit modeste... Il y a un travail majeur d'explication à faire...
Et critiquer la souveraineté... Je pense qu'une majorité de nos citoyens comprennent cela comme une ''dérive vers la méchante extrême droite dont les valeurs de la République nous protège....'' ignorant que les valeurs de la République, de ses pères fondateurs, n'ont JAMAIS été, et de loin, la Démocratie...
Il est souvent plus facile de parler de ces choses là avec un Européen (non hexagonal) qu'avec un citoyen breton... C'est un fait, nous devons en tenir compte...
A galon vat,
PS : Sinon, permettez moi d'en remettre une louche...
"Portez des masques: protégez-vous, protégez les autres...!"
Relayons tous cette info auprès de nos réseaux!
Rendons concret la responsabilité sociétale des Bretons!
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Reun Allain Le Samedi 4 avril 2020 12:03
@Yvon, @ Jacques : Yvon, je comprends et partage l’esprit dans lequel tu exprimes tes points de vue mais je tique sur la désignation de certains termes présentés comme typiquement caractéristiques du mal absolu. Il en est de ce terme « souverainisme » comme de ses cousins (germains ) « nationalisme » mais pourquoi pas issus de germains «autonomisme ». Dernièrement Macron a utilisé le terme « séparatisme » pour qualifier la progression de l’islamisme dans les quartiers fonctionnant suivant des règles internes à ces zones où les lois civiles ne s’appliquent plus y compris en matière de confinement avec la reconnaissance tacite de l’Etat dit républicain. Le séparatisme en France renvoie plus à nos luttes pour les autonomies administratives territoriales, en Corse, en Bretagne, en Alsace donc ce n’est pas très méchant et c’est surtout légitime dans tous les Etats fédéraux. Je soupçonne donc Macron de préférer « séparatisme » à « islamisme ou djihadisme » car ce faisant il en amoindrit la portée dramatique mais dans quel but ? J’en reviens au « souverainisme », Jacques j’apprécie ton développement autour de ce terme, et comme toi, je ne pense pas que c’est un gros mot. Bien au contraire même et je préfère « souverainisme » à « indépendantisme » . Tu écris : « Etre souverain et indépendant sont des mots jumeaux... ». Tu ajoutes : à ce titre, un intellectuel Kanak disait à juste titre : ''L'indépendance, c'est le droit de choisir ses interdépendances...!'' . Je ne sais pas si tu l’entends dans ce sens mais moi je pensais l’inverse. Etre indépendant dans l’absolu, c’est ne dépendre de personne mais comme aucun Etat ne l’est totalement (ni la Chine, ni les US), la souveraineté était (à mon humble point de vue) la liberté de choisir ses dépendances. Quoi qu’il en soit, pris dans ce sens, je suis favorable au « souverainisme » breton !
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Ar Braz Le Samedi 4 avril 2020 14:36
En complément de précédents commentaires, le souverainisme et la frontière c'est aussi essayer de faire le maximum pour ne pas dépendre des autres dans tous les secteurs de la production, de la monnaie, de la sécurité, quitte à dégager moins de bénéfices ou de pouvoir d'achat sur le court terme.
En période de crise, c'est un avantage qui n'a pas de prix.
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krys44 Le Samedi 4 avril 2020 19:36
Souverainisme et Colonialisme ...
Extrait d'un livre passionnant , NAKBA , de deux Israéliens .
Éléonore est chercheure en anthropologie pour le CNRS et Eitan , son mari est éducateur .
Il vivent à Tel Aviv , et voici un extrait de leurs propos :
Éléonore :" Je présume que tu étais conscient que la signalétique est une activité coloniale classique."
Eitan :"Je ne me rappelle pas si c'était présent dès le début , mais bien sûr que nous en étions conscient-e-s.Nous,Israélien-ne-s , sommes vraiment enraciné-e-s dans la tradition coloniale , aux pratiques largement eurocentrées , dans laquelle nous avons grandi .En Europe comme en Israël , à l'époque comme aujourd'hui encore , la signalétique dénote le marquage du contrôle et ainsi la volonté de rendre visible la souveraineté de l'occupant."
Site Web :
Il se dit aujourd'hui en Grande Bretagne qu' : "À la suite des sans doute 5 mois à venir, ce ne sera pas "business as usual"!
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Jacques Le Dimanche 5 avril 2020 18:32
@ Reun Allain
Merci pour ce soutien.
Vous le savez : Les mots ont un sens...
Je note, et je ne suis pas le seul, qu'aujourd'hui, principalement en République, mais aussi chez les progressistes occidentaux, que les mots sont souvent détournés de leur sens historique ou de leur sens généralement compris internationalement.
"Etre indépendant dans l’absolu, c’est ne dépendre de personne mais comme aucun Etat ne l’est totalement (ni la Chine, ni les US), la souveraineté était (à mon humble point de vue) la liberté de choisir ses dépendances."
