Unvaniezh Demokratel Breizh Groñvel, le 18 janvier 2004
Union Démocratique Bretonne
UDB-B.P. 80722
44007 Naoned/Nantes cedex 01
Monsieur Marc DEBENE
Recteur de l’Académie de Rennes
96 rue d’Antrain
35044 Rennes cedex
Monsieur le Recteur,
vous n’êtes pas sans connaître la situation dramatique dans laquelle se trouve la langue bretonne, Il y a 300 000 personnes parlant le breton dans les 5 départements bretons soit 8 % de la population bretonne, cependant les deux tiers d’entre eux ont plus de 60 ans, et chaque année de 10 000 à 15 000 brittophones disparaissent. Il est urgent de se donner les moyens nécessaires pour enrayer la baisse constante du nombre de locuteurs en langue bretonne.
L’enseignement de la langue bretonne a un rôle très important dans les possibilités d’inverser cette tendance or seulement 8857 enfants sont scolarisés dans des écoles ou des classes bilingues de Bretagne ; aussi, nous voulons attirer votre attention sur la gravité des propositions pour la rentrée 2004 qui annoncent un nombre impressionnant de fermetures de cours de breton dans 10 lycées de l’Académie:
Dans les Côtes d’Armor, suppression de l’option en 2nde :
- au lycée Pavie de Guingamp
- au lycée Kerraoul de Paimpol
- au lycée Savina de Tréguier
- au lycée Freyssinet de Saint-Brieuc
En Ille-et-Vilaine, suppression de l’option en 2nde :
- au lycée Chateaubriand de Rennes
et suppression au collège Les Chalais de Rennes
Dans le Morbihan, suppression de l’option en 2nde :
- au lycée Beaumont de Redon
- au lycée V.Hugo d’Hennebont
- au lycée Dupuy de Lôme de Lorient
Dans le Finistère, suppression de l’option en 2nde
- au lycée Kerneuzec de Quimperlé
- et suppression au collège Collobert de Pont-de-Buis
Pour l’UDB, au moment où le Conseil Culturel de Bretagne demande la mise en place d’ «un plan régional d’urgence de protection et de promotion de la langue bretonne, dans la vie publique et dans l’enseignement, étendu aux 5 départements bretons » ces fermetures constituent une régression inacceptable qui sera ressentie par beaucoup comme une provocation.
L'argument invoqué par les services Rectoraux est la faiblesse des effectifs … A l’évidence cette faiblesse s’explique par le manque d'information aux élèves sur les options de breton, les horaires éparpillés aux moments les moins favorables, les dérogations de secteur refusées, justifient que dans de telles conditions les effectifs des cours de breton n'explosent pas dans les lycées…
Nous ne pouvons accepter la proposition de regroupement des lycéens pour les cours de breton…Comment des lycéens de Guingamp pourraient-ils se rendre à Lannion pour suivre des cours ou ceux de Quimperlé, aller à Lanester à 25 km de distance ?
Aussi nous vous demandons, Monsieur le Recteur, de bien vouloir revenir sur votre décision de supprimer les cours de breton dans ces lycées, il en va de la survie de la langue bretonne et du respect du droit des Bretons à l’enseignement de leur langue.
Veuillez agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de ma haute considération.
Pour le Bureau Politique de l’Union Démocratique Bretonne,
Herve Le GALL,
Porte-parole délégué à la Langue bretonne
mouezh UDB evit ar brezhoneg