Publié le 6/06/18 11:07 -- mis à jour le 07/06/18 09:46

La ministre de la Culture vient d’annoncer une mini-révolution dans l’audiovisuel. On fera remarquer tout d’abord qu’il existe peu de pays où le gouvernement central peut décider, d’un coup de menton, de l’avenir de l’audiovisuel public d’un territoire aussi grand que la France, sans concerter les présidents de régions, ni les maires des grandes agglomérations, et encore moins les citoyens, pourtant concernés pour la plupart par le paiement de la redevance audiovisuelle.
Mais nous sommes en France, le pays où les 27 chaînes de la TNT qui arrosent l’ensemble de l’Hexagone émettent toutes d’Île-de-France, et où personne ou presque ne s’en offusque. Il est vrai, comme le disait Michel Onfray récemment, que les Jacobins ont gagné la Révolution, et cette centralisation outrancière des médias est un des effets les plus marquants et les plus pernicieux de leur ancienne victoire.
Cependant, la ministre de la Culture évoque le triplement des programmes régionaux sur France 3 et cela sonne comme une très bonne nouvelle pour France 3 Bretagne par exemple, et pour tous les Bretons sans doute. Rappelons au passage que France 3 Bretagne fournit déjà des équipes techniques aux autres France 3 délocalisées, que cette chaîne dispose donc d’un savoir-faire certain, mis en avant également par la production de nombreuses émissions de qualité tant en français qu’en breton. Cette chaîne coproduit par ailleurs des courts-métrages, accompagnant ainsi les producteurs locaux indépendants dans leur travail. Concernant les journaux télévisés diffusés depuis Rennes, la ligne éditoriale reste bien sûr d’inspiration jacobine, mais il ne faut pas, pour l’instant, être plus royaliste que le roi...
Malgré tout, un triplement des temps de programmes et cette proposition de plateaux partagés entre TV et les radio France Bleu Armorique ou Breizh Izel permettent d’entrevoir de belles retombées ! Tout d’abord pour l’emploi en Bretagne, mais aussi pour la création locale, tant en langue française qu’en langue bretonne. Il faut néanmoins rester vigilants quant à cet effet d’annonce qui pourrait n’être qu’un écran de fumée, à défaut d’être cathodique.
Rappelons d’abord que France 3 Bretagne est intégrée dans un pôle France Télévision Nord Ouest : il est important, en premier lieu, de veiller à ce que les nouveaux programmes ne tendent à nous survendre un quelconque Grand Ouest mortifère d’un point de vue culturel, et sans fondement pour l’établissement de synergies réelles avec la société civile. Un Grand Ouest qui n’intéresse personne (le dernier sondage Presse Océan sur le sujet est éloquent) mais qu’on essaye encore de nous fourguer sur les chaînes régionales dans des programmes foutraques tels « vu de l’ouest » ou encore sur des cartes météos absconses. Il faudra donc être vigilant sur ce point, mais surtout, quid de l’argent pour produire ces programmes supplémentaires ?
Il y a quelque temps, Paris jugeait que les stations locales de France 3 coûtaient trop cher en considération du nombre d’heures de programmes fournies. L’hypothèse avait même circulé que ces chaînes pourraient être vendues aux Régions. Régions dont les budgets, rognés chaque année, ne permettraient pour l’instant aucunement de relever le défi de ce triplement des programmes. Il va donc être urgent que la ministre et le gouvernement s’expliquent rapidement quant au financement de ce qui apparaît pour l’instant comme une initiative très positive, mais qui a besoin d’être confirmée et validée, chiffres en main !
Sinon, en dernier recours, nous proposons à Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne, de demander au gouvernement que le produit de la redevance audiovisuelle versée par les Bretons soit réinvesti à hauteur de 80% en Bretagne. La solution pour le financement des nouveaux programmes de France 3 Bretagne et des France Bleu bretonnes, et pourquoi pas d’autres chaînes locales, serait toute trouvée. Notons que cela n’aurait rien d’extravagant dans un autre pays européen. Et si on se prenait en main ?
