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Bore da : Bonjour le Pays de Galles
Un petit pays qui fut pour beaucoup… à l'origine de la Bretagne, par Pierre Josse, rédacteur en chef des “Guides du Routard”. Pour parler de ce pays en dehors des sentiers battus, il convient de rappeler en même temps combien il contribua à la création de notre bonne vieille Bretagne.
Solange Collery Par Solange Collery Communication le 8/07/08 4:45

Un petit pays qui fut pour beaucoup… à l'origine de la Bretagne par Pierre Josse, rédacteur en chef des Guides du Routard.

Pour parler de ce pays en dehors des sentiers battus, il convient de rappeler en même temps combien il contribua à la création de notre bonne vieille Bretagne. Tout commença sérieusement avec la conquête du Pays de Galles par les Romains en 78 de notre ère. Puis, à partir du Ve siècle, par l'arrivée de nouveaux envahisseurs : les Scots et les Pictes au nord, les Angles, les Saxons et les Jutes à l'est.

Les Romains ne pouvant guère leur résister rentrent chez eux. Quant aux Bretons qui peuplent majoritairement l'Île de Bretagne (aujourd'hui, Grande-Bretagne), ils se réfugient dans les zones montagneuses (la Cambrie, actuel Pays de Galles) ou au fin fond des péninsules et des finisterres (comme les Cornouailles). Beaucoup, en revanche, s'exilent et franchissent la mer bretonne (la Manche), pour se réfugier en Armorique (l'actuelle Bretagne).

Cette émigration dura environ de 450 à 720 après J.-C. Christianisés, les Gallois baptisèrent bien sûr leur nouvelle terre d'adoption « petite Bretagne », en référence au pays qu'ils laissaient derrière eux. Ils ne manquèrent pas de construire moult paroisses, églises et monastères en leur donnant des noms gallois.

De là, la similitude de beaucoup de noms de lieux entre la Bretagne et le Pays de Galles. De même, retrouve-t-on pas mal de noms de communes du Pays de Galles et de Bretagne commençant par les suffixes « Tre », « llan » ou « Aber » et même maison se dit « ty »… En revanche, pas de « kenavo » et question prononciation, quand même d'aimables différences !

Le climat breton n'étant pas à l'époque dénigré comme aujourd'hui par une météo jacobine, nombre de grands lettrés gallois (de concert avec les moines irlandais aussi) firent le voyage pour renforcer la foi chrétienne des Bretons. Ces moines routards laisseront une flopée de saints au calendrier breton. À l'époque, d'ailleurs, tout le monde parlait le brittonique. Bien entendu, l'évolution linguistique fit qu'il est difficile aujourd'hui pour un Breton de comprendre un Gallois. Mais curieusement, un Gallois pourra mieux saisir le sens d'une phrase bretonne.

Quant à la langue galloise en Grande-Bretagne, malgré les lourdes tentatives hégémoniques de l'anglais et son institutionnalisation en 1536, elle résista vaillamment. Un truc curieux qui démontre bien les différences de mentalités : Cymru, le nom gallois du pays, veut dire « compatriotes », tandis que Wales trouve son origine dans le mot anglais wealhas qui signifie… « étranger » ! Aujourd'hui, on évalue à environ 20 % le nombre de gens parlant gallois, mais ce pourcentage peut monter à 50 voire à 80 % dans certaines régions. La loi de 1993 finit par établir l'égalité de l'anglais et du gallois dans le secteur public.

Un truc aussi pour les buveurs de bière, le jour où ils tomberont sur « cwrw », le mot bière en gallois, apparemment imprononçable. En fait, le « w » se prononce comme une voyelle. Ouf ! La langue galloise vous apportera d'ailleurs d'autres belles surprises comme « Mwbwls » (dites Mumbles), une populaire station balnéaire réputée pour ses pubs (tous testés par Dylan Thomas) et ce célèbre village (et sa gare) qui s'appelle (bon, allez, respirez avant un bon coup et prenez votre élan)… « Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrn-Drobwlllantysiliogogogoch » qui veut dire « Sainte- Marie-sur-l'Étang-des-Noisetiers-Blancs-
près-du-Tourbillon-Rapide-de-la-Grotte-rouge-de-Saint-Tysilio »
!

Si vous prenez un billet de train pour vous y rendre, entraînez-vous donc avant. Vous ne serez pas surpris d'apprendre aussi que c'est l'un des endroits les plus populaires pour expédier ses cartes postales.

Bien, on se doute que, comme les Irlandais, les Gallois adorent la bière et les pubs et qu'il faudra vous préparer à de mémorables et chaudes soirées. D'autant plus, qu'ils adorent chanter aussi comme en témoignent les fameux chœurs d'hommes, les Males Voice Choir, présents dans nombre de villages. Un bon tuyau : il y a moyen d'assister aux répétitions. Se renseigner à l'office de tourisme de Cardiff. Le plus célèbre chœur se situe à Treorchy, à une trentaine de minutes par train de Cardiff (répétition les mardis et jeudis à 19 h 30 sauf en août).

À signaler également les eisteddfod (prononcer « istedhvod »), chaleureux festivals de chants, contes et musiques qui trouvent leur origine dans la riche tradition orale des Gallois. C'est la reine Elizabeth Ière, qui pour mettre un frein à la multiplication des vagabonds chantants dans tout le pays, institutionnalisa de grandes réunions où chanteurs, ménestrels, bardes et conteurs divers pourraient se produire dans un cadre précis et bien « encadré »… Ces festivals sont très populaires aujourd'hui et se déroulent généralement début août (le plus connu est celui de Llangollen).

Bon, chers lecteurs de l'Interceltique, apprêtez-vous ces jours-là à passer de grands moments chargés d'émotion et d'amitié houblonnée…

L'hospitalité galloise, comme en tant de pays de la Celtitude, n'est pas une légende.

Damned ! On a oublié de vous parler du rugby, une véritable religion ici bas. Bon, ça sera pour une autre fois…

Hwyl fawr (prononcer 'houïl vaour)…

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