=> Aucun peuple, aucune nation, aucun pays dans le monde n'a JAMAIS vécu en étant sans aucune relation, échange commerciale/culturel avec le reste du monde.
Même pendant la guerre froide, même pendant la guerre Iran-Irak, même quand la Chine s'est refermée sur elle même... même pas pour les célèbres noirs des îles Andaman contrairement à la légende... JAMAIS!
Or c'est pourtant bien le reproche 1er qui est fait à une nation occupée/colonisée quand elle souhaite jouir de son droit le plus précieux : le droit à l'autodétermination (article 1, aliéna 2 de la charte de l'ONU)...
Donc : Le droit le plus précieux d'un peuple/nation est principalement contré par une accusation qui n'a jamais eu de fondement dans l'histoire humaine...
Intéressant n'est-il pas?
Mais beaucoup prophétisent ce phantasme (Républicains/progressistes)... Ce qui est une démarche très comparable à celle des prophètes de la théorie de la terre plate...
Il n'y a là que le symbole de notre ignorance associée à notre bêtise!
Plus intéressant, comme je le rappelai à Yvon : Nous les Bretons, du temps de notre indépendance et de notre souveraineté nous avions de multiples dépendances économiques avec l'ensemble du monde connu... (donc un minimum de connaissance historique devrait mettre à plat la théorie du repli sur soi, tout comme un minimum de connaissance astronomique celle de la terre plate...)
Aujourd'hui que nous avons perdu et notre indépendance et notre souveraineté, nous ne sommes dépendant que d'un seul pays (un progrès magnifique qui nous élève l'esprit... en fait, je pense que les Bretons n'ont jamais été aussi inculte du monde international que depuis qu'ils sont prétendument devenu français...)
Souveraineté, indépendance, autodétermination.... Que de mots pour définir dans l'épaisseur du trait le même concept... ne nous prenons pas la tête avec cela!
Personnellement, je dis souvent que la Bretagne à perdu son indépendance en 1532 mais qu'elle n'a perdu sa souveraineté que seulement 2 siècles plus tard le 4 août 1789.
=>Avec la première date nous avons perdu la possibilité de disposer d'une armée, d'une politique étrangère et de nommer un souverain issu du fonctionnement de notre nation.
=>Avec la 2ème date nous avons perdu notre Etat, le droit de disposer de notre système législatif, de notre justice, de notre organisation administrative, de notre droit à avoir une politique économique et sociale, de notre droit à enseigner à nos enfants selon notre volonté, de notre droit à avoir une culture et identité.
(C'est Paris qui à géré la vente et la fermeture de l'entreprise fabriquant des masques en Bretagne... Il s'agit d'un sandale français et non breton, car les Bretons n'ont pas leur mot à dire sur un tel sujet étant donné qu'ils ont perdu leur souveraineté... C'est à d'autres de décider pour nous...).
Donc 1532 c'est totalement négligeable en comparaison de 1789.
Or je pense qu'il n'y a pas 20% des militants bretons (je ne parle même pas des citoyens bretons) à percevoir la réalité de ce fait.
Aussi l'important n'est pas dans le choix de tel ou tel mot, mais de bien de comprendre les implications qui en découlent...
Or comme je le disais à Yvon : 70% des Bretons ignorent la définition de l'Etat Nation et la différence avec une Nation disposant d'un Etat, ignorent le principe du Droit à l'autodétermination, ignorent le sens réel du mot Démocratie et du mot Souveraineté du Peuple, ignorent l'aspect totalitaire de la souveraineté de l'état, ignorent le sens véritable du mot nation, indépendance, autonomie, etc...etc...
(Pour le constater, il suffirait simplement de demander dans la rue aux gens, d'écrire la définition de ces mots... Ce serait dramatique...)
Par contre, 70% des Bretons considèrent qu'il est normal d'être dominé par une autre nation... enfin, surtout si la nation dominée est la nation bretonne... Car il n'y a pas plus indépendantiste que les Bretons quand il s'agit des autres nations et peuples de cette planète...
Et comme je lui disais, il est généralement plus aisé de discuter ces sujets avec un européen (non hexagonal) qu'avec un Breton... Ce qui est démocratiquement problématique (on n'a pas appris la Démocratie à l'école... on a appris la République).
A cela vous ajoutez la "nov langue" des progressistes... et on ne comprendre plus rien à rien... plus personne n'arrive à discuter avec une autre personne sans se qualifier de ''raciste'', ''fasciste'', ''nazi'' et d'invoquer le ''retour aux heures sombres''....
Voir le débat grotesque des progressistes bretons à se dire ''autonomisme'' et à pourfendre les mots ''indépendantiste/nationaliste'' tout en saluant l'usage de ces mots interdits quand ils proviennent de la bouche des autres peuples/nations de ce monde...
Yvon est juriste. Il a largement étudié les textes, les lois, pour savoir qu'un mot à un sens...!