Frank Darcel, président de Breizh Europa
--
Frank Darcel
- Régionales : Breizh Europa et En-Avant-Bretagne/En-Awen-Breizh avec Hissons Haut la Bretagne/Sevel Uhel Breizh par En Avant Bretagne / Breizh War-Raok le 23/04/2021
- 2021, et si la Bretagne prenait son destin en main ? par Breizh Europa le 04/01/2021
- France Covid : l'argent est parti en Rafales, le bon sens a sombré par Breizh Europa le 03/11/2020
- Fonderie de Caudan : la Bretagne comme variable d’ajustement par Breizh Europa le 02/06/2020
- En France, les responsables politiques impliqués dans les crises sanitaires risquent-ils quelque chose ? par Breizh Europa le 12/05/2020
- La France est-elle dans l’ambulance ? par Breizh Europa le 04/05/2020
- Cette crise est d'abord celle de l'État français par Breizh Europa le 28/04/2020
- Ne cachez plus la Bretagne, une lettre ouverte à France 2 par Spered Gouez / L'esprit sauvage le 14/04/2020

La région Bidon PD L va nous matraquer 3 fois plus.
Il suffit d'entendre les discours d'aujourd'hui sur la 5....!
On a des os à ronger derrière le mur de la Honte...
Un épisode médiatique tel que le vol du coeur d'Anne de Bretagne, c'est un an de propagande Pays-de-la-Loire foutue en l'air. Et n'oublions pas l'affaire de Nantes Tourisme, la Traversée moderne d'un vieux pays, qui montre que leur propagande ne convainc même plus certains maires socialistes ...
Il fut un temps ou l'argent de la carte grise restait en grande partie en Région, mais il semble qu'il y ait eu des réajustements. Pour la taxe Professionnelle, les mairies se sont faites doublées au moment de l'instauration de la CFE sous Sarkozy, cette taxe, appelée maintenant CET (CFE + CVAE) va je pense plus vers le département.
La taxe d'habitation est les taxes foncières sont des impôts dont le fruit est capté localement, mais comme la TH va disparaître, les mairies vont se retrouver dans l'embarras.
Pour les impôts indirects, certains droits de mutation et autres droits prélevés lors de transactions immobilières restent en région ou dans les villes où les transactions ont eu lieu, mais cela ne fait pas beaucoup. Pour les PV, l'argent des parcmètres reste aux villes il me semble, mais l'argent des PV radar remonte vers l'état, puisqu'il sert en partie à rembourser la dette de cet État, au lieu d'aller à l'amélioration des routes.
Tout ça est bien compliqué, et c'est voulu. Cela déresponsabilise totalement les contribuables. Mais en gros, Bercy rafle Mais nous aurons bientôt à BE un document fiable sur cette ventilation géographique de la fiscalité. Mais peut-être que quelqu'un ici a d'autres précisions en attendant.
Mais nous aurons bientôt à BE un document fiable sur cette ventilation géographique de la fiscalité. Mais peut-être que quelqu'un ici a d'autres précisions en attendant.
En Espagne, vous avez plusieurs TV régionales : Andalousie, Catalogne, Galice, Euskadi etc... Chacune a bien entendu son programme particulier et on peut zapper allègrement de l'un à l'autre.
En France, les canaux pour chaque région sont établis : Bretagne, Hauts de France, G. Aquitaine etc... Mais là, vous avez beau zapper comme un malade et même changer les piles de votre commande, c'est toujours le même programme qui alimente toutes les chaînes !
Quelle réductionnisme monomaniaque, direz-vous !
Eh bien c'est tout simplement de la "régionalisation jacobine" : en trompe-l'oeil !
En effet si chaque région n'a sa chaîne que pour passer des programmes strictement identiques, c'est uniquement pour essayer de faire illusion auprès des voisins européens qui, eux, ont dépassé ce stade archaïque depuis belle lurette !