- Lettre ouverte -
Les frontières, définitions, utilité, organisation,conclusion économique
Les FRONTIÈRES 17 2 2016 - Définition des Frontières - Utilité des frontières - Organisation des frontières - Conclusion économique DÉFINITION : Une frontière c’est d’abord une peau, un épiderme qui délimite les frontières d’un individu. Une autre
Par Colette TRUBLET pour association Savenn Douar fondatrice de Bécherel, Cité du livre le 19/02/16 21:20

Les FRONTIÈRES

17 2 2016

- Définition des Frontières

- Utilité des frontières

- Organisation des frontières

- Conclusion économique

DÉFINITION :

Une frontière c’est d’abord une peau, un épiderme qui délimite les frontières d’un individu.

Une autre frontière délimite le lieu privilégié de l’intimité d’un couple.

Les frontières, dans la maison familiale, c’est ce qui permet l’organisation des relations diversifiées suivant qu’il s’agit de l’intimité amoureuse des parents, de la tendresse chaste des parents à l’égard de leurs enfants, de l’affection partagée au sein de la famille.

Une frontière encercle des hameaux, des villages, des quartiers. Elle permet de nommer des lieux, des sites et de s’y installer.

Une frontière délimite un pays de telle sorte que chacun puisse se situer, s’orienter, se diriger.

Une autre frontière est ce qui définit un espace de savoirs et de compétences relativement à un métier, une profession, une spécialité, et aussi une philosophie, une religion.

UTILITÉ

Partout, les frontières sont indispensables à la vie. Qu’elles soient poreuses, ou à l’inverse étanches, qu’elles soient élastiques ou à l’inverse figées et rigides, elles sont une donnée à la base de l’organisation de toutes les dimensions de la vie sur la terre entière.

Leur utilité est de protéger et de favoriser la créativité individuelle et sociétale, d’y apprendre la fraternité de la condition humaine adossée à la nécessité unique, la mort, qui nous saisira tous, un jour ou l’autre (et le plus tard possible).

Le nomadisme les définissait différemment lorsque les déplacements étaient organisés par clan d’appartenance à une lignée comme chez les Celtes qui ont peuplé l’Europe. Ils se faisaient une place au soleil en reconnaissant aux autres le droit d’en faire autant, sans volonté de domination sur leurs voisins. Pour leur part les caravaniers dans les déserts existent encore, ce qui donnent aux frontières qui les protègent la même mobilité qu’à leurs groupes.

La question actuelle qui insiste désormais sur tous les continents est la questions de l’étendue des frontières, de leurs limites et de leur légitimité.

Les petits pays qui ne peuvent prétendre à dominer leurs voisins faute de moyens nécessaires pourraient bien être les modèles de la mise en œuvre d’une nouvelle manière de concevoir des frontières, de les sécuriser, et de les fédérer dans des ensembles élargis à l’Europe pour ce qui nous concerne, où le chantier est déjà sur des rails.

L’autonomie des petits pays en sécurité dans chacun ses frontières géographiques, historiques et culturelles, garantit leur créativité et l’élaboration d’un vivre ensemble dans une proximité qui favorise leur prise en charge. Le nombre de ses ressortissants est déjà inscrit dans l’histoire de l’Europe où les guerres ne sont nées, depuis les invasions romaines, que par la volonté d’expansion et de conquêtes de voisins envahissants et mégalo-maniaques. Vouloir faire empire et domination a toujours échoué. La résistance des populations concernées le prouve encore chaque jour. En Corse, en Bretagne les revendications de l’autonomie durent encore en dépit des centaines d’années de domination humiliante.

Il s’agit toujours de lutter contre la malédiction de la soumission à des prédateurs et à des dictatures plus ou moins douces ou répressives. Partout dans le monde chaque peuple ou peuplade défend son pré carré et d’autant plus intelligemment que les progrès et les techniques permettent désormais des contacts et des échanges élargis aux dimensions du monde entier, tout en restant protégés à l’intérieur de frontières utiles.

ORGANISATION DES FRONTIÈRES DANS L’HEXAGONE

Pour rétablir la paix dans les esprits et aller de l’avant il faut comprendre le sens de l’histoire. Des petits pays se re-personnalisent en ce moment à partir de chacun sa culture, son histoire, ses langues, ses frontières ancestrales stabilisées en Europe par un bon millénaire de tâtonnements et d’ajustements utiles à leur viabilité. (comme en Suisse, au Pays Bas, etc…)

Il faut également tenir compte des émigrations qui ont permis à de nouveaux ressortissants de s’installer depuis plusieurs années dans des pays comme l’Île de France, les Pays du Nord de la Méditterranée, en Picardie, et en Belgique plus qu’ailleurs. Ils sont citoyens de la République et ont choisi d’adopter et de se faire adopter à partir des valeurs que toute République à vocation d’universalité préconise : la liberté, l’égalité et la fraternité.

