Avec la grande marée qui s'achève, la permanence et l'ampleur de l'invasion des plages et grèves bretonnes par les algues vertes ont été à nouveau dévoilées. Les causes de ce phénomène indicateur de pollutions, par les nitrates surtout, sont connues et sont dues à l'agroproductivisme. L'image de la Bretagne s'en ressent et l'Etat, par son laxisme, est responsable.
Ces pollutions (nitrates, pesticides...) menacent aussi particulièrement la qualité des milieux aquatiques et surtout la qualité des eaux brutes destinées à la production d'eau potable pour la consommation humaine. Ce qui a conduit la France à être régulièrement épinglée par l'Europe. Neuf bassins versants bretons, sont en non conformité et 4 captages et prises d'eau sont appelés à être fermés (celui du Bizien -22- vient de fermer). Ces fermetures sont un inacceptable pas en arrière qui augure mal d'une vraie reconquête de la qualité de l'eau en Bretagne. Surtout lorsque l'Europe manifeste sa complaisance à l'égard du puissant lobby agroproductiviste en suspendant une amende prévue de 28 millions d'euros assortie d'astreintes journalières de 117882 €, alors que les contribuables consommateurs devront continuer d'être les «pollués-payeurs» .
Lors du procès pour pollution du littoral par les algues vertes, au tribunal administratif de Rennes le 27 septembre dernier, le commissaire du gouvernement a retenu la faute et la responsabilité de l'État français. Il a également précisé que «le droit de l'environnement n'a évolué que sous la pression des associations et c'est le contentieux qui a contraint l'État à l'action» .
Face à cette situation, l'association AE2D, qui s'est engagée depuis de nombreux mois dans des actions de pression citoyenne auprès du parlement européen, notamment par l'envoi d'une pétition de 4 000 signatures, a bien l'intention de les poursuivre en les amplifiant.