Les métiers de la mer ont de l'avenir
Transport maritime, pêche et aquaculture, industries nautiques, marine nationale : les métiers de la mer recrutent. Pour le faire savoir et les faire connaître, la jeune Association pour la promotion des métiers de la mer (APMM) poursuit son tour de France des Régions. Lundi, elle a fait étape à la Région Bretagne où elle a été reçue par Janick Moriceau, vice-présidente chargée de la mer.
" Dans un contexte de chômage, les métiers du littoral offrent une grande diversité de métiers, des salaires attractifs, des perspectives d'évolution. Et pourtant, ils connaissent des difficultés de recrutement ! ", souligne Janick Moriceau, vice-présidente du Conseil régional chargée de la mer. Ce constat paradoxal vaut pour les quatre grands secteurs d'activités liés au littoral. Pour promouvoir ensemble ce potentiel d'emploi, ils ont créé une association en mai 2002. Neuf Régions maritimes, parmi lesquelles la Région Bretagne, s'y sont associées dans le souci d'agir pour arriver à une meilleure adéquation entre formation et emploi (voir encadré)*.
Un site internet sur les formations et les métiers
Pour faire découvrir aux jeunes les métiers de la mer et les formations qui y conduisent l'APMM participe régulièrement à des forums sur les métiers. Elle a aussi créé un site internet, www.lesmetiersdelamer.com. Dans la rubrique " Mon métier ", on trouve en particulier des fiches pratiques, classées par ordre alphabétique et par secteur, sur cent métiers de la mer. Avec chaque fois une description du métier, les pré-requis et les formations pour y accéder, l'évolution et les salaires, les débouchés. La rubrique " Mon avenir " dresse un panorama des grands secteurs de l'industrie marine .
L'APMM. Elle regroupe Armateurs de France pour la marine marchande, le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, la fédération des industries nautiques, la Chambre syndicale des constructeurs de navires et l'institut français de la mer. Des administrations et organismes comme la Marine nationale ou encore l'Ifremer en sont aussi membres associés ainsi que neuf Régions maritimes (Nord-Pas-de-Calais, Basse-Normandie, Bretagne, Pays-de-la-Loire, Aquitaine, Poitou-Charentes, Languedoc-Rousillon, Provence-Alpes-Côtes d'Azur, Corse).
Consulter le site www.metiersdelamer.com
Pour s'informer sur cent métiers de la mer et les formations qui y conduisent
© DCN
La difficulté à recruter : un point commun à l'ensemble de la filière mer. De la construction navale à la pêche en passant par le transport maritime.
La Région Bretagne aux côtés des métiers de la mer
En Bretagne, le seizième contrat d'objectifs emploi-formation (signé fin 2003) associe la Région Bretagne, l'Etat et les professionnels de la filière maritime pour améliorer les formations au service de l'emploi. Parmi les démarches engagées en 2004 : un diagnostic de l'offre d'emploi et de formations, l'information des jeunes en phase d'orientation, le développement des formations par alternance, la reprise d'entreprises et la complémentarité des métiers saisonniers. Par ailleurs, la Région Bretagne a créé un dispositif financier, Horizon Pêche, pour accompagner la formation des jeunes pêcheurs et conchyliculteurs.
Lire l'article sur le contrat d'objectif mer
Pour en savoir plus sur cette démarche collective menée en Bretagne
Lire l'article sur Horizon pêche
Pour en savoir plus sur cette aide à la formation des jeunes pêcheurs et conchyliculteurs
En savoir plus sur les aides régionales
Un tour d'horizon des aides régionales à la filière maritime et des liens vers les fiches du guide des aides 2004, mais aussi des adresses utiles
Industries nautiques
Les industries nautiques regroupent 4 200 entreprises en France dont 900 (le quart) implantées en Bretagne : un tissu de petites entreprises artisanales et de services, mais aussi des PME de dimension nationale et internationale. De la conception à la construction des bateaux, le secteur recouvre des activités très diverses (technique, électronique, maintenance...) et plus de quarante métiers différents. Près de 9 200 emplois (2 000 en Bretagne) devront être créés en France d'ici quatre ans, dont 2 000 de repreneurs d'entreprises, pour assurer le renouvellement de cette filière créée il y a quarante ans. C'est dans la construction et les services aux plaisanciers que la demande est la plus forte.
Pêche et aquaculture
La pêche occupe environ 15 500 marins-pêcheurs en France (dont 8 000 en Bretagne) et quatre fois plus d'emplois à terre dans le commerce et la transformation. On y manque de main d'œuvre qualifiée, du côté des matelots comme des mécaniciens. Des difficultés à recruter dans un secteur où les salaires sont pourtant attractifs et où il existe des formations. De la pêche industrielle à la pêche artisanale, l'activité du marin-pêcheur peut être très différente selon la taille du navire, la durée d'absence du port (1 à plus de 30 jours), les espèces capturées, la production visée (frais ou congelées, pour vente au détail ou transformation...). Les métiers y sont aussi divers : matelot exécutant, responsable d'équipe, patron pêcheur propriétaire ou non de son bateau...L'aquaculture, qui regroupe en France 8 800 personnes au sein de 3 300 entreprises artisanales, offre aussi des débouchés notamment en Bretagne. On aura, par exemple, besoin de responsables d'entreprise pour reprendre des entreprises dans les prochaines années, et il existe des formations professionnelles préparant à la reprise d'entreprise.
Marine marchande
Parce que ses métiers sont mal connus, la marine marchande souffre d'un " turn over " important et manque de personnel formé et motivé. La pénurie d'officiers est mondiale. En France, il en manquera entre 1 000 et 2 000 à l'horizon 2 010. Le transport maritime de passagers et de marchandises a pourtant des atouts : un métier où l'on voyage, un travail en équipe, et des perspectives d'évolution importantes. Ce secteur fait, par tradition, une large place à la promotion sociale. Il recouvre plusieurs métiers : du simple matelot au commandant ou capitaine de paquebot en passant par le lieutenant (qui encadre les équipes au pont et à la machine) ou le commissaire de bord, responsable de tous les services aux passagers. La demande est moindre pour le personnel d'exécution (électricien, frigoriste, maître-machine...), mais elle existe aussi.
Marine nationale
Elle recouvre aussi de nombreux métiers, dans lesquels on recrute des personnels formés, souvent pour un premier emploi : les métiers maritimes (les mêmes que ceux que l'on peut exercer sur un bateau de pêche ou de commerce, à la machine ou au pont : mécanicien, matelot...), les métiers de surveillance et de protection du trafic maritime (sémaphoriste pour la surveillance des côtes, fusiller-marins...), les métiers militaires. Ils ont des attraits communs : des métiers où l'on voyage, un travail d'équipe, des perspectives d'évolution. La Marine nationale recrute chaque année 5 000 personnes, du niveau 3e à Bac+ 5 (mais du CAP au BAC pro pour le gros des troupes). L'an dernier, 800 jeunes Bretons s'y sont engagés soit un cinquième des effectifs recrutés en 2003.