Les journées internationales de Corte se sont refermées hier. Pendant trois jours, les débats ont tourné autour de l'officialisation de la langue corse, de la citoyenneté, de la spéculation foncière et immobilière et de la question des prisonniers sur le continent. À cette occasion, Jean-Guy Talamoni, l'un des chefs de file de Corsica Libera, a précisé sa vision de la citoyenneté corse et de l'indépendance.
La capitale historique de la Corse, située au centre de l'île corse, a accueilli le temps d'un week-end ces 29e Ghjurnate internaziunale di Corti. Participaient à cette grand messe estivale de l'indépendantisme Basques, Catalans, Kanaks, Sardes, des locaux bien sûr et, pour la première fois depuis quinze ans, le Sinn Féin irlandais. Tous ont apporté leur soutien à tous les prisonniers politiques corses. "Si l'on veut parvenir à une solution politique, il faut avant tout régler le problème des prisonniers", a déclaré Pierre Poggioli du parti Corsica Libera, organisateur des journées.
"Le peuple corse est aujourd'hui menacé de disparition sur sa terre. La citoyenneté doit permettre de le rétablir dans ses droits", a lancé Jean-Guy Talamoni, devant plus de 500 personnes réunies à l'université Pascal Paoli. Lors d'un débat sur la dénonciation de la spéculation immobilière où sont également intervenus Joseph Colombani, Paul-Félix Benedetti et Michèle Salotti, monsieur Talamoni a dénoncé la "situation devenue catastrophique en quelques années avec une hausse des prix des terrains de 2.000% en dix ans et l'impossibilité pour les Corses de se loger et de vivre sur leur terre". L'élu de l'Assemblée de Corse a appelé à la participation "la plus large possible", à l'automne, aux assises du foncier, réclamées par Corsica Libera durant la campagne des dernières élections régionales.
CorsIca, "un tout petit pays indépendant"
Dans un entretien donné publié le 6 août 2010 sur 24Ore ( (voir le site) , Jean-Guy Talamoni a évoqué l'instauration de la citoyenneté qui est l'une des revendications majeures des indépendantistes corses. "Pour nous, l'instauration d'une citoyenneté corse demeure une question centrale", a-t-il indiqué. "Elle serait acquise en justifiant de dix ans de résidence sur l'île et permettrait de pouvoir acquérir des biens immobiliers." Son constat : "Les gens qui arrivent nous chassent mécaniquement. Bon, pas avec des armes... L'argent, c'est aussi efficace. Si ce n'est plus."
Jean-Guy Talamoni est plus que jamais indépendantiste. Mais encore ? "Ca veut dire avoir le choix de décider soi-même des liens à tisser à l'extérieur. Ca veut dire être européen et corse. Nous voulons être un tout petit pays indépendant de l'Europe." Dans 24Ore, le leader corse s'est dit à nouveau favorable à "la rupture des liens institutionnels avec la France". "Je ne suis pas Français du tout", a affirmé avec force monsieur Talamoni.