Les nouveaux Français n’en restent pas moins attachés à leurs origines et leur métissage était source autant de tensions, de difficultés que de richesses bien supportées jusqu’au moment où leur nombre et la pression qu’ils organisent les marginalisent au sein de communautés apatrides mal tolérées. Les atrocités commises par le djihadisme a fait éclater au grand jour les défauts de leur intégration préconisée par les aveuglements des Etats, et pour ce qui nous concerne par l’Etat Français.

Les Pays plus installés dans leurs profondeurs culturelles persistantes résistent mieux aux menaces et aux dangers d’une invasion culturelle étrangère qui se voudrait dominante et hégémonique. Ils savent en parler et la protéger contre des excès sur des points précis tels le statut des femmes, ou la soumission à un état se prétendant islamique qui bannit les incroyants.

Reste à organiser la mise en œuvre de ces valeurs républicaines au détriment de l’hégémonie d’un Etat centralisé à Paris et de plus en plus souvent rejeté par les autres Pays constitutifs de l’hexagone.

ORGANISATION DES FRONTIÈRES EN EUROPE

L’autonomie et la fédération des pays en Europe pourraient servir de phare à un vaste projet d’ensemble à la fois protecteur au sein de la mondialisation, et protecteur des héritages transmis de génération en génération à l’intérieur de chaque pays.

Nos ancêtres qui étaient des Gaulois et avant eux des Celtes dont nos chercheurs découvrent leur expansion, leur génie très largement méconnu, encore une fois sans volonté de domination, ont jeté les bases d’une Europe dont les prémisses n’ont jamais cessé de travailler en sourdine dans les esprits. Charlemagne a essayé, ce n’était pas un si mauvais modèle ? A condition d’en réajuster les évolutions.

Ce serait tout de même plus satisfaisant, du côté des valeurs républicaines, que de vouloir copier les empires, les dictatures, douces puis répressives en pente vers la cruauté, et en dépit de leurs échecs successifs. Si Hitler et Staline avaient eu pour utilité de vacciner les Européens contre la sauvagerie des assassins, des bourreaux et des tortionnaires, nous aurions fait un pas vers la fraternité ; et nous pourrions imaginer de nouveaux tremplins pour lancer de nouvelles conquêtes curieuses qui nous appellent désormais vers la connaissance des plus lointaines galaxies avec l’opération Rosetta organisée par l’Esa (Agence Spatiale Européenne) et à l’inverse vers la plus petite particule constitutive de la vie avec la découverte de l’invisible boson, immortelle, par les savants Brout Englert et Higgs.

CONCLUSION ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE

La France est d’une dimension trop réduite à échelle du monde et mal organisée à échelle des pays qui la composent. La politique est de plus en plus irréconciliable avec ses citoyens malmenés par l’économie et la mondialisation qui permettent à une dizaine de personnages inaccessibles de s’approprier les richesses mondiales, de polluer la planète, d’empoisonner la terre entière sous l’abondance des pesticides, et que rien n’arrête pas même les bouleversements climatiques qui préparent des catastrophes déjà prévisibles.

Les pouvoirs d’y faire quelque chose et de réagir doivent être redonnés à des individus proches les uns des autres dans leurs pays pour favoriser une prise charge de leurs intérêts propres. Par exemple dans le choix des soins à donner à la terre, à l’organisation des outils de production, à l’exploitation des ressources naturelles, à l’instruction, aux soins, à la vie culturelle et artistique, c’est à dire à tous les domaines de la vie accessibles à une organisation raisonnée de proche en proche et donc rendue responsable de ses résultats, de ses réussites comme de ses échecs. Cette nouvelle organisation favoriserait nos aspirations les plus profondes. D’ailleurs plusieurs initiatives sont déjà en marche pour réussir ce pari. (cf. Mille révolutions tranquilles aux éditions LLL)

Et je pense à la Finlande, petit pays perdu dans des arpents de neige, sans ressource particulièrement significative qui se permet de garantir un revenu à vie à chacun de ses concitoyens ce qui le met hors danger de famine ou d’exclusion. Les petits pays se débrouillent mieux que les grands à condition que leurs frontières soient reconnues inviolables par leurs voisins. La Paix Européenne est à ce prix.

Et je me demande si nous avons le choix, compte tenu de toutes les menaces qui s’accumulent sous tous les cieux, sur toute la terre. Il faut, un jour ou l’autre, aller dans le sens de l’histoire en tenant compte des frontières multiples qui nous personnalisent en toute fraternité les uns avec les autres au sein de notre commune condition humaine.

Voir aussi sur le même sujet : frontières, malediction, soumission, europe, pays
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Présidente fondatrice de Savenn Douar(1985), association fondatrice de "Bécherel, Cité du Livre"(1989), mise en place à Bécherel pour revitaliser cette petite ville médiévale qui se désertifiait depuis les années 60, pour vivre et travailler au Pays en créant des emplois après l'élaboration d'un concept d'entreprise culturelle en milieu rural.
[ Voir tous les articles de association Savenn Douar fondatrice de Bécherel, Cité du livre]
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