Par ailleurs, il s'étonne que le combat indépendantiste/nationaliste/autonomiste ne passe pas dans la société...
Peut-être que si on arrêtait de véhiculer des définitions de mots qui n'existent que chez les Républicains et les Progressistes occidentaux pour enfin parler clairement et compréhensible aux citoyens bretons... nous aurions un retour autrement plus bénéfique que ce retour typiquement endémique à la Bretagne.
C'est que je voulais dire en citant cette célèbre phrase des nationalistes Kanaks...
Être souverainiste/nationaliste/indépendantiste... Ce n'est pas ''mal''... au contraire, c'est ''bien''!
N'hésitez pas à me faire un retour...
A galon vat!
PS : A tous...
Portez des masques et des gants... N'attendez pas que Paris/Macron vous le demande... Soyez indépendant/souverain, pas besoin d'autorisation pour s'autoriser à penser par soi-même!
Et penser par soi-même, ce n'est pas mal... au contraire, c'est bien!
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jo charruau Le Lundi 6 avril 2020 20:51
La Bretagne a raté, à mon avis de devenir un nation à part entière au début des années 1500. A l'époque il fallait suivre l'exemple du Portugal. En 1790, ce fut le début de la fin pour la Bretagne qui a été divisée en cinq départements.
Dans le débat d'intellectuels et de juristes, ci-dessus, j'avoue, simple citoyen vivant dans un hameau de Loire-Atlantique, à 30 kms de Nantes, que j'ai de la peine à départager, malgré les explications pointues, souverainisme, nationalisme,. Je comprends mieux, comme beaucoup, les mots autonomie, autodétermination à l'image du fonctionnement de l'Ecosse, du pays de Galles, de la Catalogne, du Pays basque...
Qui dirige en France ? Ce sont des petits cercles tels par exemple Le Siècle. Vous pouvez consulter sur le Net les noms de ceux et celles qui ont participé à leur dernier repas mensuel fin février 2020. Il y a aussi le très influent groupe Bilderberg. Tous ces gens sont formatés au centralisme. Et ils sont nombreux dans les hauts fonctionnaires, ces indécrottables malgré les changements de gouvernance.
Dans la pratique, pourquoi n'aurions-nous pas, autour de Bretagne Réunie par exemple , notre cercle, notre Celib B5 . Etudes de planification et réalisations seraient au programme.
Aide-toi le ciel t'aidera.
Quand je suis arrivé à la retraite, à 60 ans, je n'avais aucun bulletin de salaire à présenter et pourtant j'avais 42 années travaillées et cotisées. J'ai succédé, dans la ferme arboricole, à mon père dcd prématurément.
Aujourd'hui, je constate l'état d'esprit du français, est d'attendre beaucoup des autres comme si l'Etat providence pouvait tout faire.
Je pense cependant que l'état d'esprit du breton correspond peu à l'esprit français. Mais qu'il s'en approche malheureusement. Les centralisateurs parisiens, qui-pensent-pour-nous, dans leurs cercles, leurs loges, ne vont pas manquer - bien sûr- de sonner le rassemblement . On n'est pas obligé de les suivre, dans leurs errements.
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A galon vat Le Mercredi 8 avril 2020 10:29
Il peut être pour nous intéressant d'aller voir ce que font les nations amérindiennes pour se débarrasser d'un colonialisme oppressant, comme celui du Canada . Coulthard, amérindien de la nation Déné, et universitaire, nous dit qu'il y a d'abord "intériorisation du colonialisme" (les bretons qui avaient honte d'être bretons); la seconde étape : l'affirmation de soi, la recherche de ses propres valeurs (le renouveau breton); la troisième étape est l'affrontement contre le pouvoir colonial (la violence: FLB / la désobéissance civique : grève de la faim pour Diwan ; Ai 'ta...). Il faut envisager d'autres actions non violentes (comme le mouvement Idle no more des autochtones au Canada): grèves de la faim , occupation de lieux symboliques, en refusant les gestes d'accomodation de l'état qui ne feraient que renforcer le pouvoir oppresseur. Il y aura un but à atteindre, et il ne faudra rien accepter d'autre que le but fixé.
Coulthard a écrit "Peau rouge et masques blancs" , très inspiré de Frantz Fanon "Peau noire et masque blanc", psychiatre noir qui le premier écrivit une oeuvre de portée universelle sur les effets de la colonisation. Coulthard écrit dans un charabia marxiste-universitaire-amérindien, dans un contexte de colonisation canadienne, mais les leçons qu'il tire valent pour toutes les nations opprimées comme la nôtre. Il suffit de s'armer de courage pour le lire et de ne retenir que ce qu'il y a de concret et de valable pour nous dans ce livre qui nous fait comprendre le courage des nations amérindiennes dans leur combat contre l'état-nation canadien , tout aussi faux-cul que celui qui nous opprime, nous bretons (les mécanismes sont partout les mêmes).
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