Émanation du mouvement des Bonnets Rouges, l'Assemblée de Bretagne des Bonnets Rouges, ou ABBR, est née d'un vote démocratique de la base des Bonnets Rouges lors de l'assemblée des comités le 5 avril 2014 à Loudéac.
Voici notre deuxième communiqué officiel :
Au sein de l'ABBR, nous sommes une table ronde de sensibilités multiples : illégalement et injustement inféodée par la France, dans une république faussement démocratique, la Bretagne nous unit dans l'adversité pour enfin Vivre Décider et Travailler sur l'intégralité de notre territoire à 5 départements.
L'ABBR, suite aux déclarations de Mme Royal, est dans un premier temps satisfait de l'abandon de l'écotaxe en espérant qu'elle ne sera pas réintroduite sous une forme différente, considérant que les vrais pollueurs dans l'Hexagone sont les lobbys pétroliers et leurs complices d'État qui, par volonté politique, imposent aux transporteurs comme aux particuliers de n'avoir aucun autre choix que celui de « rouler au pétrole, donc de polluer » . (Cependant, nous devons être objectifs et remarquer que les moteurs des camions de nouvelle génération, plus chers, sont de moins en moins polluants, et donc du coup devraient justement être moins sujets à « taxes écologiques !» ).
Néanmoins, considérant l'abandon officiel de l'écotaxe par portiques interposés, nous demandons fermement par souci de justice et de démocratie que la république française, en toute cohérence, abandonne et relaxe en appel tous les Bonnets Rouges soupçonnés ou avérés avoir participé à la sauvegarde de la Bretagne enclavée ! Rappelons que l'économie et l'emploi en Bretagne, sont mis en danger par un gouvernement qui reconnaît aujourd'hui officiellement l'ineptie de ses décisions, prises soi-disant avec réflexion, et malheureusement payées par l'ensemble des peuples composant l'Hexagone, à qui il veut faire croire en sa gestion efficace et responsable, au sein de frontières administratives arbitrairement imposées.
Certaines affaires en cours, médiatisées ou pas, où certains Bonnets Rouges sont harcelés au quotidien, nous prouvent la volonté vindicative du pouvoir jacobin à continuer le morcellement social contre lequel le peuple breton, de tout temps s'est battu, alors que, loyal, il a toujours été un exemple de citoyenneté.
L'affaire de Drik, par exemple, interpellé à tort après les incendies provoqués par les légumiers lors de la manifestation de Morlaix, a notre soutien inconditionnel. Évidemment innocent des faits dont l'accuse l'État jacobin, nous ne comprenons pas l'acharnement judiciaire dont il est victime et sommes néanmoins soulagés de son maintien en liberté jusqu'à son procès injustifié.
L'abandon officiel de l'écotaxe par l'État entérine la justesse des dix autres revendications mises à jour démocratiquement grâce aux milliers de doléances recueillies auprès du peuple breton. Faudra-t-il encore autant de blessés, de mises en prison injustifiées, d'énergies gaspillées dans chaque future acceptation de l'État français de chaque juste revendication de la population bretonne ? Si oui, l'Histoire se rangera du côté de la Bretagne et du combat de ses Bonnets Rouges pour une vraie démocratie en Bretagne.
Il est dit souvent que par autisme des pouvoirs publics, l'Histoire est appelée à se répéter. Faudra-t-il que l'État français nous envoie comme en 1675 les dragons jacobins en Bretagne ? Aujourd'hui, à l'ère médiatique internationale, les lynchages et dragonnades multiples ne seraient ni compris ni acceptés.
L'État français voudrait nous imposer sa loi centraliste lorsque nous voulons simplement décider en Bretagne maintenant et pour nos enfants, selon la loi internationalement admise d'autodétermination des peuples. A l'heure du vote écossais à 45 % pour l'indépendance, et de celui des Catalans favorable de façon écrasante à plus de 80 % pour décider eux-mêmes de leur avenir, nous en sommes en Bretagne à seulement réclamer notre intégrité territoriale vieille de 1.200 ans et une nouvelle fois reniée en 1972 par un gouvernement républicain jacobin reprenant alors le découpage vichyste de 1941 !
Dans sa volonté de diaboliser les Bonnets Rouges en ne reconnaissant pas la justesse de leurs revendications, l'État français se renferme en son centralisme dans un réflexe pareil à celui des heures les plus sombres de son histoire : devons-nous rappeler la terreur génocidaire jacobine post-révolutionnaire ?
N'y aurait-il pas une chance pour que les dirigeants jacobins reconnaissent enfin les immenses richesses des composantes humaines d'un territoire qui, dans la diversité de ses peuples, serait alors un réel exemple de leur devise Liberté, Égalité, Fraternité ? Peut-on s'attendre demain à ce qu'il ne traînent plus eux-mêmes ces trois mots dans la boue comme ils se complaisent apparemment à le faire depuis plus de deux siècles ?
La liberté pour tous, la fraternité entre chacun et l'égalité sans que celle-ci soit synonyme d'uniformité, car l'histoire des peuples de l'Hexagone ne commence heureusement pas à celle du jacobinisme.
L'état français a le devoir de calmer les esprits. Il lui suffit de reconnaître l'existence du peuple breton et de ses particularismes justement exposés dans l'expression de ses revendications Vivre, Décider et Travailler dans une Bretagne réunifiée.
L'Assemblée de Bretagne des Bonnets Rouges, le 10 novembre 2014.
Porte-parole : Fañch Dupuis
Contact : assembleebretagnebonnetsrouges [at] gmail.com