Face à l'urgence écologique et aux menaces qui pèsent sur la planète, peut-on envisager de stopper la spirale des pollutions ou des dérèglements multiples sans remettre en cause le modèle actuel de développement ? Pour l'Union démocratique bretonne, la réponse est non, car un développement durable et solidaire impose un profond changement de nos modes de vie et de consommation.
Pourtant, c'est l'escroquerie intellectuelle dans laquelle le gouvernement s'est engagé depuis plusieurs mois avec la vaste opération de marketing que constitue son Grenelle de l'environnement.
Bilan écologique : la France est dans le peloton de queue en Europe : Faut-il rappeler que la France est le champion européen de l'usage des pesticides et des engrais chimiques, l'un des pays où la voiture est le plus utilisée, où l' « artificialisation » (bétonnage et goudronnage) des surfaces est parmi les plus importants ? Faut-il s'étonner que la France, avec le tout nucléaire, soit l'un des pays où la consommation d'électricité a le plus progressé ces dernières années et qu'elle soit à la dernière place pour les énergies renouvelables ? La France fait aussi partie des pays les plus condamnés par la Cour de justice de justice européenne pour le non respect des normes ou règles européennes, le dernier épisode en date concerne la qualité des eaux en Bretagne, pour laquelle un sursis a été accordé.
Si chaque citoyen a certes sa part de responsabilité, il faut bien admettre que le système productiviste a très largement contribué à la situation désastreuse d'aujourd'hui. Pour autant, il ne faut pas exonérer les politiques publiques qui ont souvent laissé faire, quand elles n'ont pas été complices. Faire autrement était et est possible, les situations très différentes en Europe le démontrent. La France a fait des discours mais peu agi. Chacun a en mémoire le discours de Chirac au sommet mondial de Johannesburg en 2002, « la maison brûle et nous regardons ailleurs ». Bel exemple de démagogie !
Et que dire du bilan des gouvernements de gauche ? Il est loin d'être positif : quelques petites mesures mais aucun changement de fond, malgré bien des sonneries d'alarme.
Pourtant, il y a du positif en France, mais c'est au niveau local, à l'échelle des collectivités territoriales et souvent grâce à l'action d'associations environnementales. Certaines mairies ont fait des choses exemplaires, des lotissements en « éco-habitat » , par exemple. Les régions, c'est le cas en Bretagne, ont aussi engagé des politiques volontaristes, malgré la faiblesse de leurs pouvoirs et moyens.
C'est une nouvelle illustration de ce que l'UDB répète depuis plus de 40 années la France d'en haut est bloquée, le centralisme jacobin étouffe le progrès démocratique, social et… écologique !
Au regard de la situation, un Grenelle de l'environnement apparaît comme une urgente nécessité. Mais, pour qu'il soit autre chose qu'une simple opération de marketing, des décisions fortes sont à prendre et la puissance publique ne doit pas, ou plus, céder face aux lobbies productivistes, qu'ils soient agricole, semencier, nucléaire ou routier…
De plus, pour l'Union démocratique bretonne, l'absence complète d'une véritable régionalisation est une grave erreur. En effet, les régions par leurs compétences et leur échelle d'intervention, entre le global et le local, sont les mieux placées pour animer une politique de développement durable. L'UDB réclame pour la Bretagne les moyens politiques et financiers dont elle a besoin pour jouer pleinement son rôle de moteur du développement durable sur son territoire.
Mona Bras, porte-parole de l'UDB. Contact : udbcontact [at] udb-bzh.net