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- Conference debat -
Conférence de Bernard Le Nail. Les Bretons dans le Monde
Dr Gicquel et Mr Hyde : Les Bretons dans le Monde, une conférence de Bernard Le Nail. C'est dans le cadre d'un cycle de conférences organisées par l'association Nevez Amzer en collaboration avec la médiathèque de Ploufragan que Bernard Le Nail a donné une communication à l'espace Victor Hugo. Ce type de conférence est d'un grand intérêt. Il s'adresse autant à un large public qu'à des personnes plus érudites car nul ne sort sans avoir appris quelque chose.
Mikael Moazan pour MFB le 8/02/08 4:03

C'est dans le cadre d'un cycle de conférences organisées par l'association Nevez Amzer en collaboration avec la médiathèque de Ploufragan que Bernard Le Nail a donné une communication ( voir l'article ) à l'espace Victor Hugo.

Ce type de conférence est d'un grand intérêt. Il s'adresse autant à un large public qu'à des personnes plus érudites car nul ne sort sans avoir appris quelque chose.

Monsieur Le Nail a commencé par un regret : le manque d'information sur ces hommes de Bretagne qui ont laissé des traces aux quatre coins du monde. L'éducation nationale et les grands médias font silence.

Il aussi relativisé la diaspora bretonne qui relève davantage d'un mythe que de la réalité, notamment si on la compare à la diaspora irlandaise qui a été massive.

Son intervention, excellemment structurée, a été d'une grande richesse informative tout en demeurant guidée par une pensée rectrice : que l'expérience de ces hommes, à la surface du monde, rassure et réconforte les Bretons devant la globalisation qu'il ne faut pas considérer comme une menace et dont il convient d'en tirer tous les bienfaits possibles.

La densité des informations a été telle qu'il est impossible d'en faire l'écho. Chaque nom cité mérite un ouvrage susceptible de devenir un best-seller. Pierre-Olivier Malherbe, par exemple, né Vitré en 1569 au sein d'une famille de négociants en voiles. Il est le premier voyageur à avoir effectué le tour du monde.

Il n'a pas 14 ans quand il s'embarque à Saint-Malo à destination de l'Espagne pour apprendre le métier familial chez un de ses oncles. Sanlúcar de Barrameda (Andalousie), est un important comptoir breton, non loin de Séville.

En 1310, le duc de Bretagne Jean III, s'était remarié avec Isabelle de Castille, soeur du roi de Castille, Fernando, et fille du plus puissant seigneur andalou, Alonzo Perez de Guzman. Jean III s'était rendu en Espagne et avait descendu le Guadalquivir jusqu'à un des plus importants ports d'alors, situé dans l'estuaire : Sanlùcar de Barrameda. C'est probablement de ce voyage que date l'implantation durable des Bretons dans ce port andalou. En effet, selon la chronique du XVI e siècle de Pedro Barrantes Maldonado, Don Juan Alonzo beau-frère de Jean III, va accorder aux sujets de ce dernier, divers privilèges commerciaux et administratifs.

Pierre-Olivier Malherbe hispanise son nom en Pedro Lopez Malahierba, apprend l'espagnol et travaille pendant une dizaine d'années dans la boutique de « toiles bretonnes et bas-à-l'aiguille ». Désirant s'embarquer pour le Mexique, il se procure un ordre de mission au nom de Pedro Lopez Malahierba (la Nouvelle-Espagne étant interdite aux étrangers), auprès de l'université de Salamanque. Il se rend alors à Mexico où il rencontre le vice-roi Mendoza. Poursuivant le rêve des conquistadores, il découvre une mine d'argent et prend un associé pour l'exploiter. Mais l'entreprise rencontre des problèmes et Malherbe doit s'enfuir vers Panama, puis le Pérou et la Bolivie, notamment la cité minière de Potosí, célèbre pour sa montagne de minerai d'argent, le Cerro Rico. Il reprend alors la mer et descend jusqu'à la Terre de Feu, passant par le détroit de Magellan. Le voyage se poursuit jusqu'aux Philippines, et il arrive en Chine.
À Canton, il reprend son nom de Pierre-Olivier Malherbe et parvient à s'introduire dans le milieu des notables chinois, séduits par les récits de ses aventures, et son expérience des techniques. Sa réputation parvient jusqu'à l'empereur qui lui accorde sa protection, ce qui lui permet de voyager dans toute l'Indochine puis la Malaisie. En Inde, il rencontre le Grand Moghol Akbar dont il devient l'ami. Il aurait exploré les sources du Gange, serait allé au Tibet, en Ouzbékistan et aurait visité Kaboul et Samarkand. A la mort de l'empereur en 1605, il reprend la route en direction de la Perse où il est accueilli par le Shah qui lui permet de visiter son territoire. Il lui propose d'épouser la fille du roi d'Ormuz, mais Malherbe, insensible à la beauté orientale, décide de rentrer en France. Parcourant l'Arabie, la Mésopotamie la Syrie, il parvient à Alexandrette où il embarque sur un bateau marseillais, en 1609. De retour dans son pays, après un périple de dix-sept ans, il rencontre à plusieurs reprises le roi de France Henri IV, à qui il narre ses aventures, et surtout son géographe Pierre Bergeron (1585-1638), qui consigne par écrit le récit de ses pérégrinations.

Claude-Etienne Savary, autre Vitréen, orientaliste pionnier de l'égyptologie et traducteur du Coran écrit « Lettres sur l'Egypte » en 1786.

Saviez-vous que Brasilia, capitale du Brésil et construite ex-nihilo, l'a été sur un site préconisé par Francis Ruellan, géographe rennais ?

Tout le monde a entendu parler du Dr Jekyll et Mr Hyde. Mais peu d'entre nous savent que si le patronyme Gicquel vient de Judicael et de jezekel, il a donné Jekyll.

En effet des Bretons ont aidé Guillaume le Conquérant et ont obtenu possession de terres dans le Devon, la Cornouaille, le Yorshire et l'East Anglia. Les Gicquel d'origine sont devenus des Jekyll avec des variantes telle que Jelk, Jelks, Jiggle, Jewel, Jockle, Joel, Juhel and Joule.

Au-delà des anecdotes savoureuses et des aventures de ces pionniers, il s'agit bien de retenir cette recommandation, en filigrane, d'avoir confiance en nos capacités et qualités bretonnes.

Cette variation autour de la clôture et de l'ouverture, qui marque l'histoire de notre pays, parfaitement illustrée par les enclos paroissiaux (enclos sur le sol, mais dressé face à l'univers, face au sans nom), cette variation autour des racines et de la route, d'un passé qui s'actualise dans un avenir, nous est propre.

S'il est un conseil que je peux me permettre de formuler à l'endroit du lecteur, c'est d'aller assister à cette conférence quand Monsieur Le Nail viendra près de chez vous.

Vous en sortirez grandi : plus érudit et plus confiant À défaut vous pouvez vous procurez ses ouvrages. Éditions les Portes du Large.

Remercions aussi l'association Nevez Amzer pour son travail de qualité au service de la Bretagne et des Bretons.

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